Récit de M. Simonin 1861, Voyage à l'île de La Réunion, Partie III : De Saint-Paul La Réunion à Salazie La Réunion

Récit de M. Simonin 1861, Voyage à l'île de La Réunion, Partie III : De Saint-Paul La Réunion à Salazie La Réunion


Partie III : De Saint-Paul La Réunion à Salazie La Réunion, récit de M. Simonin 1861, Voyage à l'île de La Réunion.

- Partie I : De Paris à Saint-Denis La Réunion.

- Partie II : Saint-Paul La Réunion.

- Partie III : De Saint-Paul La Réunion à Salazie La Réunion.

- Partie IV : De Saint-Benoît La Réunion au Volcan et à Saint-Pierre La Réunion.

- Partie V : De Saint-Pierre La Réunion aux eaux thermales de Cilaos La Réunion.

- Partie VI : De Saint-Louis La Réunion à Saint-Leu La Réunion et Départ.

La Partie du vent et celle sous le vent. - Calme de la vie coloniale. - Retour à Saint-Denis. - Sainte-Marie. - Sainte-Suzanne. - Envahissement de la canne à sucre. - Disparition des caféiers et des arbres à épices. - Le Champ Borne.- Saint-André. - Chansons provençales. - Excursion à Salazie. - L'histoire du nègre Encheing. - Naufrage au port.

Saint-Paul a été jusqu'à ces derniers temps le chef-lieu d'un des arrondissements de l'ile appelé la Partie Sous-le-Vent. La Réunion est divisée en deux régions principales, et Saint-Denis est à la fois la capitale de la colonie et le chef-lieu de la Partie-du-vent. Ces dénominations sont empruntées au langage maritime, et viennent de la position qu'occupent chacun de ces districts par rapport à la direction des vents généraux de la contrée. La Partie-du-vent est la plus fertile, la plus fraîche, et il y pleut presque toute l'année.' Les brises y sont aussi très fortes et souvent très désagréables, comme à Saint-Denis. la Partie-sous-le-vent est en bien des points stérile; il n'y pleut guère que pendant la saison pluvieuse, l'été, c'est-à-dire d'octobre à mars, mais il y pleut alors à torrents , connue dans toute file. La chaleur y est en même temps très-élevée, et le thermomètre monte souvent à trente-cinq degrés centigrades. Pendant la saison sèche, la température baisse, le ciel est toujours serein, aucun nuage n'en voile l'azur. Saint-Paul jouit alors d'un climat des plus agréables qui compense les fortes chaleurs de l'été. Malgré le calme et la douceur d'un si beau séjour, qui semble convier au plaisir et à la vie extérieure, les Saint-Paulois, comme on les nomme, vivent confinés dans leurs silencieuses demeures; on ne remarque un peu de mouvement le jour que dans les rues principales de leur ville. Les beaux jardins plantés au devant de chaque maison restent sans culture, les varangues tombent en ruines : on dirait des demeures inhabitées. Le soir toute vie s'éteint. C'est à peine si la pâle lumière d'un lustre éclaire quelques varangues, et pendant que, devant la grille qui donne sur la rue, les domestiques de la maison, tous pêle-mêle, hommes et femmes, Indous ou noirs, se livrent à une. conversation banale, on entend les maures qui, étendus dans leurs vastes fauteuils, sommeillent d'une façon sonore sous la varangue ou dans le jardin. Bientôt la lumière s'éteint, et avec elle le peu de vie qui restait. La ville se cristallise et ne consent à renaître que le lendemain avec le jour. Or on sait qu'il est nuit de bonne heure sous les tropiques et que les crépuscules y sont de peu de durée, et cela toute l'année. Le soleil se lève tard aussi, et c'est partant douze heures de mort auxquelles, de gaieté de cœur, se condamnent quotidiennement les Saint-Paulois. Ils sont renommés dans toute la Réunion pour cette vie paresseuse, indolente; et bien qu'à Saint-Denis et à Saint-Pierre les soirées ne soient pas souvent plus attrayantes, les Saint-Paulois remportent encore le prix de la nonchalance et du laisser-aller.

