Histoire de La Réunion année 1808, Histoire de Bourbon La Réunion, les événements de l'année 1808.

Histoire de La Réunion année 1808

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Le mandat de gouverneur à l'île Bonaparte (La Réunion) de Nicolas Ernault de Rignac n'est pas très brillant, la famine s'installe, et les Anglais commencent un blocus de l'île, sans communication, plus de commerce, plus de ravitaillement, et plus de renforts. Petit à petit, le blocus se resserre, une imposante flotte de frégates et corvettes britanniques croise à proximité des côtes, empêchant tout approvisionnement, les communications entre l'île de France (Maurice) et l'île Bonaparte sont devenues extrêmement difficiles.

Frégate anglaise

1808, le contre-amiral Pierre Bouvet écrit dans ses mémoires :

"Cependant une croisière ennemie, composée d'une frégate et de deux corvettes, vint bloquer nos îles plus étroitement que jamais, cette division était commandée par le capitaine Corbett, élève et favori de Nelson, marin distingué, d'une activité et d'une hardiesse extraordinaires. "

Pierre Bouvet est capturé par Corbett et par ruse s'échappe.

... je veillais avec anxiété une intermittence de blocus pour repasser à l'île de France.

... Dans les premiers jours de juillet, la croisière disparut ; un aviso en ayant apporté la nouvelle, je m'embarquai aussitôt sur l'un des navires marchands de la colonie, retenus à Bourbon. Ce bâtiment était porteur d'une traite de noirs malgaches. Notre convoi se composait de cinq voiles.

Le lendemain de notre départ, étant à la hauteur du pays brûlé, nous vîmes trois navires au vent, qui fondirent sur nous avec tant de rapidité qu'il fut impossible à aucun des bâtiments de notre petit convoi de leur échapper.

C'était la division du commodore Corbett, qui n'avait fait défaut pendant quelques jours, que pour mieux surprendre le chétif commerce d'entre les deux îles.

La corvette l'Otter, capitaine Willoughby, fut chargée d'amariner la barque où j'étais passager. J'étais muni d'un passe-port de marchand ; je passai à bord du capteur, soutenu par deux noirs, et feignant d'être fort incommodé du mal de mer.

M. Willoughby me reçut avec politesse et parut touché de mon état ; il me conduisit lui-même dans la cabine, et me fit servir tout ce qui est connu pour soulager le mal dont je semblais fort affecté.

Quand je crus pouvoir montrer un peu de fermeté, je dis que je me trouvais mieux sur un grand navire, bercé mollement, que secoué avec violence, comme je l'avais été à bord d'une petite barque. Ce brave capitaine m'entretint familièrement ; il descendit jusqu'à déplorer avec moi les malheurs de la guerre ... J'en vins enfin à lui demander si sa capture n'allait pas être plus à charge que profitable à la croisière. " Non, me dit-il ; quant à celles de nos prises qui portent des marchandises, elle seront bien vendues au cap de Bonne-Espérance ; mais je ne sais trop ce que nous allons faire de vos nègres.... - Me les vendre, repris-je avec vivacité ! je vous donne 10 000 piastres de la barque et des cinquante-sept noirs qu'elle porte...." Après un moment de réflexion : " Je ne dis pas non pour mon compte, et je vais faire part de votre proposition au commodore Corbett. "

De là, communication et réunion des capitaines à bord du commodore Corbett."

Au bout de deux heures, M. Willoughby vint m'annoncer que le capitaine Corbett acceptait l'offre que je faisais, et m'invitait à dîner pour le lendemain, afin de régler ensemble les conditions de notre traité.

Le lendemain, au point du jour, le canot de la Néréide vint me chercher mes dépêches pour Saint-Denis, et la division se réunit sur ce point.

Je délivrai à l'officier parlementaire un bon de dix mille piastres, payable au porteur. Il partit pour le port ; ensuite je me rendis, avec Willoughby, à bord du commodore.

M. Corbett était occupé de sa manœuvre, et parut peu faire attention à nous. C'était un homme de haute taille, maigre et pâle de figure, ayant l'air sombre et irascible.

A l'heure du dîner, nous descendîmes dans la cabine ; alors seulement M. Corbett me présenta la main. Nous liâmes une courte conversation qui parut lui être pénible, étant affecté d'un bégaiement des plus laborieux.

Il fut convenu entre nous que, mes piastres reçues et comptées, le navire négrier, son équipage et quelques passagers seraient remis à ma disposition. Je voulais obtenir la liberté des autres capitaines et équipages du convoi, cela me fut refusé.

Après dîner, le commodore nous fit promener dans la batterie : je parus frappé d'admiration ; et, dans le fait, la frégate était un modèle de bonne tenue.

Cependant le parlementaire remplit sa mission ; mes dix mille piastres furent vérifiées et comptées ; je fis mes adieux et remerciements, et je repassai sur ma barque.

Nous courûmes à terre, et la division anglaise reprit le large.

En approchant du Cap Bernard, la brise nous manqua ; les voiles battaient les mâts, et nous restâmes en place.

J'observais avec attention la Néréide ; elle n'était encore qu'à une lieue de nous, et se trouvait dans la bande favorisée par la brise ; tout à coup, je la vis arriver sur nous en gréant ses bonnettes. J'étais de nouveau menacé d'être pris. Parmi les prisonniers dont je n'avais pu obtenir la liberté, quelqu'un, sans doute, avait été indiscret ; j'étais connu et, certainement, l'objet que la Néréide s'efforçait d'atteindre. Sans perdre un instant, je me jetai dans la pirogue de ma barque, avec quatre de mes compagnons, au nombre desquels était M. Barrois, premier aide de camp du capitaine général, et gagnai le rivage à force de rames, laissant ainsi ma fortune pécuniaire à la discrétion de M. Corbett : mais, aussitôt que j'eus touché la terre, la frégate amena ses bonnettes et retint le vent.

Mon navire gagna le port Saint-Denis le lendemain ; je le livrai, avec son chargement, pour le même prix qu'il m'avait coûté."

08 Décembre 1808, l'étau anglais se resserre autour des Mascareignes. C'est sur l'île Bonaparte que les ennemis décident, tout d'abord, de faire porter leurs efforts. Si celle-ci est, par mer, d'accès difficile, elle est en revanche, la plus mal défendue. Ainsi le 8 décembre 1808, la flotte anglaise peut, en toute impunité, s'emparer d'un bateau arabe au mouillage de Sainte-Rose, massacrer une partie de son équipage, bombarder les batteries côtières et faire les premières victimes parmi les habitants de la localité, deux morts, deux blessés.

batterie côtière de Sainte-Rose La Réunion

1808, on dénombre 65 000 esclaves à l'île Bonaparte.


Naissance en 1808 :

13 décembre 1808, naissance de Sarda Garriga. Commissaire général de la République. Gouverneur du 13 octobre 1848 au 8 mars 1850. Il proclame l'abolition de l'esclavage à La Réunion le 20 décembre 1848.



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