François Césaire de Mahy, Homme politique de La Réunion, député, ministre, né à Saint-Pierre La Réunion le 22 juillet 1830.

François Césaire de Mahy.

- Nom : François Césaire de Mahy.
- Surnommé : Le Grand Créole.
- Naissance : 22 juillet 1830 à Saint-Pierre La Réunion.
- Décès : 19 novembre 1906 à Paris.
- Fonction(s) :
- Docteur.
- Rédacteur au journal républicain le Courrier de Saint-Pierre.
- Directeur politique au journal républicain le Courrier de Saint-Pierre.
- Député de La Réunion.
- Secrétaire de l'Union républicaine.
- Vice-président de l'Union républicaine.
- Questeur de la Chambre des Députés.
- Ministre de l'agriculture.
- Ministre de la marine et des colonies.
- Vice président de la chambre des députés.


François Césaire de Mahy est né à Saint-Pierre île de la Réunion le 22 juillet 1830. François Césaire de Mahy est le fils de Marie Claude Le Coat De Kervéguen et de Césaire de Mahy qui fut maire de Saint-Pierre en 1841. Son grand père un sergent-major est arrivé à La Réunion en 1792.

Portrait de François Césaire de Mahy

Il commence ses études secondaires au collège royal de Saint-Denis de La Réunion, et par la suite en métropole au lycée Henri-IV de Paris.

En 1855, il obtient son doctorat de médecine et se marie avec Valentine Ponchaud de Bottens, qui lui donnera deux filles

C'est en 1857 que le docteur François de Mahy revient à la Réunion où il exerce sa profession de médecin, jusqu'en 1870.

En 1869, François de Mahy décide de retourner en métropole, mais un cyclone stoppe le navire qui doit l’emmener. Il se lance alors dans la politique locale. Il collabore au journal républicain le Courrier de Saint-Pierre, comme rédacteur, il en devint bientôt le directeur politique et affiche des opinions résolument républicaines.

Statue de François Césaire de Mahy place hôtel de ville de Saint-Pierre

Le 8 novembre 1870, le gouverneur Louis Hyppolite de Lormel promulgue le décret organisant des élections à l'assemblée constituante. La Réunion dispose de deux représentants et elle est appelée à les élire le 20 novembre 1870 alors qu'en France les autorités ont décidé d'ajourner des législatives pour cause de guerre mais ce qu'ignore le gouverneur !

François de Mahy décide de se présenter, il est élus avec Alexandre de La Serve. Ils obtiennent respectivement 12 109 et 12 804 voix dans un scrutin où l'abstention est de 55,08 %, 31 650 inscrits, 14 218 votants.

M. de Mahy n'hésite pas à se rendre en France, il est, dès le début, un des membres les plus laborieux de l'Assemblée nationale, défendant avec ardeurs, dans la presse et à l'assemblée, les libertés de la France et les intérêts des colonies.

Quand on nomma la première Commission de permanence, l'Union Républicaine avait à choisir un candidat. " Prenez le créole que voici ! dit l'honorable M. Escarguel, son voisin à l'Assemblée. C'est un patriote j'en réponds ". M. de Mahi justifia cette confiance et fit partie de toutes les Commissions permanence.

M. Edgard Quinet lui écrivait en 1874, sous l'état de siège, aux plus sombres des jours du premier ordre moral :

" Les hommes de droit et de liberté se tournent naturellement vers vous. Vous êtes leur organe, dans ce silence de la presse. Vous vous figurez pas combien l'effet de vos paroles est grand dans le pays. Cela encourage et fortifie ".

Caricature François Césaire de Mahy par André Gill

De M. Pierre Lefranc, dans une lettre de la même époque :

" Je vous ai lu et relu, Energie et mesure, éloquence et clarté, tout y est. C'est complet, la France entière applaudit à votre zèle comme à votre remarquable talent de discussion. Vous êtes plus populaire que ne le pense votre modestie ".

Les luttes de la Permanence préparèrent M. de Mahy aux débats de la tribune. On se rappelle l'accueil qui firent l'Assemblée et la presse à son discous sur l'impôt des sucres. Voici l'appréciation :

" Nous avouons l'étonnement qui nous saisit en écoutant ce plaidoyer. M. de Mahy est, dans la vie privée, un homme tellement modeste qu'il ne cherche qu'à s'effacer jusqu'à disparaître... et tout le monde écoute à la tribune un orateur admirablement clair, parlant un langage d'affaires remarquable, dans une langue d'une pureté exquise ".

De semblables témoignages abondent dans tous les journaux de l'époque.