Je n'étais pas venu à Saint-Paul pour me confire dans cette existence de moine, et je profitai des premiers beaux jours de mai pour retourner à Saint-Denis. Après avoir de nouveau passé quelque temps dans cette ville, et fait une visite au gouverneur de la colonie, l'excellent M. Darricau, que j'allais voir dans son ermitage de Saint-François, à cinq cents mètres au-dessus du niveau de la mer et de l'hôtel du gouvernement, je repris le bâton de voyage. Un créole dont j'étais devenu l'ami, et qui portait glorieusement le prénom romain de Manlias, me proposa de l'accompagner jusqu'à sa propriété de la rivière des Roches et de là aux sources thermales de Salazie. Je n'eus garde de refuser, et le 7 mai nous partîmes de Saint-Denis. La route, au sortir de la ville, est des plus animées. C'est un véritable jardin, c'est le gracieux commencement de cette route de ceinture qui fait tout le tour de l'île, ayant pour limites d'un côté la mer qui vient caresser les talus du chemin; de l'autre des plantations de vanilles autour des manguiers aux ombrages sombres, ou bien des champs de cannes et de maïs, dont le vent balance les aigrettes. De loin en loin des villages coquets, tels qu'on n'en voit qu'à Bourbon, cachés derrière les cocotiers et les tamarins, se succèdent comme les anneaux d'une chaîne, pour varier ce paysage en-chanteur. A droite, à l'horizon, une série continue de pitons basaltiques, roches vomies par le feu central de la terre et émergées du fond de l'Océan, court dans la direction du nord-ouest au sud-est, suivant le grand axe de file. Les flancs de ces montagnes abruptes sont cou-verts de forêts encore vierges, où se retrouvent le bois d'ébène, le bois de ronde, le bois d'olive, le bois puant, le bois blanc, le bois jaune, et mille autres essences coloniales, aussi naïvement dénommées. Le village de Sainte-Marie, placé auprès de Saint-Denis, comme Auteuil à côté de Paris, formait la première étape de mon agréable excursion.

De Sainte-Marie à Sainte-Suzanne, les maisons vont se succédant à droite et à gauche de la route. Bientôt on aperçoit le phare de Bel-Air, qui dresse au milieu des filaos sa tour blanchie, dont la base est baignée par les vagues. Après Sainte-Suzanne vient le Quartier-Français, autrefois planté de riz, de blé et de maïs, aujourd'hui semé de cannes comme toutes les terres de la colonie. La précieuse graminée a tout envahi; elle s'étend jusqu'aux flancs des montagnes, elle s'avance jusque sur les rivages de la mer. Pour elle on néglige tout. Le riz, base de l'alimentation créole, est tiré des colonies de l'Inde, ainsi que les grains pour les bestiaux. La viande de boucherie et les oiseaux de basse-cour viennent de Madagascar, dont on exporte aussi du riz faisant concurrence à celui de l'Inde. Il se peut qu'en continuant ce système la colonie meure un jour de faim. Mais qu'importe? La canne est d'une culture assurée, donnant de très grands profits; elle résiste aux ouragans, et la récolte ne manque jamais. Les propriétés fertiles du Champ-Borne, que nous ne tardâmes pas à traverser, sont elles-mêmes presque par-tout cultivées en cannes. Au siècle passé, elles produisaient surtout du café et des épices, qui firent à cette époque la fortune de la colonie. Le café, dont les plants avaient été directement importés de Moka, et les arbres à épices, le giroflier et le muscadier, que le naturaliste .Poivre, au péril de ses jours, était allé emprunter aux colonies hollandaises de l'Inde, faisaient de file Bourbon, au dix-huitième siècle, comme un immense verger fleuri. Les ouragans de 1806 et 1807 et celui de 1829 détruisirent successivement tous les grands arbres de file, les arbres à épices, puis les bois noirs qui servaient d'abri aux caféiers. La culture alors changea, et la canne, que l'on exploitait avec succès à Maurice, fut importée en 1815 à Bourbon. On sait l'essor qu'elle y a pris de-puis. Les autres cultures ont été négligées; cependant on récolte toujours au Champ-Borne du tabac dans une grande proportion, et les créoles fument avec délice les feuilles provenant de ce district, roulées en odorantes et humides carottes. La culture des arbres à fruit, surtout les oranges, les citrons-galets, les vangassayes ou mandarines de Bourbon, est également d'un très bon revenu dans cette localité.

