Nicolas Ernault de Rignac Baron des Bruslys, Gouverneur de La Réunion du 1 er janvier 1806 au 25 septembre 1809.

Nicolas Ernault de Rignac Baron des Bruslys.

- Nom : Nicolas Ernault de Rignac Baron des Bruslys.
- Naissance : 7 août 1757, à Brive en Corrèze.
- Décès : 25 septembre 1809 à Saint-Denis, La Réunion.
- Gouverneur de La Réunion : Du 1 er janvier 1806 au 25 septembre 1809.
- Bourbon (La Réunion) est subordonnée à l'île de France.
- Gouverneur précédent :: François Louis Magallon.
- Gouverneur suivant :: Chrysostome Bruneteau de Sainte-Suzanne.


Bourbon (La Réunion) est subordonnée à l'île de France (Maurice).

Nicolas Ernault de Rignac Baron des Bruslys est né le 7 août 1757, à Brive en Corrèze, son père exerçant la charge de receveur de tailles, vient d'acquérir une nouvelle charge, anoblissante celle-là, d'où la particule des Bruslys.

Le 28 septembre 1774, il entre comme élève à l'école des Mineurs de Verdun.

Nicolas Ernault de Rignac Baron des Bruslys

Le 25 septembre 1775, à la suppression de l'école des Mineurs de Verdun, il passe comme surnuméraire dans les gardes du corps du roi (compagnie de Noailles).

Appartenant à un milieu aisé, intégré à la société de l'Ancien régime, le jeune homme, dévoré d'ambition, va connaître, dans la période agitée qui marque alors la France, des fidélités successives. C'est ainsi que Nicolas Ernault de Rignac Baron des Bruslys pactise avec les Montagnards, s'affiche avec Robespierre avant de rallier Bonaparte, après le 18 brumaire.

Entré dans l'artillerie, ses débuts d'officier sont tumultueux. Il exerce sur différents champs de bataille, tant en Europe qu'en Turquie.

Le 4 janvier 1802, Ernault des Bruslys est promu général et s'embarque, à Rochefort, à destination de l'Isle de France. Durant son séjour il épouse la veuve d'un riche Réunionnais, Mme Panon du Hazier. Elle lui apporte cinq enfants, sa très confortable fortune et une situation remarquée.

Le 1 er janvier 1806, Nicolas Ernautl de Rignac prend possession de son nouveau poste, le gouverneur général Decaen vient de le nommer commandant de l'île de La Réunion.

Le 15 août 1806, les Anglais s'emparent dans la rade de Saint-Denis, du navire la Turlurette.


L'île de La Réunion dévient l'île Bonaparte.

16 août 1806 le gouverneur de la Réunion Nicolas Ernautl de Rignac soucieux de donner de la lointaine colonie un témoignage de fidélité à l'Empereur décide de baptiser l'île de La Réunion, l'île Bonaparte.

Le 12 décembre 1806, l'île Bonaparte (La Réunion) essuie un véritable déluge, tout est emporté, cette catastrophe est désignée sous le nom d'avalasse, elle se termine le 6 janvier 1807, avec une courte interruption du 23 au 26 décembre.

Le 19 février 1807, une tempête d'une violence inouïe se déclare. De nombreux navires, sont emportés. Le 27 février le général Ernault de Rignac des Bruslys adresse une lettre à Decaen dans laquelle il tente de décrire au gouverneur général l’ampleur de la catastrophe :

" Un ouragan des plus violents vient de porter ses ravages sur cette île ainsi qu’à la Marine de commerce, le premier du mois, 1er ventôse, (le 19 février) à huit heures du soir sur le quartier de Saint-Pierre et a parcouru successivement le tour de l’île jusqu’à midi du lendemain. Les communes les plus maltraitées sont celles de Saint-Pierre, Saint-Leu, Saint-Gilles, Saint-Benoît, Sainte-Rose. Les autres communes ont été également touchées, mais la partie qui porte la mer, étant en plaine n’a pas donné autant de prise au coup de vent... Il n’est pas un habitant qui n’ait éprouvé des dommages, soit dans les bâtiments, soit dans les plantations. Il en est qui sont pour jamais hors d’état de réparer leurs pertes. Il en est d’autres qui ont eu le malheur d’avoir vu périr leurs esclaves ". Et en ce qui concerne la Marine de Commerce, sur douze navires qui se trouvaient dans les rades, deux ont pu se sauver à la mer et sont rentrés, cinq se sont jetés par force sur la côte ; deux ont péri et les autres n’ont donné aucune nouvelle."

