Charles Léon Joseph Bazoche, Gouverneur de la Réunion du 15 octobre 1841 au 4 juin 1846.

Charles Léon Joseph Bazoche.

- Nom : Charles Léon Joseph Bazoche.
- Naissance : 21 octobre 1784 à Nancy.
- Décès : 22 juin 1853 à Brest.
- Gouverneur de La Réunion : Du 15 octobre 1841 au 4 juin 1846.
- Gouverneur précédent :: Anne Chrétien Louis de Hell.
- Gouverneur suivant :: Emmanuel François Joseph Graëb.


Charles Léon Joseph Bazoche est né le 21 octobre 1784, à Nancy. Il est le fils de Claude Bazoche (1742 - 1805), ancien officier de l'armée de terre, et de Marie Ferry (1757 - 1803).

A l'âge de 17 ans, en 1801, il s'embarque à Toulon, en 1801, en qualité de novice. Commence alors pour lui une longue carrière militaire dans la marine.

Charles Léon Joseph Bazoche

Il passe aspirant de 2ème classe en 1802, et se distingue dans les opérations menées contre les noirs révoltés à Saint-Domingue. Par la suite il passe sur la frégate la Cornélie et croise en Méditerranée, à Alger, en Égypte et dans les îles grecques.

Il rentre à Toulon en 1803 et passe successivement sur la corvette le Bienvenu puis sur la frégate le Muiron.

Photos de Charles Léon Joseph Bazoche

Charles est nommé aspirant de 1ère classe en 1804, le vice-amiral Villeneuve le prend alors dans son état-major et il embarque sur le Bucentaure, vaisseau de 80 canons, navire amiral de l'escadre.

En 1805, Il participe ainsi à la campagne d'Autriche, à la bataille des Antilles, puis à celles du cap Finisterre et de Trafalgar.

Bataille de Trafalgar

Pendant le combat de Trafalgar, le 21 octobre 1805, Il est grièvement blessé à l'épaule et au genou, il participe quand même à la reprise de son vaisseau le Bucentaure capturé par les Anglais en maîtrisant l'équipage de prise. Malheureusement le navire fait finalement naufrage.

Il est alors affecté au vaisseau Héros de 74 canons, à Cadix et envoyé à Algésiras.

1808, Charles Léon Joseph Bazoche est nommé enseigne de vaisseau par le vice-amiral Rosily. Il est fait prisonnier lors de l'attaque des insurgés espagnols qui bombardent le port de Cadix et attaquent pendant deux jours le vaisseau avec des forces supérieures. Echangé et libéré il rejoint la France et embarque de nouveau la même année sur le vaisseau de 74 canons le d'Hautpoul, comme officier de manoeuvre, pour la campagne aux Antilles.

Le 17 avril 1809, après un combat de plus de deux heures contre l'escadre anglaise de l'amiral Cochrane, il est de nouveau blessé et fait prisonnier. Il est échangé en 1809 à la Martinique et regagne New York par un brick américain. De New-York, il rentre en France sur un navire parlementaire et rejoint Lorient, en 1810, où il prend le commandement du brick le Plumper puis commande, de 1811 à 1814, la corvette aviso de 10 canons la Vedette, avec laquelle il est envoyé en parlementaire en Angleterre, en 1812.

Nommé lieutenant de vaisseau en 1812, capitaine de frégate à titre provisoire en 1814 puis capitaine de frégate à titre définitif en 1815, il est alors affecté au service du port de Brest.

Charles Bazoche épouse le 21 mai 1815, à Brest, Zélie Cosmao Kerjulien (1797 - 1873), fille aînée contre amiral Julien Marie Cosmao-Kerjulien, à ce moment-là Préfet maritime de Brest. En 1817, il reçoit le commandement de la frégate la Flore de 44 canons , et se rend à Cayenne où il contribue à la reprise de possession de la Guyane, puis à Cuba et dans les Antilles où, en 1818, il prend le service du port de la Martinique.

De retour en France, il est sous-directeur du port de Brest, de 1818 à 1820.

En 1821, sur le brick l'Euryale, il se rend à Terre-Neuve pour commander la station puis croise en Manche et sur les côtes de France et d'Espagne. Il s'empare d'un brick de commerce espagnol chargé de fusils et munitions.

Nommé capitaine de vaisseau de 2ème classe, en 1823, il prend le commandement de la frégate la Marie-Thérèse, avec laquelle il fait une longue campagne sur les côtes de l'Amérique du Sud, au Chili, au Pérou et au Brésil, sous les ordres du contre-amiral de Rosamel.

Rentré à Brest en 1828, il prend le commandement de la frégate la Belle Gabrielle avec laquelle il fait campagne aux Antilles et va stationner dans le Tage.

Il est promu capitaine de vaisseau de 1ère classe en 1829, et, est nommé le 1er janvier 1830 major de la Marine à Brest.