En quittant le Champ-Borne, je traversai Saint -André, autre quartier semé de fleurs et couvert d'ombre comme les précédents. Çà et là sont quelques riches habitations reliées à la route par de magnifiques allées de palmistes. Cet arbre croît naturellement dans les bois de l'intérieur. A la partie supérieure du tronc est un bouquet de feuilles tendres enroulées et fortement comprimées les unes sur les autres : c'est le chou. On abat l'arbre pour manger le chou, et c'est la meilleure salade et le plus agréable légume que l'on puisse servir sur une table de gourmet. Au sortir de Saint-André, je traversai sur un pont suspendu la rivière du Mât. A l'époque des pluies, ce ruisseau roule des eaux impétueuses, mais jamais son pont n'a été emporté. La rivière des Roches, qui succède à celle du Mât, marquait le terme de ma course. Je trouvai chez mon ami bon souper et bon gîte, et je remerciai les dieux. Son respectable père, que la mort a depuis ravi aux soins respectueux de son fils et à l'estime de tous ses amis, vivait là en patriarche. C'était un Marseillais de vieille souche, qui savait par cœur toutes les chansons provençales des anciens et des nouveaux troubadours. Il m'accueillit avec un refrain, et nous nous uranes tous gaiement à table. Voyageur cosmopolite, je m'étais fait à la vie créole et au régime alimentaire des colons. Le riz arrosé de carry, le piment brûlant comme le poivre, les achards colorés par le safran, les rowyayes funestes aux palais novices, étaient devenus pour moi des mets favoris et ne m'avaient étonné que les premiers jours. Je mêlai tout cela dans la même assiette avec le poulet en entre, les brèdes ou feuilles de morelles et les bichiques, ces micro-scopiques poissons dont on avale plus de cent dans une cuillerée. Suivant la mode coloniale, nous avions chacun un grand verre pour l'eau et un petit verre pour boire le vin et porter les santés. Devant nous était aussi le sacramentel lavabo de cristal bleu que l'on sert à Bourbon dès le commencement du dîner, et où j'ai vu des créoles se laver les mains par intervalles pendant tout le temps du repas. Le comble du bon goût consiste à y tremper de temps eu temps les deux doigts, et à les passer ensuite sur les moustaches, quand on est muni de cet appendice flatteur. Nous ne fîmes point, cher M. Manlius, cet usage irrévérencieux du lavabo; notre hôte ne nous servit pas non plus un de ces repas homériques, tels qu'on en donne quelquefois à la Réunion, où, comme dans l'Iliade, on sert sur la table des moutons et jusqu'à des bœufs tout entiers; mais nous nous conduisîmes tous bravement. Une montagne de riz, tout un jardin de brèdes, deux ou trois hôtes de la basse-cour, et plusieurs milliers de bichiques disparurent en un clin d’œil. Il paraît que l'appétit s'augmente à la chaleur des tropiques. Il en est de même de la soif. Nous portâmes tour à tour nos santés respectives, et, le dessert venu, M. Manlius père nous chanta, d'une voix encore fraîche, tous les refrains provençaux qu'il avait appris dans son jeune âge. Cette belle langue du midi, sonore et harmonieuse, mêlée de grec et de latin dont elle a gardé la prosodie, m'était encore plus douce à en-tendre à trois mille lieues du sol natal. Je remerciai du fond du cœur mon aimable compatriote, dont les souvenirs étaient si vivaces, et dont les chants venaient de me rappeler les plus beaux jours de mon enfance. Aux alentours de l'habitation où cette gracieuse hospitalité m'était offerte, croissaient des arbres à épices, derniers restes de ceux du siècle passé. Le cacao, le manioc, la vanille, étaient également cultivés. Vers la rivière des Roches, le mangoustan, le jamalac, le jamrose, couvraient le sol de leurs frais ombrages.

