Législatives 1877 à La Réunion, les résultats des élections législatives de 1877, les résultats les candidats les députés élus.

Législatives 1877 à La Réunion

Premier tour 18 novembre 1877 à La Réunion. 14 et 18 octobre 1877 en métropole.

16 mai 1877. Crise politique en métropole. Le conflit entre la majorité républicaine et le cabinet de Broglie aboutit à la dissolution de la Chambre le 25 juin. Avec l’accord du Sénat, donné le 22 juin, par 149 voix contre 130, Mac-Mahon renvoie les députés devant les électeurs. A La Réunion, la nouvelle de la crise parvient au tout début de juillet, la situation politique nouvelle mobilise les états-majors et la presse des deux camps.

La campagne électorale est officiellement ouverte sur le sol de la colonie le 26 octobre 1877, jour de l'arrêté par le gouverneur de La Réunion Pierre Aristide Faron.

Par décret du 21 septembre 1877, les collèges électoraux de La Réunion comme ceux de la Martinique, de la Guadeloupe et des établissements de l'Inde sont convoqués afin d'élire un député pour chacune des colonies. Le gouverneur Faron fixe au 18 novembre le premier tour de cette élection législative.

En métropole Léon Gambetta est la figure charismatique et la voix de la campagne républicaine. Il exige l'unité de candidature dans les circonscriptions et exige qu'aucun adversaire ne soit opposé aux 363 députés républicains sortants, signataires du Manifeste du 20 mai 1877, désormais symboles du combat républicain. François Césaire de Mahy député sortant de La Réunion, signataire de ce manifeste est en tout logique le seul candidat républicain à se présenter aux élections législatives de la colonie.

L'opposition annonce la candidature, de Pierre Conil, fils d'une famille créole, son père a été député de Saint-Denis au Conseil colonial. Il occupe à La Réunion une fonction importante puisqu'il est chargé de l'achèvement du port de Saint-Pierre et de l'étude de l'irrigation des zones moyennes de l'île : Saint-Paul, Saint-Leu, Saint-Louis et Saint-Pierre. Reprenant un thème très souvent développé depuis plusieurs années par les conservateurs catholiques, Pierre Conil met directement en cause François de Mahy, ce " libre penseur ", accusé de sacrifier l'enseignement religieux et d'affaiblir l'autorité des pères de familles, seuls à même de choisir l'éducation à donner à leurs enfants. M. de Mahy veut l'instruction exclusivement laïque. "Je veux moi, pour le père de famille, la faculté absolue de choisir pour ses enfants les maîtres qu'il préfère et qui tenant leur investiture de la loi ont droit à une égale protection ; là, je le répète, est la liberté ; hors de là, la servitude. "

Pierre Conil compte surtout sur le réservoir électoral des 22 000 électeurs qui se sont abstenus lors des dernières législatives de 1876 : " Je fais appel surtout aux 22 000 conservateurs qui jusqu'ici se sont abstenus de voter. M. de Mahy ne représentant pas leurs opinions et je vous dis à tous : si vous me confiez le mandat de député, je défendai avec la même ténacité vos intérêts que je mettrai de vigueur à combattre à la Chambre le radicalisme qui tuera la République et la Patrie."

A. Bellier, O. Delval, C. Armanet, membres du comité central républicain de La Réunion font la campagne électorale de François de Mahy, en effet celui-ci est absent il est resté en métropole. De Mahy compense son absence par de très longues lettres, véritables argumentaires à usage de l'oponion républicaine.

16 novembre 1877, La Réunionnais apprennent les résultats des législatives de métropole du 14 et 18 octobre, une victoire massive des républicains.

18 novembre 1877, François de Mahy est réélu député de La Réunion avec une participation d'un peu plus d'un tiers des inscrits.

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