13 février 1876, François de Mahy député de La Réunion est de retour dans son île, il est étranger à sa circonscription depuis cinq années. Il vient préparer la prochaine échéance électorale, avec un double objectif : renouer le contact sur le terrain avec les élus, la population et parvenir à créer les conditions nécessaires à une plus forte participation que lors des scrutins locaux de 1873 - 1875.

Dans ces jours de campagne électorale, et non de batailles électorales puisque de Mahy est sans adversaire officiellement déclaré, le député sortant rencontre les soutiens politiques avec lesquels il correspond depuis Paris. De Mahy parcourt l’Ile, de fêtes en réceptions, il se rend partout :

" En résumé, en moins d’un mois, j’ai fait deux fois le tour de l’île ; j’ai traversé l’île deux fois dans sa largeur, de Saint-André à la Possession, et de Saint-Benoît à Saint-Louis. Je suis allé deux fois au pied du Piton des Neiges, en des points opposés : Salazie, Cilaos. J’ai vu des masses de monde en réunions publiques. J’ai causé à fond avec beaucoup de monde. Je me suis informé de toutes choses : si je ne connais pas mon pays, je ne le connaîtrai jamais ".

Le dimanche 9 avril 1876, c’est sans surprise que de Mahy apprend dans la nuit sa réélection. Seule ombre à ce tableau électoral : une forte abstention – 23.000 sur 34.000 électeurs inscrits, soit 67 % d’abstentions.

Il quitte La Réunion le 30 avril 1876, pour rejoindre Paris.

Arrivé à la chambre trois mois après l'ouverture de la session, il ne tarde pas à avoir sa place parmi les orateurs les plus écoutés.

Il contribue notamment au vote qui dote l'île de la Réunion d'un port et d'un chemin de fer, et au vote qui restitue à la Guyane et au Sénagal leur représentation. " Dans cette discution " disait le Rappel, " M. de Mahy a prouvé une fois de plus qu'à un esprit très droit il joint une parole tout à fait de premier ordre ".

Il est secrétaire, puis vice-président de l'Union républicaine. Il remplit ces dernières fonctions au moment de la discution des lois constitutionnelles, et prend part aux négociations qui aboutirent à la fondation de la République.

Il est membre de la Commission du budget colonial, quand éclate le coup du 16 mai.

16 mai 1877. Crise politique en métropole. Le conflit entre la majorité républicaine et le cabinet de Broglie aboutit à la dissolution de la Chambre le 25 juin. Avec l’accord du Sénat, donné le 22 juin, par 149 voix contre 130, Mac-Mahon renvoie les députés devant les électeurs. A La Réunion, la nouvelle de la crise parvient au tout début de juillet, la situation politique nouvelle mobilise les états-majors et la presse des deux camps. Les électeur de la Réunion sont convoqués le 18 novembre 1877 à l'effet d'élire leur représentant.

De Mahy ne participe pas directement sur le terrain à la campagne réunionnaise.

26 octobre 1877, jour de la publication de l’arrêté par le gouverneur Pierre Aristide Faron, la campagne électorale est officiellement ouverte sur le sol de la Colonie. M. Pierre Conil, créole de La Réunion, hommes de lettres, qui est venu dans la Colonie, en apparence pour traiter avec la commune de Saint-Pierre de l'achèvement de son port, pose sa candidature contre M. de Mahy.

François Césaire de Mahy député

18 novembre 1877, La Réunion réélit avec une immense majorité François de Mahy. La Colonie, avec une participation d’un peu plus d’un tiers des inscrits, est une fois encore associée à la marche de la République.

M. de Mahy rejoint, dans la nouvelle chambre, le groupe des 363, dont il est un des membres les plus actifs.

Dans toutes ces assemblées, M. de Mahy fait partie de nombreuses et importantes Commissions. Elu questeur de la Chambre des Députés, en 1878, en remplacement du Colonel Denfer-Rochereau décédé, il est chaque année maintenu à ce poste d'honneur par le suffrage de ses collègues, jusqu'au moment où la confiance de M. le Président de la République l'appele à faire partie du ministère de M. de Freycinet, le 31 janvier 1882, comme ministre de l'agriculture. Il est maintenu a ce poste dans le cabinet présidé par M. Duclerc, puis dans le cabinet présidé par M. Falières, où l'intérim du ministère de la marine et des colonies lui est confié en 1887.