Le 14 mars 1807, un cyclone achève de dévaster ce qui a pu échapper miraculeusement jusqu'alors aux précédents cataclysmes.

Dans le rapport que l’agent général de police Bédier envoie au sous-préfet Marchant sont détaillés les dégâts subis par la colonie. Saint-Denis est, après Saint-Pierre, la seconde ville a ressentir les effets de l’ouragan. Dans le chef-lieu des navires et des pirogues ont été perdus. De plus si les " campagnes dépendantes du quartier de Saint-Denis " ont été peu atteintes par le premier " coup de vent ", il n’en est pas de même pour le second ; " elles ont été ravagées . Les habitants ne peuvent raisonnablement compter que sur un tiers de récolte en maïs et moitié sur le café. Quant aux girofliers, ils ont été presque généralement détruits, dans toute la partie Est de l’île ".

A Sainte-Marie trois navires se sont échoués mais les récoltes ont été relativement épargnées. En revanche " sur le bord de la mer qui prolonge le quartier de Saint-André à un lieu appelé Bois-Rouge, deux navires se sont jetés au plein... ". Les cargaisons de ces deux navires ont été, en grande partie perdues. A Saint-Benoît, " les campagnes ont été totalement ravagées... Toutes les cases des Noirs et écuries des habitations ont été généralement enlevées. Neuf Noirs ont été tués ou noyés... Le coup de vent a été terrible dans cette partie ". De son côté Sainte-Rose " a été aussi maltraitée " que Saint-Benoît. De ce fait de nombreuses villes demandent de l’aide et des vivres au gouvernement. La disette menace et il est urgent de parer au plus pressé. Les conséquences sont effroyables. La famine s'installe. Pendant de nombreux mois, on ne s'occupera que de lever les cadavres.

Le début du mandat de Nicolas Ernault de Rignac n'est pas très brillant, la famine s'installe, et les Anglais commencent un blocus de l'île, sans communication, plus de commerce, plus de ravitaillement, et plus de renforts. Petit à petit, le blocus se resserre, une imposante flotte de frégates et corvettes britanniques croise à proximité des côtes, empêchant tout approvisionnement, les communications entre les deux îles sœurs sont devenues extrêmement difficiles.

Décembre 1808, les Anglais viennent prendre un navire arabe qui faisait du commerce à Sainte-Rose et ils tirent sur les batteries du petit village. Au début de l’année suivante, les Anglais s’emparent de pas moins de dix bateaux français.

Le 4 août 1809, c’est l’île Rodrigues qui tombe. Elle ne pouvait pas se défendre, avec ses quelques dizaines d’habitants, mais avec elle, les Anglais bénéficient d’un port naturel, d’une base d’attaque au sein même des Mascareignes. Les conséquences ne se font pas attendre les Anglais attaquent à nouveau à Sainte-Rose.

Un rapport du Gouverneur de Brulys nous renseigne sur son déroulement. Les défenses de l'île étaient faibles, quelques batteries réparties sur la côte, peu d'hommes, 3 000 ou 4 000 soldats et des unités mobilisables de la Garde Nationale, civils plus ou moins entraînés. Les vigies signalaient les allées venues des frégates ennemies, la frégate, La Néréide et la corvette, Le Saphir, commandée par un jeune officier Corbett. Le 8 août 1809, elles étaient devant Sainte-Rose. Le 16 du même mois, elles réapparaissent, s'approchant cette fois beaucoup plus, malgré un coup de semonce, elles mouillent en rade et mettent des embarcations à la mer. En face treize hommes de ligne, pas de garde Nationale, on doit abandonner Sainte-Rose aux Anglais, ceux-ci détruisent les batteries en partie, car ils ont des préoccupations très urgentes. L'équipage de La Néréide est atteint de scorbut, aussi le commandant s'occupe t'il tout d'abord de trouver de la viande et des fruits. Il emmène à son bord le commandant de la ville, malade, en otage, engageant les habitants à fournir les vivres. En cas de refus, il bombardera Sainte-Rose. L'ennemi reste au mouillage. Le 17, 110 hommes de la garde de Saint-Benoît arrivent au secours de Sainte-Rose, mais, sans ordres, peu encouragés par les habitants qui craignent des représailles, ils repartent.