Juin et juillet 1830, il commande le vaisseau le Duquesne, participe sous les ordres de l'amiral Duperré, à l'expédition contre Alger, en juin et juillet 1830 et prend part à l'attaque des forts. Il est chargé de rapporter en France des caisses provenant du trésor confisqué à Alger ( quatre tonnes d'or et vingt-cinq tonnes d'argent soit une valeur de 11,5 millions de francs-or de l'époque ), ainsi qu'une pièce de canon dite " la Consulaire " douze tonnes 7 mètres de long, qu'il transporte à Brest.

Major des équipages de ligne de la division de Brest, de la fin 1830 à février 1832, il commande ensuite cette division jusqu'à 1835.

En 1834, il embarque comme commandant sur la frégate l'Herminie avec laquelle il accomplit diverses missions à Tanger, Tunis et Constantinople. Puis il part commander la station de la Havane et du golfe du Mexique.

Herminie au Cap Horn

Au printemps 1838, sur l'Herminie, " il notifia au gouvernement mexicain que ses côtes étaient soumises à un blocus. Mais il avait si peu de navires à sa disposition que ce blocus ressemblait plutôt à une farce. À plusieurs reprises on lui envoya d'autres petites unités, mais sans résultats. La seule façon d'imposer une solution au Mexique était d'attaquer son port principal, Vera Cruz, ce que Bazoche n'osait faire, car ce port était puissamment fortifié. Et ses équipages s'usaient rapidement en mer et étaient décimés par la fièvre jaune. Désespéré, il demande son rappel. Au début de l'automne, il est remplacé. » C'est dans ces conditions, après huit mois passés au large des côtes du Mexique, avec un équipage épuisé, lui-même étant atteint de la fièvre jaune, qu'il fait naufrage le 2 décembre 1838 à proximité des Bermudes.

Rentré en France, au début de 1839, il est traduit devant un Conseil de Guerre à Brest, pour répondre de la perte de l'Herminie. Bazoche n'ayant pas été considéré comme responsable du naufrage et de la perte du navire, il est acquitté

Il est nommé en 1839 major de la Marine à Brest.

1841, Charles Léon Joseph Bazoche est nommé gouverneur de Bourbon ( La Réunion ). Il arrive à la colonie en octobre 1841 pour succéder à Anne Chrétien Louis de Hell.

Bazoche signe son premier décret le lendemain de sa prise de fonction, le 16 octobre 1841.

Le système esclavagiste agonise, mais le conseil colonial de Bourbon est contre l'émancipation. L’unique session du Conseil Colonial, de la troisième législature s'ouvre le 31 mai 1841 pour s’achever le 2 février 1842. A l’ordre du jour : les projets d’émancipation du gouvernement royal.

C'est au gouverneur Bazoche que le Conseil colonial donne ses réponses aux communications du gouvernement sur les projets d'émancipation. Ils sont rejetés en bloc... Les colons eux-même majoritairement anti-abolitionniste usent de tous les arguments pour démontrer que l'abolition de l'esclavage serait une erreur, le système esclavagiste est le système économique et sociale le plus parfait dont peut jouir la colonie. Toute évolution serait une catastrophe.

23 décembre 1841. Par arrêté le gouverneur signale qu'il importe à la bienséance publique que les noirs ne puissent circuler sans être décemment vêtus. Les hommes doivent porter pantalon, chemise ou vareuse ; les femmes, robe ou chemise avec jupon. Tout contrevenant sera condamné ainsi que le maître.

1842, Charles Léon Joseph Bazoche est nommé contre-amiral.

Le 15 octobre 1842, Bazoche fait part à la population de la mort accidentelle, le 13 juillet, soit 3 mois après les faits, du fils du Roi, SAR le duc d'Orléans, héritier du trône. Le jeudi 20 octobre à 8 heures des services funèbres sont célébrés dans toutes les paroisses de l'île.

1844. Le premier engagé chinois à Bourbon débarque du trois-mâts L'Auguste-et-Marie en provenance de Singapour.

Engagé Chinois

25 octobre 1844, le gouverneur Charles Léon Joseph Bazoche envoie la corvette la Sabine vers Singapour. Sa mission est d’effectuer un recrutement de travailleurs libres Chinois : " J’ai décidé qu’il sera recruté une brigade de quatre-vingt Chinois pour le service du gouvernement de Bourbon, et que ces hommes seront transportés par la corvette précitée. J’ai accordé en outre, à deux des plus honorables propriétaires de Bourbon, MM. Deguigné et Saint-Georges, l’autorisation de faire venir par la même occasion trente cultivateurs chinois ".

Conformément aux instructions de Bazoche " les contrats d’engagement seront reçus par M. le consul de France et devront être rédigés en langue française et dans une langue connue par les engagés afin qu’ils puissent bien comprendre toutes les clauses " le contrat est de cinq ans, les frais des propriétaires, consistent notamment au paiement du retour des Chinois à la fin de leur contrat.

18 juillet 1845 et 19 juillet 1845 vote des lois dites Mackau. Elles attaquent le principe même de la servitude ; l'esclave a cessé d'être une chose et devient une personne civile. Le système esclavagiste est juridiquement mort. Quand ces lois sont connues dans la colonie elles provoquent la consternation. Le Conseil colonial démissionne. Sa dissolution est prononcée le 11 novembre 1845.

