Histoire de La Réunion année 1676, Histoire de Bourbon La Réunion, les événements de l'année 1676.

Histoire de La Réunion année 1676

Mai 1676, le houcre Saint-Robert arrive à Bourbon, débarquent deux rescapées des seize jeunes filles françaises envoyées par le Roi. Suite à la requête d'Étienne Regnault, concernant le manque de femme à Bourbon, ordre fut donné en février 1673, par sa Majesté Louis XIV au capitaine de Beauregard, commandant d'un vaisseau de la Compagnie des Indes :

"d'aller prendre en toute diligence seize filles, qui sont envoyées par le directeur de l'hospital général de Paris, et un prête missionnaire pour être portez en l'isle Bourbon en vue de la peupler"...

L'hôpital général, c'était la maison de force ( prison ) de la Salpêtrière. Dès 1667, Colbert avait imaginer de puiser parmi les jeunes délinquantes qui y étaient pensionnaires les futures épouses à expédier aux colons français des îles. C'est Bourbon qui eut le triste honneur d'inaugurer l'histoire de ces convoies de femmes, qui devaient se multiplier par la suite vers les Antilles et la colonie du Mississipi. Lamentable odyssée que celle de ces jeunes filles, victimes de la société de leur époque, enregistrées à l'hôpital général comme " larronnesses, débauchées " et désignées sous le nom de " filles du Roy " !

Ces filles jugées aptes pour les îles devaient d'abord être transportées jusqu'au port de La Rochelle dans des charrettes, où elles étaient enchaînées entre elles par la taille et escortées par des gendarmes ; car c'était bien sur contre leur gré qu'elles partaient vers leurs prétendants lointains et inconnus.

Elles embarquèrent le 29 mai 1673 à bord du vaisseau La Dunkerquoise. Tout voyage maritime à cette époque n'était rien moins qu'une croisière, mais celui de ces 16 filles destinées aux Français de Bourbon fut particulièrement fertile en incidents : tempête, cyclone, changement de direction, changement de bateau... Et quand, au bout de deux ans, en mai 1676, leur navire toucha Bourbon, grande fut la déception des candidats aux mariages : deux seulement d'entre elles mirent pied à terre et elles étaient déjà mariées ! leurs compagnes avaient été interceptées par des colons français de Fort-Dauphin et des colons portugais du Mozambique et de Surate, ou leur vaisseau avait dû aborder.

Arrive aussi à Bourbon par le Saint-Robert, le capucin Bernardin de Quimper c'est le seul prête de Bourbon. Les colons le choisiront comme gouverneur de Bourbon en janvier 1680.

3 juillet 1676 au 27 juillet 1676, André Boureau Deslandes écrivain sur le Vautour fit la découverte de l'île. Il consigna le récit dans son journal de bord :

"Le blé y vient fort bien, et tous les habitants pourraient manger du pain s'ils voulaient se donner la peine de le cultiver. Leur négligence vient en partie de ce qu'ils ont de très bon riz et qu'ils n'ont point de moulins pour moudre le blé. J'ai mangé du pain de l'île qui était fort bon. Le raisin y vient très bien. Ils ont cueilli cette année quatre ou cinq barriques de vin, et ils espéraient à la première mousson en cueillir d'avantage. Il est vrai qu'ils disent qu'il ne se conserve pas longtemps, mais apparemment que cela vient de ce que la vigne n'est peut être pas bien coupée et qu'ils ne savent pas bien faire le vin. Les cannes de sucre y viennent belles, grosses et grandes. Je crois qu'on en tirerait une très grande quantité de sucre si on voulait les travailler, mais il n'y a point de machines ni d'ustensiles propres pour cela. Le tabac vient aussi bien que les cannes de sucre, sans travail, et ne pourrait pas manquer d'être excellent si les habitants voulaient prendre la peine qu'il faut pour cela, car j'y en ai vu de très bon".

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