Législatives 1945 à La Réunion, les résultats des élections législatives de 1945, les résultats les candidats les députés élus.

Législatives 1945 à La Réunion

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Les élections législatives du 21 octobre 1945, sont les premières élections nationales depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Ont lieu, à la fois, un référendum et l’élection de députés à une assemblée chargée de rédiger une nouvelle Constitution.

Le projet soumis au référendum du 21 octobre 1945 prévoit une Assemblée constituante élue pour une durée limitée de sept mois.

Au référendum, l’électorat est appelé à se prononcer sur deux questions :
- 1. Voulez-vous que l’assemblée élue ce jour soit constituante ?
- 2. Approuvez-vous que les pouvoirs publics soient, jusqu’à la mise en vigueur de la nouvelle Constitution, organisés conformément aux dispositions du projet de loi dont le texte figure au verso de bulletin ?

Résultat du référendum pour La Réunion 107 120 inscrits 69 670 votants.
- Pour la première question - Oui : 62 117 - Non : 1 456.
- Pour la deuxième question : - Oui : 51 707 - Non : 10 057.

Les réunionnais comme la métropole répondent favorablement aux deux questions posées par le dit référendum.

La Réunion a droit à deux représentants à l'assemblée constituante, se sont les premières élections législatives en application de l’ordonnance signée le 21 avril 1944 à Alger par le Général De Gaulle, chef du Gouvernement Provisoire de la République Française, où les femmes peuvent participer au scrutin. Les femmes se sont rendues aux urnes pour la première fois aux élections municipales de mai 1945. Élections municipales de 1945 à La Réunion.

Carte des deux circonscriptions de La Réunion en 1945

Les deux circonscriptions.

Le découpage de La Réunion est de deux circonscriptions pour les 23 communes.

La première circonscription comprend : Saint-Denis, Sainte-Marie, Sainte-Suzanne, Saint-André, Salazie, Bras-Panon, Saint-Benoît, la Plaine des Palmistes et Sainte-Rose.

Le deuxième circonscription comprend : La Possession, le Port, Saint-Paul, Trois-Bassins, Saint-Leu, Les Avirons, l'Etang-Salé, Saint-Louis, Saint-Pierre, l'Entre-Deux, le Tampon, Peite-île, Saint-Joseph et Saint-Philippe.


La campagne électorale.

Pendant la campagne électorale deux clans s'affrontent

- Le C.R.A.D.S, Comité Républicain d'Action Démocratique et Sociale, créé le 11 mars 1945, animé par le Docteur Raymond Vergès (Président) et Léon Lepervanche. C’est sous la bannière de ce comité que les républicains de la gauche traditionnelle et de la droite modérée engageront les combats électoraux de l’immédiat après-guerre.

- Les anti-cradistes créent un Comité d'Action Républicaine Economique et Sociale dont la mission est de dénoncer " les errements des fonctionnaires politiciens et de surcroît franc-maçon " et de réveiller les énergies de la Colonie. Dans un communiqué publié par le Progrès, ils demandent au peuple de se ressaisir, afin de sauver l'âme de la Colonie, essentiellement catholique, qui ne peut voir ses leviers de commande passer entre les mains de franc-maçon. " Ce pôle politique se construit autour d'un bloc unissant les représentants des droites locales sous l'influence dominante de la démocratie-chrétienne et d'un leader : Alexis de Villeneuve.

La campage est active, les électeurs sont disciplinés. Le gouverneur André Capagorry affiche hautement son intention d'encadrer ces premières échéances nationales, il évite les désordres et le retour aux fraudes électorales. Grâce aux dispositions qu’il prend, les élections se déroulent dans le calme. Le Gouverneur prend plusieurs mesures, arrêté du gouverneur du 28 septembre 1945 vente de rhum interdite pendant 43 jours, jusqu'à la proclamation des résultats, attention portée jusqu'à la transparence des rideaux d'isoloirs, forte présence des forces de l'ordre.

Raymond Vergès député de La Réunion en 1945


Les Candidats aux élections législatives de 1945.

Deux candidadats se présentent dans la première circonscription :

- Le docteur Raymond Vergés à soixante-trois-ans, il fait figure de sage. Le président du CRADS, inspire confiance, on ne veut point croire qu'il peut être communiste. D'ailleur il ne publie pas de programme. Aux yeux de ses adversaires, le docteur apparaît comme humaniste, un philanthrope, un progressiste.

- Alexis de Villeneuve, maire de Saint-Benoît. Extrait de sa profession de foi : " ... membre du parti socialiste, ( S.F.I.O. 17e section ) je vais au sein de ce puissant organisme politique où je compte de nombreux amis et d'influentes relations et qui devraient prendre en mains les rênes de la France, dépeindre avec tout mon coeur la physionomie exacte de mon petit pays, tel que je l'ai trouvé, c'est-à-dire avec toutes ses laideurs, mais aussi avec toutes ses possibilités futures. Je n'oublierai jamais de mentionner l'ardeur de ses habitants au travail, en dépit des cyclones successifs qui les assaillent et je saurai obtenir que la France maternelle se penche un peu sur sa fille lointaine de la mer des Indes, pour la diriger dans la voie du progrès et du bonheur... Pour faire triompher la politique du général de Gaulle, pour innover dans le pays une politique sociale qui mettra du bonheur dans tous les foyers, nous vous convions à porter vos voix sur la personne qui n'a d'autre ambition que celle de servir la France et notre cher petit pays, l'île de La Réunion ".

