Joseph de Beauvollier de Courchant, Gouverneur de La Réunion du 6 septembre 1718 au 22 août 1723.

Joseph de Beauvollier de Courchant.

- Nom : Joseph de Beauvollier de Courchant.
- Naissance : ?
- Décès : ?
- Gouverneur de La Réunion : Du 6 septembre 1718 au 22 août 1723.
- Gouverneur précédent :: Henry de Justamond
- Gouverneur suivant :: Antoine Labbé dit Desforges Boucher.


À partir de 1718, la nouvelle Compagnie des Indes va exiger des lettres et une noblesse de caractère et de naissance pour ses gouverneurs. Beauvollier de Courchant sera le premier d'une longue lignée d'homme de qualité, fonctionnaires du Ministère de la Marine et des Colonies.

Navires de La Compagnie des Indes

Le nouveau gouverneur arrive après un détour à l'île de France le 6 septembre 1718, a bord de La Comtesse de Pontchartrain.

Son équipe, Antoine Desforges Boucher, Étienne de Champion et julien Duronguët Letoullec est arrivé à Bourbon en juillet 1718 sur le Courrier de Bourbon.

Joseph de Beauvollier de Courchant prend ses fonctions le 6 septembre 1718, il devient le premier gouverneur des îles de Bourbon (La Réunion) et de l'île de France (Maurice).


La population de Bourbon en 1718 :

" ... Il peut y avoir, tant dans l'un que dans l'autre quartier 3 600 habitants dont plus de 2 000 noirs et esclaves. Les autres sont européens, et plusieurs d'entre eux ont été Forbans (Pirates). Les Créoles, ou ceux et celles qui sont nés dans l'Île sont tous bien bâtis; une partie est mulâtre. Les femmes et les filles ont, la plupart, des yeux noirs et vifs, les traits beaux, portant bien la tête et les épaules. Elles ne portent ni corsets, ni habits français, mais simplement des jupons d'étoffe de l'Inde avec des chemises de toile de coton fort fines, boutonnées aux manches et du col. Elles ont comme coiffure un mouchoir bien propre. Elles ne portent ni bas ni souliers. Les enfants y viennent bien et on ne les met jamais au maillot. Ils ne portent ni corset ni habit. "


Nouvelle Compagnie Perpétuelle des Indes :

La compagnie des Indes de Colbert est remplacée par la nouvelle Compagnie Perpétuelle des Indes. Un de ses premiers règlement, en date du 9 novembre 1719, fixe une nouvelle ambition à l'île Bourbon, devenir une établissement considérable.

L'île a une fonction de rafraîchissement pour les vaisseaux français engagés dans le commerce aux Indes, mais également la fonction d'une colonie de rapport avec notamment le café.

De Courchant devait suivant les ordres de la Compagnie inciter les habitants à pratiquer une polyculture riche : poivre, coton, cannelle... mais aussi également les convier à se livrer au commerce d'Inde en Inde que la Compagnie ne faisait pas elle même mais qu'elle souhaitait voir les colons entreprendre.


L'économie de Bourbon soutenue par la piraterie.

Le 12 novembre 1720, un vaisseau Anglais le Crooker, arrive à Saint-Denis. Le capitaine Baker se dit chargé d'une mission par le pirate Thomas Congdom négocier l'amnistie offerte par le Roi de France aux forbans pour lui et son équipage, en effet le pirate Congdom après la prise d'un vaisseau arabe qui lui rapporte 1,3 millions de roupies, décide de prendre sa retraite.

Navires forbans

Baker précise, devant le Conseil provincial réuni par de Courchant, qu'il amènerait en sus 60 esclaves de Guinée et qu'en cas de refus, il attaquerait Bourbon.

Le Crooker repart le 30 novembre 1720 avec la réponse du Conseil provincial, Bourbon accepte d'accueillir les forbans. En retour, les pirates doivent déposer " leurs armes et munitions de guerre et renoncer pour toujours à leur désordre, de garder fidélité au Roy de France dont ils se reconnaissent les sujets ". Moyennant cela, ils pourront se retirer " sous le gouvernement de Bourbon où ils jouiront des mêmes avantages, droits et prérogatives des habitants de cette isle sans distinction ".

