Histoire de La Réunion année 1815, Histoire de Bourbon La Réunion, les événements de l'année 1815.

Histoire de La Réunion année 1815

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L'île Bourbon (La Réunion) est anglaise, reprise de possession par la France le 6 avril 1815.

30 mars 1815, tête-à-tête à Port-Louis, capitale de l'ancienne Isle de France (Maurice), définitivement anglaise, entre le nouveau gouverneur de bourbon, nommé par ordonnance royale du 27 juillet 1814, Athanase Hyacinthe Bouvet de Lozier et l'Anglais Robert Townsend Farquhar, la première tâche de Bouvet est de négocier le retour de l'île Bourbon à la Couronne de France.

Robert Townsend Farquhar

2 avril 1815, Athanase Bouvet de Lozier gouverneur arrive à Bourbon, avec une division composée de la frégate l'Africaine et des flûtes la Loire, la Salamandre et l'Éléphant, commandée par le capitaine de vaisseau Jurien. Dès que le gouvernement de Maurice eut connaissance de son arrivée, il envoya quatre commissaires : Charles Telfair, Fluker, Carrol et Draker, pour remettre l'île en la possession des autorités françaises.

6 avril 1815. Cette reprise de possession fut faite avec solennité. Elle eut lieu le 6 avril, à neuf heures du matin. Les troupes françaises se rangèrent en bataille sur la place d'armes de Saint-Denis. Les officiers de la marine, ceux de l'administration et les principaux habitants se rendirent sur la place pour être spectateurs de la cérémonie et témoins de la remise qui fut faire de la colonie. Deux majors anglais, le major Cullen et la capitaine Elliot, et l'inspecteur de police M. Pitois, maintenaient le bon ordre.

Les troupes anglaises étaient sur un des grands côtés, vis-à-vis les troupes françaises. Sur un des côtés latéraux étaient les troupes des banquettes pour les notables invités; sur l'autre côté latéral se trouvait placé le reste du public. Des sentinelles furent postées de manière à n'admettre dans le carré que les commissaires et les officiers. Un grand pavillon blanc fut hissé à l'instant où celui de Sa Majesté Britannique fut amené; l'un et l'autre furent salués de vingt et un coup de canon par les batteries de terre et par la frégate l'Africaine. Tous les bâtiments mouillés en rade se pavoisèrent. Le major William Carrol, ayant proclamé la remise de l'île Bourbon à la France, Athanase Hyacinthe Bouvet proclame à son tour Bourbon terre française. " Jurons d'être fidèles au Roi ", lance-t-il à la foule assemblée sur la place d'Armes à Saint-Denis.

Athanase Hyacinthe Bouvet de Lozier Gouverneur de La Réunion

MM. Bouvet (commandant gouverneur) et Marchant (commissaire ordonnateur) adressèrent une proclamation aux colons :

" Le Roi nous a nommés pour reprendre possession de cette île que le malheur des temps avait séparée de la France, et pour reporter parmi vous ce pavillon sans tache, symbole de justice, à la vue duquel l'Europe entière en armes a cessé de combattre, à l'ombre duquel on a vu croître et prospérer cette belle colonie !

Sous l'autorisation de son légitime souverain, la France n'a plus d'ennemis ; ses anciens rivaux sont devenus ses amis les plus sincères ; l'accueil fait au pavillon français, lors de notre passage au Cap, celui qu'il vient d'éprouver à son arrivée dans ces mers, sont des nouvelles preuves des sentiments qui animent la France et l'Angleterre.

Ils sont garants de l'harmonie parfaite qui existera désormais entre les représentants et les autres sujets de Leurs Majestés très chrétienne et Britannique dans cette partie du monde.

Il était impossible que les longues et cruelles convulsions qui ont agité la France ne laissassent aucune trace après elles : nous avons à regretter la perte de l'île de France ! Mes relations entre les deux colonies ne seront plus parfaitement les mêmes, mais seront aussi intimes que celles qui unissent les deux gouvernements.

Bourbon, devenu le point intermédiaire des rapports commerciaux entre la France et les Indes, acquiert aujourd'hui une plus grande importance : sous ce nouvel aspect le gouvernement a connu ses besoins, il y a pourvu dans sa sagesse.

Vous aussi, sujets éloignés mais non moins chéris de Louis le Désiré, vous jouirez donc de nouveau du bonheur qui, sous les lois des Bourbons, fut constamment notre partage.