Trois candidats se présentent dans la deuxième circonscription :

- Léon de Lepervanche, maire du Port ne cache pas sa foi dans le communiste, le journal le Progrès dit de lui : " De Lépervanche est un politique sincère, honnête et loyal, malheureusement communiste, donc incompétent pour représenter une île agricole aux prises avec de sérieuses difficultés économiques... Le pays n'est pas communiste et ce serait une grosse erreur que d'envoyer à Paris à la Constituante, un communiste, alors que la Colonie n'est pas mûre pour cette doctrine...". Léon de Lépervanche prône la nationalisation des grandes industries et des grands domaines fonciers, l'application du contrat du colonage partiaire et la mise en place d'offices d'achat, de transformation et de vente des essences à parfum, de la vanille et des tabacs. Il est favorable à la création d'industries nouvelles, à l'amélioration du réseau de transports et de communications, à la récupération des terres incultes et à la nationalisation du crédit.

- Raphaël Babet. Le journal La Démocratie du 20 octobre 1945. " Voter pour Babet, c'est voter pour le parti socialiste qui soutient le général de Daulle et participera à la construction de la France de demain ".

- Sanglier, candidat de l'Union Démocratique et Socialiste. Il veut une large assimilation de la Colonie, une modernisation profonde de l'équipement du pays et une politique sociale audacieuse.

Léon de Lepervanche député de La Réunion en 1945


Les résultats des élections législatives du 21 octobre 1945.

Première circonscription. Les 2 candidats et les résultats du 21 octobre 1945.

Inscrits : 40 852 - Votants : 31 244 - 76.48 %
- M. Raymond Vergès. Élu. 15 747 voix. 50.40 % votants.
- M. Alexis de Villeneuve. 15 497 voix. 49.60 %votants.

Deuxième circonscription. Les 3 candidats et les résultats 21 octobre 1945.

Inscrits : 66 911 - Votants : 46 359 - 69.28 %
- M. Léon de Lepervanche. Elu. 24 860 voix. 53.62 % votants.
- M. Raphaël Babet. 19 563 voix. 42.20 % votants.
- M. Sanglier. 1 936 voix. 4.18 % votants.

19 novembre 1945, les deux nouveaux députés de La Réunion, Léon de Lepervanche et Raymond Vergès quittent la colonie pour Paris, de nombreux travailleurs sont là sur le terrain d'aviation de la Possession pour les soutenir. Les deux défenseurs du statut de département pour La Réunion ont maintenant les moyens de leur politique, ils se rendent où la loi s'élabore.

Léon de Lepervanche et Raymond Vergès députés en 1945


Les actions des deux députés à l'assemblée Constituante.

A l'assemblée constituante, Raymond Vergès appartient à la commission des territoires d’Outre-mer. Il dépose deux propositions de loi, trois propositions de résolution, deux rapports et un rapport supplémentaire. Il intervient à quatre reprises en séance, en défendant cinq amendements. Avec le second député, Léon de Lepervanche, il adhère au groupe parlementaire du Parti communiste français, PCF. Il cosigne, avec plusieurs élus des colonies, Martinique, Guadeloupe, Guyane, La Réunion, une proposition de loi en faveur de la création de quatre départements d’Outre-mer.

12 Février 1946. Léon de Lépervanche et Raymond Vergès déposent un projet de loi demandant la transformation de La Réunion en département français. De leurs côtés, des députés antillais et guyanais dont Aimé Césaire demandent la transformation de la Martinique, de la Guadeloupe et de la Guyane en départements français.

12 mars 1946, discours à l'Assemblée constituante de Raymond Vergès, extrait : " Mesdames, messieurs, les vieilles colonies de l’océan indien et de la mer des Caraïbes sont proches parentes. Quand on parle des unes, on parle des autres, et mon camarade M. André Césaire vient de le démontrer dans son rapport aussi éloquent que documenté.

Je ne reviendrai pas donc pas sur les lois ou les décrets qui réglementent de façon plus ou moins heureuse notre existence coloniale à mesure de son évolution.

Toutefois, la question qui nous occupe tient trop au cœur de nos compatriotes pour que je n’ajoute pas quelques mots sur certains points particuliers concernant la Réunion qui sollicite, avec les Antilles, son intégration dans la communauté française. Sans être aux antipodes, l’île de la Réunion se situe à une dizaine de milliers de kilomètres dans les mers du Sud, c’est-à-dire très loin de la métropole. Cependant nulle autre colonie ne s’y rattache par des liens plus étroits ni plus solides...

Il ne s’agit pas en effet, d’établir, alinéa par alinéa, la charte de la vie future de chaque colonie, depuis les douanes jusqu’à la police. Il y a en jeu une question fondamentale, une question de principe que nous voulons voir adopter, une question aussi de promesse renouvelée tant par le Gouvernement français que par les grands partis qui le soutiennent.

D’ailleurs, l’unanimité s’est faite à la commission de la France d’outre-mer où les représentants de tous les partis, sans exception ont pris des engagements et il serait navrant de voir s’instituer ici des discussions inopportunes.

Aussi, fais-je appel au patriotisme de l’Assemblée à qui je demande de nouveau de sanctionner par un vote unanime qui honorera grandement la France et la République, l’admission au sein de la patrie française, de ses vieilles colonies. "

14 mars 1946, l’Assemblée constituante vote l’ensemble de ces propositions de loi qui deviennent une seule loi. Une page importante de l’Histoire de La Réunion se tourne.

De Paris à La Réunion, l’annonce du vote de la loi du 19 mars 1946 est faite par les deux députés sous la forme d’un télégramme envoyé au Président du Conseil Général de La Réunion, Paul Picaud.

" Ce soir 14 mars 11h50. Assemblée Constituante unanimité proclame Réunion Département Français Stop. Prions Conseil général, municipalités, Union départementale et tous syndicats envoi télégramme remerciement président Assemblée Constituante et fêter cette date historique par grandiose manifestation, stop. Vive La Réunion. Vergès - De Lepervanche ".



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