De Courchant veut transformer cette calamité en aubaine. Il organise les conditions d'accueil des forbans chez l'habitant contre rémunération. " Chaque forban devra donner 15 piastres pour son logement et sa nourriture ; s'il a un noir, il devra donner 5 écus de plus. "L'habitant qui loge un ou plusieurs forbans leur fournira à chacun un lit convenable garni au moins d'un bon matelas, d'un oreiller avec sa souille et d'une couverture ; ces lits doivent être dans une caze ou de bois ou de feuilles construite de manière qu'elle soit pour le moins distinguée de ce qui se nomme hangard ou ajoupa et que les injures du temps ne le puissent pénétrer ".

Chacun redoute l'arrivée de 135 pirates sanguinaires sur l'île et les volontaires pour l'accueil son peu nombreux. Le gouverneur est obligé, le 22 janvier 1721, de désigner autoritairement 36 habitants qui recevront les 135 pirates.

Finalement, à leur arrivée début février 1721, ils ne sont que 32, dont le fameux Congdom. La vue du faible nombre d'hommes et la profusion d'or changera l'attitude de la population. Les pirates seront accueillis à bras ouvert. Tout cet or circulant dans l'île crée une économie artificielle où les prix deviennent extravagants. Cet exemple est révélateur de l'intégration réussie des forbans dans l'île. Il faut dire que ce sont bien souvent eux qui introduisent du numéraire à Bourbon, soit en s'installant fortune faite, soit en achetant des vivres ou des armes aux habitants.

Conglom partira pour la France en novembre 1722, sur la Vierge de la Grâce.


1721, la Bataille de Saint-Denis.

20 avril 1721. Le navire la Vierge du Cap ' Virgen de Cabo ' fait escale à Bourbon. Ce navire de 800 tonneaux avec ses 70 pièces de canons, navire amiral de la flotte Portugaise venant de Goa (Malabar) voguait vers Lisbonne (Portugal). Pris dans une tempête, le vaisseau portugais est contraint de relâcher dans le port de Saint-Denis pour réparer ses très importantes avaries : sa mature et son gouvernail sont endommagés, sa coque a souffert, il ne lui reste plus qu''une vingtaine de canons seulement, les autres, près d'une cinquantaine, sont passés par dessus bord pendant la tempête ou sont inutilisables.

Le navire transporte une très riche cargaison d'or, d'épices, d'étoffes, de bois précieux, des pierres fines, des bijoux d'or ou d'argent... ainsi que des passagers de marque. En effet, Luís Carlos Inácio Xavier de Meneses, comte d'Ericeira, vice-roi des Indes est à bord, ainsi que Dom Sebastian de Andrado, archevêque de Goa.

La Vierge du Cap mouille donc à quelques encablures dans la rade de Saint-Denis, arrimée fermement à ses 2 ancres massives. Une chaloupe est mise à la mer et le Gouverneur de Goa descend à terre, invité à dîner par le Gouverneur de Bourbon Joseph de Beauvollier de Courchant.

Pendant les jours qui suivent, l'équipage et les charpentiers marins s'affairent à réparer le navire. Les charpentiers découpent des pièces de bois afin de consolider la structure de la coque et le gouvernail, les gréements du navire ayant également soufferts, les matelots s'occupent activement à la réparation des voilures, le cordage usé est changé et les mâts endommagés sont remplacés par du bois transporté depuis l'île. A ce moment là, Le navire est un véritable enchevêtrement de charpentes marines, la Vierge du Cap est incapable de la moindre manoeuvre.

Pendant une vingtaine de jours, le navire est immobilisé tandis que s'affairent les charpentiers. La majorité de l'équipage est à terre ainsi que le vice-roi et l'archevêque qui bénéficient tous deux de l'hospitalité du gouverneur.

Le 26 avril 1721, deux voiles sont aperçues à l'horizon. Prévenu et en proie à un sombre pressentiment, le comte d'Ericeira regagne en hâte la Virgen de Cabo avec une demi-douzaine de compagnons. Les deux navires arborent le pavillon britannique. La foule se masse sur la plage de Saint-Denis tandis que les intrus se rapprochent. Arrivés à portée de tir, les deux navires hissent le pavillon noir.

Ce sont en effet des pirates, comme le craignait le comte d'Ericeira, et pas n'importe lesquels.

Le premier navire est l'ex-Cassandra capturé de haute lutte sur les Anglais, lors du combat d'Anjouan. Il a été rebaptisé en Fantasy par le capitaine John Taylor, son nouveau commandant ; il est armé de 38 canons et compte 280 hommes d'équipage.

Le second navire, le Victory est dirigé par l'associé de Taylor, le Français Olivier Levasseur, dit La Buse. Il y a 36 canons et 200 hommes à bord. Face à ces prédateurs maritimes, il n'y a qu'un bateau à l'ancre, servis par une poignée de marins : le gros de l'équipage est en effet mêlé à la foule sur la plage et ne peut qu'assister impuissant à la tragédie qui s'annonce.