Habitants de Bourbon, officiers, soldats, dans ce jour solennel qui nous rappelle d'aussi grands souvenirs, jurons d'être à jamais fidèles au Roi sous le sceptre duquel nous sommes tous enfin réunis après tant d'orages, et remercions le Dieu des armées d'avoir rendu l'Europe en paix, à la France son roi légitime, à Bourbon son maître et ses lois !

Vive le Roi ! "

Le soir il y eut illumination au jardin public. Des courriers furent expédiés aux divers commandants des quartiers pour leur donner avis du nouvel ordre des choses.

Rendue au roi de France, l'île retrouve ses institutions d'avant 1789. Bouvet de Lozier, royaliste convaincu, a pour mission de rétablir les lois et ordonnances régissant la colonie avant la Révolution. Cependant, comme en métropole, le retour pur et simple à la situation antérieur est impossible.

La nouvelle administration de la colonie est mise en place, à côté du gouverneur, commandant militaire pour le Roi, il y a un commissaire-ordonnateur, chef de l'administration civile. Bouvet de Lozier étrenne ce nouveau dispositif avec Marchand comme ordonnateur. Bouvet va réorganiser l'administration et le système judiciaire pour revenir au satu quo ante. Ainsi, tout habitant, ce terme désigne des Blancs libres par opposition aux esclaves, de 16 à 60 ans doit faire partie des milices et doit s'armer et s'équiper à ses frais.

Les administrateurs Bouvet de Loziers et Marchand prennent deux ordonnances locales pour rétablir les fonctions des maires, des adjoints et des conseils de commune. Ces textes sont légalisés par l'ordonnance royale du 25 décembre 1816 promulguée le 25 juillet 1817. Cette ordonnance divise l'île en onze communes.

12 juillet 1815, la nouvelle du retour de Napoléon parvient à Bourbon. Les Anglais demandent à Bouvet de Lozier la restitution de l'île, courageusement Bouvet refuse. L'escadre anglaise commandée par Arthur Farquhar, commence alors un blocus de Bourbon.

12 juillet 1815, le gouverneur de La Réunion, le général Bouvet, s'alarme plus que tout autre du retour de Napoléon. Il voit dans lui un ennemi personnel, qui ne lui pardonnera pas, s'il triomphe, son attachement pour la familles des Bourbons. Il fait le 12 juillet la proclamation suivante aux habitants de l'île.

" L' Europe était en paix, Bonaparte quitte l'exil qu'il avait sollicité. L'Europe reprend son attitude guerrière. Si nous ne pouvons considérer que nos intérêts, je vous dirais ; éloignés, restons tranquilles spectateurs d'une lutte où tous nos efforts ne peuvent rien. Mais hésiter est un crime. Vive le roi ! Vivent les Bourbons ! Que ce cri de l'honneur et de la justice soit à jamais dans nos cœurs et dans notre bouche. "

4 octobre 1815, Athanase Hyacinthe Bouvet de Lozier épouse à Sainte-Suzanne, une jeune créole, Céfide Ange Celeste Dejean.

4 octobre 1815, le gouverneur de Maurice adressa, le 4 octobre, à celui de Bourbon, la proposition de remettre provisoirement cette colonie en la possession de Sa Majesté Britannique. Cette dépêche fut apportée au général Bouvet par le capitaine Arthur Farquhar, commandant d'une escadre qui se présenta pompeusement devant la rade de Saint-Denis. Bouvet convoqua extraordinairement, les 6, 7 et 14 octobre, les principaux fonctionnaires publics et plusieurs habitants pour délibérer sur cette proposition, qui fut unanimement rejetée. " Nous préférons la guerre, dirent-ils, à la honte d'une semblable demande. Nous avons résolu et promis de seconder de tous nos moyens les efforts du général pour repousser l'injuste agression de l'ennemi, et de nous imposer avec plaisir les privations qu'un état de guerre peut entraîner avec lui. "

6 octobre 1815, Bouvet entrevit la possibilité que les Anglais attaqueraient Bourbon , colonie française. Il prit les mesures propres à repousser la force par la force. Il fit incorporer le 6 octobre, les hommes de bonne volonté dans les compagnies d'élite, dans les volontaires de Bourbon, dans les dragons ou dans l'artillerie coloniale, et les autres dans les bataillons de milice pour assurer le bon ordre. " Nous sommes en mesure de résister, ajouta le général, et, quoi qu'il arrive, fidèles au roi, à l'honneur, au devoir, nous périrons ou triompherons dans la gloire. "

12 octobre 1815, le général Bouvet fit publier cette proclamation :

" Aux armes, habitants de Bourbon !
J'ai fait mon possible pour éviter la guerre, mais on veut dicter des lois; on ose me demander de livrer aux Anglais la colonie dont le roi m'a confié le commandement. Plutôt périr mille fois ! Dans cette circonstance, j'aurais voulu vous réunir tous auprès de moi, et du moins j'ai pu appeler les principaux de la colonie, les notables de toutes les classes, dans le Conseil il n'y a eu qu'une voix. Repousser l'injustice par la force. En effet, quel Français pourrait hésiter, quand le roi, l'honneur et la patrie l'appellent aux combats !

