Jean-Baptisite de Villers, Gouverneur de La Réunion : de juin 1701 au 24 avril 1709.

Jean-Baptisite de Villers.

- Nom : Jean-Baptiste de Villers.
- Naissance : Né vers 1671.
- Décès : ?
- Gouverneur de La Réunion : De juin 1701 au 24 avril 1709.
- Gouverneur précédent :: Jacques de La Cour
- Gouverneur suivant :: Michel François des Bordes de Chanranville.


30 septembre 1700 La Compagnie des Indes nomme gouverneur de l'île Bourbon, Jean-Baptiste de Villers. Il embarque en mars 1701 sur le navire Le Bourbon pour rejoindre l'île du même nom.

Le Vaisseau arrive en juin 1701, en rade de Saint-Denis, le jeune Gouverneur, il est âgé d'une trentaine d'années, va rapidement se mettre au travail.

Récolte du Café par les esclaves  La Réunion

Sous son administration, le développement vivrier de l'île prend un tournant favorable. Il accorde de nouvelles concessions, réglemente l'esclavage naissant et encourage partout la production agricole.

Jean-Baptiste de Villers fait le tour de l'île avec le garde-magasin, René Pontho pour évaluer les potentialités et pousse jusqu'à la Plaine des Cafres où un piton porte son nom, un quartier de la commune du Tampon, porte le nom du garde-magasin, le Bras Pontho.

Il assouplit la pratique du commerce interne en autorisant les habitants à faire du commerce entre eux, normalement, l'achat et la vente de marchandises devaient s'effectuer exclusivement dans les magasins de la Compagnie des Indes.

Il maintient l'interdiction d'échanges avec les forbans ou les vaisseaux de passage, Une interdiction fort peu respectée, Les relations entre les corsaires et les habitants de Bourbon reprirent sous le gouvernement de Villers ; elles devinrent tout à fait courantes et même presque officielles.

Les corsaires de l'océan Indien, français, anglais, hollandais, avaient constitué entre eux de véritables associations qui avaient leurs quartiers généraux en plusieurs points de la côte de Madagascar. Mais Bourbon seule, pouvait leur offrir les rafraîchissements qu'ils ne trouvaient pas dans la Grande Ile : aussi leurs navires s'y arrêtent-ils six fois en six ans, deux fois en 1702, puis en 1704, 1705, 1706 et 1707.

Vaisseaux pirates

Les habitants vendaient leurs produits fort cher aux corsaires, peut-on lire dans Petite histoire de l'île Bourbon :

" Et les corsaires, à qui l'or ne manquait pas payaient tout sans marchander".

Autant de relations régulières qui amenèrent une nouvelle prospérité. Tellement prospère que lorsqu'en 1707 le gouvernement de Pondichéry lance un emprunt de 150 000 écus, l'île trouvera en 24 heures cette somme.

En mars 1702 débarque du navire le Maurepas venant de Pondichéry le jeune commis Antoine Boucher. A la mort de René le Pontho, le 13 mais 1702, il le remplace comme garde-magasin. Boucher consigne ses impressions dans un journal attribué à de Villers, journal aujourd'hui conservé à la New York Library.

Jean-Baptiste de Villers dresse le cadre de son action dans trois ordonnance :


- Ordonnance du 31 mai 1702 :

Elle interdit le moyen du feu pour le défrichement des terres : " enjoint de prendre garde de mettre le feu en aucuns endroits sous peine à ceux qui y seroient surpris, se c'estoit des Blancs, de six mois de cachot, et si c'estoit des Noirs, d'avoir le fouet et la fleur de lys, avec promesse de donner quarante écus au dénonciateur ".


- Ordonnance du 12 septembre 1702 :

Elle règlement la chasse, notamment la chasse à la tortue, interdiction " d'aller à la tortue plus d'une fois par semaine et qui plus est, sans chiens ".


- Ordonnance du 22 novembre 1702 :

Elle veut combattre le vol et le pillage. Pour un délit un Blanc sera " mis pendant un mois, festes et dimanches, au carcan avec la peau ou la plume de ce qu'il aura volé pendue au col ". et un Noir sera puni du fouet et de la fleur de lys. En cas de récidive, le Noir est condamné à mort par pendaison ; le Blanc est expulsé de l'île et ramené en France après avoir purgé sa peine.

Pendant cette période Jean-Baptiste de Villers engage les habitants à marquer les troupeaux pour éviter les vols, il accorde de grandes concessions pour l'élevage des bestiaux. Il constitue à Sainte-Suzanne, à la Possession, au Gol, des sortes de parcs domaniaux.

En 1703, débarque, Charles-Thomas Maillard, Cardinal de Tournon, légat apostolique dans la Chine et les Indes orientales. Le passage du cardinal de Tournon à Bourbon va déclencher chez de Villers un zèle religieux. Tous les habitants devront sous peine d'amende, assister à la messe. Il va poser solennellement la première pierre de l'église de Saint-Paul.