Les pirates ouvrent le feu ; galvanisés par le comte d'Ericeira, les Portugais répliquent. Ce qui devait s'annoncer comme une victoire facile devient un combat acharné. Taylor décide d'en terminer et tente l'abordage ; les hommes du comte d'Ericeira accueillent les assaillants à coups de mousquets, de pistolets, de haches et de sabres et les repoussent malgré leur supériorité numérique. Le Fantasy s'éloigne et les échanges de bordées reprennent. Â bord de la Vierge du Cap, la situation est désespérée et les munitions viennent à manquer. La mort dans l'âme, le vice-roi doit admettre sa défaite et il fait amener son pavillon.

Les pirates découvrent alors le butin du Vice-Roi de Goa, de l'Archevêque et des prêtres revenant des Indes. Olivier Levasseur, capitaine du Victorieux prend dès lors le commandement de la Vierge du Cap. Il descend à terre et déclare le comte Ericeira, vice-roi de Goa son prisonnier. Le pirate exige une rançon pour la libération du vice-Roi. Le gouverneur de Bourbon, refuse de payer. La Buse ayant pris en sa possession le trésor de la Vierge du Cap dont une croix incrustées de plus de dix kilogrammes de diamants laisse finalement libre le Vice-roi sans aucune rançon.


Deuxième prise de possession de Mauritus, l'île de France ( île Maurice ).

Mauritus est devenue l'île de France le 20 septembre 1715, mais reste inoccupée, le Conseil Provincial de Bourbon prend la décision suivante, le 10 octobre 1721, " ne voyant pas venir venir le bâtiment de la Compagnie qu'on attend depuis longtemps pour l'habiter, dans la crainte que quelque nation étrangère ne nous prévienne et ne s'en empare ..., le Conseil a jugé absolument nécessaire de faire incessamment construire aux frais de la Compagnie une barque de 24 à 25 tx. pour porter sur ladite Ile de France 12 ou 15 habitants, un aumônier et un chirurgien aux appointements de la Compagnie, comme aussi de nommer M. Duronguët, major de l'île Bourbon, pour gouverner celle de France, en attendant que la Compagnie y envoie une colonie ".

Cette initiative coïncida avec les premières manifestations d'activité de la nouvelle Compagnie des Indes : les premiers vaisseaux qu'elle avait armés au début de 1720 pour Pondichéry avaient ordre, à leur retour, de relâcher à l'Ile de France, où les Directeurs, dans leur dépêche du 24 février, annonçaient leur intention d'expédier en mars suivant deux bâtiments avec des troupes et des colons.

Ce projet cependant ne fut pas exécuté en 1720, elle se contenta de charger le capitaine d'un vaisseau armé à Saint-Malo pour Moka, le Triton de renouveler, lors de son retour, la prise de possession de 1715. Ce bâtiment parvint à Maurice en septembre 1721 et son capitaine, Dufougeray Garnier, érigea sur l'île aux Tonneliers, à l'entrée du port Nord Ouest, une croix avec fleur de lis et inscription latine, puis, sur l'île même, un grand pavillon blanc et un poteau où était gravé, également en latin, la formule de prise de possession.

Dix jours après, le Triton repartait pour Bourbon, où étaient enregistrés par le greffe de Saint-Paul les procès-verbaux des actes accomplis à l'Ile de France, puis appareillait le 15 novembre pour la France où il arrivait en avril 1723.

Cette seconde prise de possession n'affaiblissait en rien les raisons qui avaient décidé le Conseil de Bourbon, à envoyer quelques habitants à l'Ile de France : la construction de la barque fut donc continuée, c'est par ce petit bâtiment que Beauvoillier de Courchant et Desforges-Boucher firent passer, les premiers colons de l'île de France avec Duronguët le Toullec, nommé gouverneur provisoire.

En 1723 Joseph de Beauvollier de Courchant est promu au gouvernement général de Pondichéry, c'est Antoine Labbé dit Desforges Boucher qui est nommé gouverneur de Bourbon.

En 1725 de Courchant s'estimant inapte à continuer dans ses fonctions, demande son rappel. Le décès de Desforges Boucher le 1 er décembre 1725, conduit la Compagnie à le nommer pour le seconde fois gouverneur de l'île. Mais il ne rejoint pas son poste pour convenance personnelle.



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