Aux élections de 1881, quoiqu'il n'ait pu, se rendre dans la colonie, il est réélu député, le 25 septembre 1881, dans le 2e collège de l'île de la Réunion (en vertu d'une modification des circonscriptions de la colonie, La Réunion est représentée par deux députès), par 5,944 voix, sur 8,792 votants et 20,364 inscrits, contre 2,751 à M. l'abbé Legall. Dans la première circinscription, le socialiste Charles Bureau de Vaulcomte est élu par 3,366 voix sur 7,549 votants et 15,476 inscrits, contre 3,152 voix à M. Dufour-Brunet et 983 à M. Fortuné Naturel

Candidat républicain aux élections du 11 octobre 1885, François de Mahy est présent pendant la campagne électorale. Il est réélu député de la Réunion, le 1er sur 2, au second tour de scrutin, par 9,703 voix, sur 12,693 votants, contre Monseigneur Fava, évêque de Grenoble, qui avait habité vingt ans la colonie, et M. de Villèle, petit-fils du ministre de la Restauration. Charles Bureau de Vaulconte est aussi réélu dans la première circonscription.

Entre octobre et novembre 1885, avant de regagner la chambre de députés, François de Mahy qui souhaite consolider le dossier de la conquête française effectue un voyage à Madagascar, voyage d'étude et diplomatique, tournée de contrôle des positions et des possessions françaises.

Lors de ce voyage, la France qui est en guerre contre le gouvernement Hova de Madagscar n'a conquis qu'une bande de terre, le littoral et quelques ports, positions conquises par l'Amiral Pierre entre mai 1883 et 1885. Ce long conflit aboutit au traité de protectorat le 17 décembre 1885. Ce traité avec avec Tananarive met fin à la première guerre franco-malgache, déclenchée par de Mahy lui-même alors qui assurait en 1883 l'intérim du ministère de la Marine.

En 1891, François de Mahy publie " Autour de l'île Bourbon et de Madagascar, Paris, Alphonse Lemerre 1891. Ouvrage dans lequel il relate notamment un voyage effectué en 1876 à bord du Godavery et son second voyage de 1885 à bord du Yarra, deux navires des Messageries Maritimes.

1888, François de Mahy est le créateur de l'armée coloniale qui allait gagner la Première Guerre Mondiale. On lui doit aussi la création de l'état-major général de l'armée. Vice président de la chambre des députés lors de l'assassinat du Président Carnot, c'est lui qui prononce l'éloge funèbre au Panthéon.

22 septembre 1889, une nouvelle fois François de Mahy est réélu député dans le deuxième circonscription au premier tour de scrutin 7.809 suffrages contre 5.293 à son concurrent, Vigoureux, sur 13.096 votants.

20 août 1893, François de mahy se présente aux élections législatives dans la deuxième circonscription. Il est élu député de La Réunion au premier tour avec 7 805 voix, son adversaire Le Vigoureux obtient 5 215 voix.

Il se réprésente aux élections législatives du 8 mai 1898, François de Mahy est opposé à Chopy, riche propriétaire terrien à Saint-Pierre. Il est réélu au premier tour dans la deuxième circonscription, avec 6 888 voix 52.30 % des suffrages exprimés, et 6.283 voix soit 47.70 % des suffrages exprimés à son adversaire Chopy.

Aux élections législatives de 1902, il est réélu avec 7.121 voix contre 2.683 à Jules Hermann.

Il se représente aux élections de 1906, il est réélu avec 8.058 suffrages contre 2.512 à son adversaire, Auguste Brunet, 10.838 votants, 10 570 suffrages exprimés.

Il a écrit aussi un grand nombre d'articles sur les questions politiques du jour. Son oeuvre la plus remarquable a été l'étude qu'il a publiée en 1875 dans le premier numéro de la réforme économique, sur la députation coloniale.

Surnommé " le Grand Créole ", de Mahy fut, pendant 36 ans, le principal représentant de la Réunion à Paris. Il mourut à Paris le 19 novembre 1906.

Une statue en fonte située sur la place de l’Hôtel de ville de Saint-Pierre rend hommage au « Grand Créole ». Elle a été inaugurée le 22 juillet 1934 à l’occasion du 104ème anniversaire de sa naissance en présence des membres de l’Académie de la Réunion. Venue comme délégué du gouvernement, le réunionnais, l'Amiral Lucien Lacaze préside les fêtes de ce centenaire, une foule considérable est présente. Discours, banquet de 200 couverts, bal. Ont pris la parole avant le délégué du Gouvernement, le Dr Archambaud, maire de Saint-Pierre, Jean Chatel, maire de Saint-Denis, le Dr Gabriel Martin, maire de Saint-Paul, M. François Payet, M. Hippolyte Foucque, le gouverneur Choteau.


Élections de François de Mahy à La Réunion :

- Législatives de 1870 - Législatives de 1876 - Législatives de 1877

- Législatives de 1881 - Législatives de 1885 - Législatives de 1889

- Législatives de 1893 - Législatives de 1898 - Législatives de 1902

- Législatives de 1906



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