Mayotte dépendance de l'île Bourbon. L'arrêté n° 256 du 27 mai 1843 confirme la prise de possession de l'île Mayotte, conformément au traité du 25 avril 1841. Mayotte fera partie des dépendances de l'île Bourbon. Le capitaine Pierre Passot est nommé commissaire pour procéder avec le Sultan Andriansouly à la remise de l'île à la France. Le procès-verbal est rédigé en langues arabe et française. Depuis le 13 février 1841, les îles Nos-Bé et Nos-Cumba formaient une dépendance de l'île Bourbon.

4 avril 1846, le contre-amiral Charles Léon Joseph Bazoche, gouverneur de Bourbon, pose la première pierre de la caserne de La Redoute, à Saint-Denis. Le 14 juillet 1930, la caserne d'infanterie de marine est nommée Caserne Lambert en l'honneur du commandant Arsène Lambert.

Par ordonnance du Roi, prise le 19 septembre 1845 au château d'Eu, et parue au bulletin officiel de l'île Bourbon en juin 1846, le contre-amiral Bazoche est rappelé en France. Il est remplacé par Emmanuel François Joseph Graeb.

Apprenant son départ les membres du Conseil Colonial lancent une souscription pour lui offrir une épée d'honneur en témoignage de reconnaissance. Allocution du 24 juillet 1846 à Saint-Denis par la Députation du Conseil Colonial :

"Amiral, au moment où vous allez vous éloigner de la colonie que vous avez administrée pendant près de cinq années, les habitants de Bourbon, unis dans une même pensée, ont senti le besoin de consacrer par un gage authentique, et plus durable que la parole, les sentiments que vous avez su leur inspirer ; ils ont voulu qu'une manifestation publique proclamât hautement leur estime pour votre caractère, leur gratitude pour les intentions toujours pures, pour les actes toujours bienveillants de votre gouvernement. Organes de nos concitoyens, nous venons, en leur nom, vous offrir une épée destinée à perpétuer dans vos souvenirs, dans ceux de votre famille, la mémoire des vives sympathies qui vous ont entouré pendant votre séjour dans la colonie, qui vous accompagnent au départ. Une pensée vraie et profondément sentie a inspiré les colons, lorsqu'ils ont choisi, pour vous en faire hommage, une arme qui, dans les moeurs d'une nation brave et généreuse, comme dans les instincts dominants du caractère créole, est plus particulièrement l'apanage des qualités nobles et élevées que le pays honore en votre personne. Cette épée sera dignement portée par celui dont la franche loyauté est devenue et restera proverbiale au sein de notre population, par l'intrépide marin qui, dans une longue carrière parcourue avec honneur et distinction, a signalé plus d'une fois et sa bravoure et son amour pour la patrie. Permettez-nous, amiral, d'attacher une autre signification au choix de l'arme qui vous est offerte et de considérer cette épée comme un symbole de la protection ferme et puissante que les intérêts de la colonie trouveront dans votre expérience et votre dévouement sur les lieux où vous allez reparaître et où s'agitent nos destinées. Nous regrettons, amiral, de ne pouvoir remettre nous-mêmes entre vos mains le gage de reconnaissance que le pays vous prie d'accepter ; c'est à nos délégués qu'il appartiendra d'accomplir en France ce dernier acte d'un mandat dans lequel nous sommes heureux de vous exprimer, au nom de tous, des sentiments que chacun de nous éprouve si vivement en particulier."

Réponse du Contre-amiral Charles Léon Joseph Bazoche :

"J'accepte, avec la plus vive reconnaissance, le gage d'affection que vous m'offrez au nom des habitants de la colonie de Bourbon ; rien ne saurait me toucher plus profondément, et je suis heureux et fier de cette preuve de vos sympathies et de votre estime. Cependant, Messieurs, je ne peux vous offrir qu'une acceptation conditionnelle ; il faut, je crois, l'approbation de Sa Majesté, et si, comme j'aime à le penser, cette approbation est donnée, ne doutez pas, Messieurs, que cet honorable souvenir, ce gage précieux de vos sentiments, ne soit toujours prêt lorsqu'il s'agira de défendre et de conserver à la France cette belle et intelligente colonie, dans laquelle j'ai passé cinq des heureuses années de mon existence. Soyez mes interprètes près des personnes auxquelles je ne peux exprimer les sentiments que j'éprouve ; soyez mes interprètes, Messieurs, vous qui avez eu la généreuse et noble pensée de m'offrir une arme que je ne porterai qu'avec orgueil."

L'épée est en or et porte sur la garde cette inscription : L'île Bourbon reconnaissante et sur la lame : À M. le Contre-amiral Bazoche, les habitants de l'ile Bourbon.

De retour en Métropole en 1846, Bazoche est affecté au port de Brest, jusqu'au moment de sa retaire le 26 octobre 1849.

Charles Léon Joseph Bazoche : Commandeur de la Légion d'Honneur, Chevalier de Saint-Louis et Chevalier de l'Ordre de Saint-Ferdinand, décède le 22 juin 1853 à Brest, il est enterré à Brest, au cimetière Saint-Martin.



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