Législatives 1849 à La Réunion, Élections législatives du 30 septembre 1849 et du 21 octobre 1849, les résultats les candidats les députés élus.

Législatives 1849 à La Réunion


Élections législatives du 30 septembre 1849 et du 21 octobre 1849.

30 septembre 1849, se sont les premières élections au suffrage universel à La Réunion. Après l'abolition de l'esclavages le 20 décembre 1848, pour la première fois les anciens esclaves qui sont maintenant des hommes libres, mais aussi des citoyens de plein droit, électeurs et éligibles vont voter.

Le gouvernement provisoire le rappelle clairement à l'article 2 de son instruction du 27 avril 1848 pour les élections dans les colonies : « Les élections auront lieu dans le plus bref délai possible après la libération générale des esclaves, devenus citoyens français ».

Le Commissaire général de la République à la Réunion, Joseph Napoléon Sébastien Sarda-Garriga organise donc les élections. Il faut élire deux députés pour l'assemblée nationale. Cette élection soulève un beau tollé, car voici que les affranchis disposent d'une voix qui pèse autant que celle des grands messieurs. La grande craintes des colons est de voir les affranchis user de leur citoyenneté, alors tous les moyens sont utilisés pour écarter les affranchis de l'urne.

Sarda Garriga

La campagne éléctorale s'ouvre le 30 septembre 1849. De nombreux candidats sont sur les rangs : La parti colonial, conservateur voire aristocratique, présente Jean-Baptiste Pierre Prosper De Greslan, le bouillant rédacteur en chef du Journal du Commerce, et l'ancien procureur général, Charles Ogé Barbaroux. Le parti démocratique ne présente qu'un seul candidat, Jacques Sully-Brunet, ancien représentant de La Réunion et frère du Directeur de l'Intérieur Auguste Brunet. Les autres candidats sont Delabarre de Nanteuil, Arnault Ménardière, Charles Féry, Adrien Bellier, Joseph graëb ancien gouverneur de l'île, les abbés Joffard et Brü et Thimagène Houat, condamné quelques années annèes plus tôt pour complot contre la sûreté de l'État.

L'Administration de la colonie, les colons font pression sur le Commissaire général, pour qu'il empêche les affranchis de se rendre aux urnes. Dans un premier temps la position de Sarda-Garriga est que la loi sera exécutée.

Mais peu avant le 30 septembre 1849, jour des élections, Sarda Garriga décide une nouvelle politique en opposition avec ses paroles officielles et les ordres ministériels. Il part en tournée dans l'île est appele à lui de nombreux affranchis, les invite à ne pas voter. " Consultez vos anciens maîtres, et si vous n'avez pas confiance en eux, si vous ne comprenez pas le droit électoral que vous êtes appelés a exercer, ABSTENEZ-VOUS ".

Cette manœuvre est un plein succès, car sur vingt-cinq à vingt-six mille électeurs affranchis, quelques centaines seulement déposent leur bulletin.

Expulsion d'un candidat :

L'abbé Joffard se présente aux élections, il entre en lice à la tête de ce qu'il appelle un " vrai parti démocratique ". Il s'oppose au parti conservateur, l'abbé arrivé dans la paroisse de Saint-Leu, le 11 février 1949, préconise un partage des terres non occupées à l'intérieur de l'île au profit des nouveaux libres qui n'ont rien reçu au sortir de l'esclavage.

Il se propose comme candidat en insistant sur la mission de l'église qui doit dispenser une instruction égalitaire et défendre la liberté de tous les libres. Accusé par les colons d'être partageux et communiste, il n'a pas le soutient de sa hiérachie catholique. Lâché par l'église, violemment pris à parti par les colons, et à la demande de ses adversaires, le Père Joffard est d'abord muté à l'Entre-Deux le 29 avril 1849, sur ordre du gouverneur Sarda Garriga, puis arrêté et interné, à l'hôpital de Saint-Denis, et enfin expulsé de la colonie le 29 août 1849 embarqué sur le navire " La Cécilia ". Il obtient tout de même au premier tour des élections législatives 638 voix le 21 et 22 octobre 1849.

Le désintéressement des nouveaux citoyens s'explique non seulement par l'engagement actif de Sarda-Garriga au cours de sa tournée, mais il découle également des pressions physiques violentes exercées sur ceux qui osent braver les consignes de ne pas voter, des menaces d'incendies et de mort. En outre, on fait courir la rumeur que les bulletins de vote sont " des contrats d'engagements de cinq ans destinés à les tromper ".

Le vote du 30 septembre 1849 est insuffisant pour valider l'élection, personne n'ayant atteint le huitième des voix des électeurs inscrits.

Sarda-Garriga semble avoir été écouté, car sur 35 032 inscrits, seules 6 405 personnes votent, soit 18.28 % de participation au scrutin. Le moniteur de l'île de La Réunion du 6 octobre 1849 ne peut cacher sa joie devant cette " dédaigneuse indifférence des affranchis devant le scrutin qui les conviait au baptême de la vie politique. Ils se sont montrés presque digne du droit qu'on leur accorde en refusant de l'exercer. Chez la grande masse des électeurs noirs, l'abstention, fruit de la défiance a été spontanée ".

Des violences avaient été exercées pour écarter les affranchis de l'urne ; elles ne furent point poursuivies. Le Directeur de l'intérieur M. Brunet, dans l'intérêt de la liberté du vote, et comme protestation contre ces violences impunies, fit une lettre le 8 octobre au commissaire central de police.

Lettre du Directeur de l'intérieur au Commissaire central de police, du 8 octobre 1849.

" Monsieur le Commissaire central, les élections qui viennent d'avoir lieu n'ont pas abouti ; elle devrons recommencer le 21 de ce mois.

L'expérience nous a révélé qu'il y avait quelques précautions à prendre, il faut s'y préparer.

Des propos criminels jetés au sein de la population ont éloigné du vote la plus grande masse d'électeurs. L'autorité et ses agents doivent, par tous les moyens légitimes et possibles, faire comprendre à tous les électeurs qu'ils doivent voter, que c'est un devoir impérieux pour eux.

Je vous invite donc à donner à vos subordonnés des instructions formelles dans ce sens....".

Cette lettre contrarie Sarda Garriga qui le 10 octobre demande la démission de M. Brunet, le 12 octobre, au soir il lui ordonne de partir immédiatement pour la France, afin d'y rendre compte de sa conduite, le 15, il est embarqué sur le seul navire en partance.

21 octobre 1849, jour des nouvelles élections législatives. Le taux de participation électorale n'est que de 26.39 %, 34 810 inscrits 9 186 votants. Sont élus au premier tour :

- Charles Ogé Barbaroux avec 5 398 voix. Il siége à la droite de l'Assemblée, vote pour l'expédition de Rome et pour la loi du 31 mai restrictive du suffrage universel. Partisan du coup d'état du 2 décembre 1851, il est l'un des défenseurs les plus zélés de la politique du second empire.

- Jean-Baptiste Pierre Prosper de Greslan avec 5 297 voix. Il siége à droite, s'associe à tous les votes de la majorité conservatrice, et combattit les propositions républicaines, jusqu'à la fin de son mandat de député le 2 décembre 1851.

Jean-Baptiste Pierre Prosper De Greslan député en 1849



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