Le 18 août 1809, l'ennemi est toujours au mouillage, la garde de Saint-Benoît commandée cette fois par Hubert Delisle réapparaît. L'ennemi fait feu mais la garde tient bon et prend position sur les remparts. Les Anglais envoient alors un parlementaire pour discuter le prix des vivres. Delisle refuse de discuter avec l'ennemi. Les Anglais appareillent en direction de Saint-Benoît et essayent, sans succès, de détruite la vigie du Petit Saint-Pierre. L'ennemi revint devant Sainte-Rose le 22 août, et obligea de nouveau les défenseurs à se retirer du port. Il voulut débarquer, mais la garde le repoussa. Quelques jours plus tard, les Anglais se retirèrent tout à fait.

À l’Ile de France, le gouverneur Decaen est préoccupé par ces attaques. Il envoie des renforts ; il envoie surtout des ordres à des Bruslys. Il lui ordonne de tenir coûte que coûte l’ensemble de la côte et d’empêcher tous les débarquements.

Juillet 1809, la frégate la Caroline ramène de son expédition, deux de ses prises, les vaisseaux Europe et le Streatham. Le chargement des prises a une valeur considérable, dont le gouverneur Decaen compte tirer le plus grand profit. Il ordonne donc au commandant Ernault des Bruslys d'en assurer la défense. C'est dans ce contexte que les forces anglaises s'établissent devant la baie de Saint-Paul.

Le 20 septembre 1809, trois navires anglais venant de l’île de France rejoignent deux bâtiments à quelques milles de notre île. Le soir, à Saint-Paul, les habitants croient apercevoir des bâtiments ennemis qui s’approchent de la ville. Les soldats se préparent à l’attaque, quand les navires disparaissent derrière la pointe des Galets. Alors que les postes de combat sont abandonnés, à la tombée de la nuit, les occupants du poste de garde situé au-dessus de la plaine Chabrier voient surgir des Anglais. Trop tard pour donner l’alerte. Ils sont neutralisés. Les Anglais peuvent débarquer en toute tranquillité.

Une heure et demie après, les sentinelles du pont sont à leur tour silencieusement maîtrisés. Les envahisseurs se divisent en deux sections : une passe par le bord de mer et l’autre prend la route et traverse le pont. La colonne ennemie franchit ainsi l’étang. Puis, les deux sections se rejoignent à la batterie de l’embouchure, située sur la rive gauche. La garde est neutralisée en un rien de temps. Les Français sont contraints de se rendre, sans avoir pu se défendre.

Un peu plus tard, alors que le jour commence à se lever, la batterie du centre est à son tour sous contrôle de l’ennemi. Prévenu de l'invasion anglaise et de la situation à Saint-Paul, le général Ernault des Bruslys marche sur la ville à la tête d'un régiment de 600 hommes où il arrive dans la nuit du 21 septembre 1809. N'osant occuper la ville de peur de provoquer son bombardement par les Anglais, des Bruslys cherche à parlementer avant de rebrousser chemin, laissant derrière lui 150 hommes et chargeant le capitaine Saint-Mihiel de combattre l'ennemi tout en l'autorisant à négocier.

Le 23 septembre 1809, le capitaine Saint-Mihiel, se croyant couvert, signe une convention de reddition avec les Anglais et le soumet pour ratification à des Bruslys. Un conseil de guerre est alors convoqué à l'hôtel du gouvernement, le 24 septembre, au cours duquel le commandant du génie Soleille apostrophe des Bruslys. le menace du décret de la Convention du 14 pluviôse an II, et fait rejeter la capitulation.

Tiraillé entre des avis contraires, incapable d'arrêter une décision, le 25 septembre 1809 le commandant des Bruslys se retire dans ses appartements, rédige son testament et tente de mettre fin à ses jours. La première tentative est à la poudre, où il se brûle atrocement, la seconde, où il se tranche la carotide, lui est fatale.

Le 6 octobre 1809, c'est le colonel Chrysostome Bruneteau de Sainte-Suzanne qui est choisi pour succéder à des Bruslys. Chargé de partir sur le champ, il est à l'Isle de France, et de débarquer où il peut, le nouveau comandant de l'île Bonaparte arrive à Saint-Denis le 8 octobre 1809.



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