Sur le champ, et jusqu'à nouvel ordre, toute propriété anglaise sera séquestrée. J'attends par propriétés anglaise celles appartenant à des Anglais de naissance. Les habitants de Maurice n'ont point oublié qu'ils ont l'honneur d'être nés Français : ils ne sont pas nos ennemis.

Nous ne commencerons pas les hostilités, amis au premier coup de fusil ces propriétés seront vendues et employées au frais de la guerre.

Il est ordonné à tous les Anglais habitants de cette colonie de se rendre sur le champ à Saint-Denis, pour de là être envoyés à Maurice. Jusqu'à l'instant de leur embarquement, et à dater de celui de la présente, ils sont et seront sous la surveillance du commissaire général de la police, qui est chargé de leur embarquement.

MM. les commandants de quartiers, de paroisse et de poste empêcherons toute communication avec l'ennemi et le repousseront de tous leurs moyens. "

Grâce à ce langage plein de fermeté et aux dispositions prises, les Anglais n'attaquèrent point et s'en tinrent au vain appareil de leur escadre croisant sur la côte, où le pavillon de la France ne cessa pas de flotter.

28 octobre 1815, Le danger anglais ne disparaît que le 28 octobre 1815 avec la nouvelle de la seconde abdication de Napoléon, le 22 juin 1815, et le retour de Louis XVIII. Le gouverneur Bouvet informe la population. Ce même jour le capitaine Arthur Farquhar met fin au blocus de l'île Bourbon. L'aventure des cent jours se termine bien pour l'île, confrontée à la menace d'une nouvelle invasion anglaise.

31 octobre 1815, le général Bouvet, usant des pouvoirs extraordinaires que lui avait donnés Louis XVIII pendant les cent jours, de déplacer et de renvoyer de la colonie tout officier civil et militaire, sans exception, dont la fidélité lui serait suspecte, destitua de ses fonctions M. Marchand, ordonnateur à Bourbon, et fit emprisonner le contrôleur colonial. Les faits imputés à M. Marchand avaient de la gravité. L'acte de destitution, du 31 octobre 1815 portait qu'il était l'ennemi du gouvernement du roi; que s'attendant à un changement de dynastie, il avait refusé de correspondre avec les ministres de Louis XVIII; que, malgré un arriéré considérable perçu des ventes du magasin et des secours apportés d'Europe, il n'existait point en caisse une somme suffisante pour solder le service courant et les troupes. M. Marchand craignant d'être arrêté, se retira dans un quartier éloigné du chef-lieu et s'embarqua pour la France. Il fut provisoirement remplacé par M. Auguste de Lanux Montjol.

5 décembre 1815, en réjouissance des heureux évènements qui ont ramené le Roi à Paris, Bouvet propose, une illumination générale au jardin du Roi et par toute la ville, puis à 20 heure, un bal à la salle de la comédie.

1815, Saint-Benoît devient commune, limitée à la Rivière de l'Est. Sainte-Rose est détachée de Saint-Benoît.

1815, Saint-Louis devient commune, son premier maire sera Monsieur de La Gironde.

1815, les deux îles n'appartenant plus à la même nation, il fallu créer des moyens d'instruction à Bourbon, M. Gallet ouvrit une école de garçons qui obtint le plus grand succès, cette école est érigée en succursale du collège royale en 1821.

Charles Desbassyns, crée la première sucrerie moderne au Chaudron

1815, Charles Desbassyns crée la première sucrerie moderne au Chaudron. Il commence par s'inspirer des conseils et des procédés de fabrication des industriels mauriciens, mais le matériel se révèle vétuste et les rendements insuffisants. Après de longs mois d'étude et de documentation, ce précurseur fait venir de Londres une batterie de trois moulins verticaux en fer, mus par un manège entraîné par des mulets qu'il commande à la firme Henkel et Dubuisson.

Moulin à sucre


Naissance en 1815 :

8 février 1815, naissance de l'écrivain Auguste Lacaussade à Saint-Denis.



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