C'est de cette douce retraite où je passai quelques-jours si heureux, due je partis un matin pour aller visiter les eaux thermales de Salazie. Elles sont situées à l'extrémité des gorges de la rivière du Mât, à près de mille mètres d'altitude. Ce n'est plus une localité tropicale, c'est une vraie situation alpestre, et les habitants de Bourbon viennent souvent, en été, demander à ces lieux la fraîcheur des contrées tempérées. Tout le long de la rivière du Mât, la route s'attache aux flancs d'une haute montagne, avec un précipice à pic en contrebas, et au-dessus de l’abîme, des colonnes de basalte qu'on dirait prêtes à tomber sur la tête du voyageur. Le pont en charpente de l'Escalier, le pont américain de Salazie, marquent deux étapes de cette roule pittoresque. Des framboisiers et groseilliers sauvages , des chouchous s'étendant sur le sol comme des lianes, croissent tout le long du chemin. Çà et là une source d'eau fraîche, qui parfois tombe en cascade, semble couler à dessein comme pour offrir au piéton un moyen peu coûteux de se désaltérer agréablement.

M. Manlius fils m'accompagnait. A Salazie, où nous nous arrêtâmes, il me présenta au créateur de ce village, M. Cazeaux, qui, en 1830, s'était fixé dans ce désert avec sa famille. Alors la rivière du Mât n'était pas pontée; il fallait en chercher les gués à tâtons, et M. Cazeaux se rappelle l'avoir franchie plus de trente fois pour arriver an terme de sa course. Une année que l'orage avait gonflé le torrent outre mesure , il ne put descendre de tout un mois à Saint-André pour renouveler ses provisions, et il serait mort de faim sans un champ de citrouilles qu'il avait planté, et auquel il dut la manne providentielle qui le sauva lui et les siens.

Je passai la nuit à Salazie, et le lendemain avec l'aube je poursuivis ma route jusqu'aux sources thermales, par les rampes de la Savane et la mare à poules d'eau, deux sites qui me rappelèrent, en miniature il est vrai, l'un les gorges sauvages des Pyrénées, l'autre les lacs paisibles de la Suisse entourés de sombres forêts. C'est par ce chemin pittoresque que j'arrivai au fond du cirque de Salazie. Je visitai l'établissement de bains, l'hôpital et quelques gracieux cottages des environs. Les eaux minérales se dégagent de deux sources différentes, l'une chaude à trente-deux degrés, l'autre à la température ordinaire. Elles sont ferrugineuses, gazeuses et alcalines. Elles ont été découvertes en 1831 par des chasseurs de cabris. On leur trouve beaucoup de ressemblance avec les eaux de Vichy, et, de même, elles sont employées avec avantage dans les maladies de foie et d'estomac. Fraîches, elles forment une très agréable boisson et moussent comme l'eau de Seltz. Les travaux de captage des sources thermales n'ont pas été conduits avec assez de soin, l'eau du ravin voisin s'est mêlée avec l'eau minérale, et l'on est obligé de chauffer les bains pour les malades, ce qui fait perdre à l'eau une partie de ses éléments chimiques, et partant de ses propriétés médicales. Le cirque de Salazie est avec le volcan du Grand Brûlé et le cirque de Cilaos, deux autres localités que nous visiterons bientôt, un des points les plus curieux de file de la Réunion. Les montagnes qui forment le cirque s'élèvent à pic de toutes parts, elles sont couvertes d'arbres, et leur cime est souvent cachée dans les i nuages. Le Piton des Neiges, le Gros-Morne et les Trois-Salazes, points culminants de file, apparaissent derrière le cirque et en forment comme le dernier plan. En se retournant vers Salazie, on aperçoit à sa droite la montagne ou rempart de la Fenêtre avec son rideau d'éternelle verdure, d'où s'échappent de nombreuses cascades à l'écume blanche qui tombe en poussière. Cette montagne a été ainsi nommée de la curieuse anfractuosité qui interrompt en un point sa crête rectiligne. A gauche, est le morne de Fourche, et au milieu, isolé comme un cône gigantesque, le Piton d'Encheing, dont la pointe s'élève jusqu'à 1400 mètres de haut.