Charles-Thomas Maillard Cardinal de Tournon

En mai 1704, un des directeurs, de la Compagnie des Indes, Foucherolle, s’intéresse à Bourbon et y fait passer à ses frais le lieutenant, cartographe Jean Feuilley, celui-ci arrive par le navire le Marchand des Indes. Celui-ci, après un an de séjour, doit lui rendre un rapport sur les possibilités agricoles de l’île et l’aptitude de ses côtes à la vie maritime. Parallèlement, il demande à Antoine Boucher, le garde-magasin, un mémoire sur les principaux habitants. Feuilley pendant son séjour sur l'île, fera sept expéditions d'exploration pour en dresser cartes et plans. Il est à chaque fois accompagné par de gouverneur de Villers et Boucher.

Carte de Bourbon Feuilley et Boucher
Carte de l'île bourbon 1763 Provenant du cabinet de géographie de Louis XV. Peinture sur soie, d'après une carte dressée à partir de mémoires rédigés par : Boucher et Feuilley.

Le 8 avril 1706, l'escadre du baron de Pallières, quatre navires arrive à Bourbon. Le commandant la Houssaye arrive en rade de Saint-Paul, a bord de l’Aurore, navire de 44 canons et 210 hommes d’équipage. C’est le quatrième séjour de la Houssaye à Bourbon. Deux autres navires l’Agréable et la Mutine mouillent en rade de Saint-Paul, le quatrième le "Saint-Louis" aborde à Saint-Denis.

Le lendemain, le 9 avril 1706, un cinquième navire aborde à Saint-Paul, un énorme vaisseau de 70 canons et 350 hommes d’équipage ! Un navire pirate. Il a besoin de rafraîchissements. Le gouverneur de Villers, quitte Saint-Denis pour se rendre à Saint-Paul en compagnie de Jean de Feuilley et règle très vite les besoins du navire forban. Il lui fournit tout ce dont il a besoin et reçoit en contrepartie un paiement plus que substantiel. Presque tous les pirates se trouvent à terre, et, devant une telle puissance de feu et d’argent, qu’est-ce que le gouverneur peut leur refuser.

Jean de Feuilley, présent dans l’île depuis mai 1704, sa mission d’exploration et de cartographie accomplie, souhaite rentrer en France avec l’escadre de Baron de Pallières. L’escadre quitte Bourbon le 18 avril 1706. jean de Feuilley prend place à bord de l’Aurore, commandant Guillaume la Houssaye, qui apporte aussi le courrier officiel de De Villers.

De nouvelles concessions souvent fort étendues, sont accordées aux colons, la culture s'intensifie, mais l'île manque de main-d'œuvre. Jean-Baptiste de Villers lance en grand, la traite négrière. Il envoie chercher cette main-d'œuvre à l'île Sainte-Marie, sur la côte de Madagascar. Mais les esclaves, avides de liberté, cherchent à s'enfuir par tous les moyens, le gouverneur est confronté au marronnage. Il décide d'y faire face, de façon cruelle.

La pratique pour punir un esclave capturé après sa fuite est de lui donner le fouet et de le marquer à la fleur de Lys, à l'aide d'un fer chaud. Le châtiment ne dissuade pas les esclaves de s'enfuir dans les montagnes, Il propose donc de couper systématiquement le pied ou la jambe de chaque fugitif, " cela les empêchait de s'en aller et ils n'en rendent pas moins bon service à leur maître ".

La révolte gronde chez les marrons ( esclave en fuite ). Un complot est découvert en 1705. Les esclaves " avaient fait une ligue afin d'égorger hommes, femmes et enfants qu'ils auraient trouvés dans leurs demeures, pour après estres armés, venir assassiner le gouverneur dans sa maison et tous ceux qui s'y seroient trouvés, pour se rendre Maîtres de l'isles ".

Une dénonciation opportune évita de justesse la massacre de la famille Texere à La Possession. Les meneurs furent arrêtés, jugés et condamnés. Le dénommé Sambo sera pendu, le dénommé Sébastien brûlé vif en place publique dans le quartier de Saint-Paul et le dénommé Mathieu, condamné par contumace, sera capturé et exécuté le mois suivant. Un dénommé Sébastien va obtenir pour sauver son âme qu'on lui tire dix coups de fusil avant que son corps ne soit jeté au bûcher.

Le 26 avril 1708, arrive par Le Saint-Louis en rade de Saint-Denis, André Herbert, Chevalier de l'Ordre Royal, hospitalier et militaire de Notre-Dame du Mont-Carmel et de Saint-Lazare de Jérusalem, est " envoyé du Roy aux Indes pour l'exécution des ordres de sa majesté, directeur général de la Royalle Compagnie des Indes Orientales, et en cette qualité un des seigneurs de l'isle Bourbon."

André Hebert reste dans l'île jusqu'au 18 mai 1708. c'est lui, en tant que directeur de la Compagnie des Indes et gouverneur de Pondichéry qui autorise le départ de De villers. C'est encore lui qui nomme le nouveau Gouverneur, Michel-François des Bordes de Chanranville, et Pierre Deharamboure comme secrétaire de la Compagnie et procureur fiscal.

De villers quitte l'île le 24 avril 1709, sur le Saint-Louis. Prennent également place à bord Antoine Boucher et le Père Pierre Marquer. Mais le bateau prenant l'eau est obligé de revenir à Saint-Paul le 26 avril pour réparation. Ils resteront encore quelques mois dans l'île avant de repartir.



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