Ce Piton a sa légende. Encheing était un esclave Mozambique qui brisa ses fers et partit marron. Il se cacha dans les gorges de la rivière du Mât, en ces temps-là inhabitées, et pour échapper encore plus sûrement aux recherches des détachements qu'on envoyait alors à la poursuite des esclaves fugitifs, il gravit les flancs escarpés du piton auquel il a donné son nom. Il se tapit dans une ajoupa, sorte de cahute de sauvage, et vécut là de racines, de songes et de fanjans, fougères qui renferment une fécule nourrissante. L'eau était fraîche et pure aux environs, et il n'en fallait pas davantage au bon Africain, qui ne demandait que sa liberté sous la lumière du ciel. Encheing avait été suivi de sa femme; pendant dix ans il vécut dans cette retraite inaccessible, content et heureux. Il y fut bon époux et bon père, et, sans que le fouet du commandeur s'en mêlât, il éleva du mieux qu'il pût les sept enfants que lui donna sa fidèle compagne. Mais trop de sécurité nous perd, et un jour qu'Encheing avait allumé du feu devant sa cabane, la fumée bleuâtre qui montait au milieu des arbres, fit découvrir sa retraite. Il fut pris sans même pouvoir se défendre, et ramené à son maître qui, dit-on, lui pardonna par pitié pour sa nombreuse famille. Comme mon compagnon achevait de me raconter cette intéressante histoire, nous étions de retour au village de Salazie. Nous fîmes atteler notre voiture et descendîmes au petit trot la route en précipice qui mène à Saint-André.

Il n'y a du côté de l'abîme aucun parapet, pas même de garde-fou. La Providence veilla sur nous une partie du chemin, mais à peine avions-nous franchi le pont de l'Escalier, que notre cheval s'abattit. Un des brancards se cassa et nous fûmes projetés hors du véhicule. Nous nous en tirâmes sains et saufs, allant tomber juste sur le milieu de la route, sans la moindre fracture.

Après avoir réparé du mieux que nous pûmes le dégât de notre carriole, nous la remîmes entre les mains du domestique indien qui nous avait suivi, courant derrière la voiture, suivant l'habitude du pays. Nous terminâmes le voyage à pied ; mais le courroux du ciel s'était décidément déchaîné contre nous, car à peine étions-nous sortis de Saint-André que la pluie tomba à torrents. C'était une de ces pluies comme on n'en voit que sous les tropiques et dans ces parages de l'île Bourbon. Toutes les cataractes d'en haut coulaient à la fois; il tomba plus d'un pied d'eau en une heure; les éclairs illuminaient à chaque instant l'horizon, et le tonnerre répété par tous les échos des montagnes faisait entendre un roulement continu. En même temps la nuit était tout à coup venue, noire et profonde à ne pas voir à deux pas devant soi. Je ne devinai plus mon chemin qu'à une rivière qui, descendant par l'axe fortement incliné de la route, m'inondait jusqu'à mi jambe et menaçait de m'entraîner. Je distinguais à peine mon compagnon, et nous poussions de temps en temps de grands cris pour ne pas nous perdre l'un l'autre. Enfin on vint au-devant de nous avec des lanternes , et nous arrivâmes littéralement mouillés jusqu'aux os. C'est ainsi que se termina de la façon la plus inattendue une excursion agréablement commencée. Nous fîmes naufrage au port, et si nous ne pûmes pas dire que notre partie était tombée à l'eau, du moins on aurait pu croire que nous y étions tombés nous-mêmes.



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