Philippe Antoine Jacob de Cordemoy, Gouverneur de La Réunion du 3 novembre 1795 au 7 octobre 1803.

Philippe Antoine Jacob de Cordemoy.

- Nom : Philippe Antoine Jacob de Cordemoy.
- Naissance : 12 août 1735 à Bouillon en Belgique.
- Décès : 7 octobre 1820? île de Fance (Maurice).
- Gouverneur de La Réunion : Du 3 novembre 1795 au 7 octobre 1803.
- Bourbon (La Réunion) est subordonnée à l'île de France.
- Gouverneur précédent :: Pierre Alexandre Roubaud.
- Gouverneur suivant :: François Louis Magallon.


Bourbon (La Réunion) est subordonnée à l'île de France (Maurice).

Philippe Antoine Jacob de Cordemoy est né le 12 août 1735 à Bouillon en Belgique, fis de Nicolas Jacob de Frahan, Capitaine d'infanterie, chevalier de Saint-Louis, et de Marguerite de Malines.

La particule lui vient de son oncle Gilles Jacob, brigadier des armées du Roi, qui a acquis en octobre 1738 le fief de Cordemoy, aux environ de Bouillon.

A 19 ans, Philippe Antoine Jacob de Cordemoy fait toute la campagne de la guerre de Sept ans comme volontaire.

Il est nommé lieutenant en 1767, fait capitaine en 1772. Il appartient alors au régiment de l'Isle de France.

Envoyé à Bourbon Philippe Antoine Jacob épouse, à Saint-Benoît, le 5 septembre 1782, Jeanne Louise Valentine de Serpe. Le 17 août 1793, il est promu général de brigade. Nommé gouverneur de La Réunion, il prend ses fonctions le 3 novembre 1795.

Le nouveau gouverneur doit faire face à l'aggravation des conditions d'existence avec des difficultés d'approvisionnement, la cherté de la vie et les pressions exercées sur la colonie par l'Isle de France pour la satisfaction de ses propres besoins. Mais Jacob est surtout confronté au refus de l'abolition de l'esclavage.

Décret Abolition de l'esclavage le 4 février 1794

Les idées abolitionnistes dans les Mascareignes sont loin d'avoir triomphé, les députés après 18 mois de discutions acharnées, concernant le décret du 16 pluviôse qui abolit l'esclavage des Nègres dans les Colonies, ont non seulement fait différer son exécutions dans les îles qu'ils représentent mais encore et surtout obtenu ce qui leur avait toujours paru essentiel : entourer cette exécution de dispositions conservatoires de l'ordre sociale et la confier à la prudence des Assemblées coloniales locales.

En 1796, les dirigeants Français décident de passer réellement à l'action aux colonies orientales et d'y faire appliquer ce décret. En plein accord, les 4 et 5 pluviôse an IV (24 et 25 janvier 1796) le Directoire et les Conseils nomment deux agents, Baco et Brunel, qui auront pour tâche de mettre en application aux Mascareignes la nouvelle Constitution qui confirme l'abolition de l'esclavage.

En juin suivant les agents arrivent effectivement à l'île de France, nantis théoriquement de pouvoirs considérables et à la tête d'une importante expédition. Mais après quelques jours de débats passionnés et tortueux, les colons rallient contre eux ceux qui devaient normalement les aider dans leur tâche et les embarquent de force à destination des Philippines ! Prévenus après coup, La Réunion s'associe entièrement à cette opération. Baco et Brunel à peine l'Isle de France hors de vue, obtiennent aisément du capitaine Tayaud qu'ils les ramènent en France au lieu de les porter aux Philippines. Bientôt le navire relâche pour faire des vivres à Foulpointe, sur la côte orientale de Madagascar, où la France possède un comptoir baptisé, La Palissade. Se situe alors un épisode hautement symbolique.

Agent du Directoire aux Colonies

Les agents obtiennent la preuve de l'hypocrisie de la politique soi-disant progressiste des Mascareignes en matière d'esclavage, en voyant arriver, quasiment en même temps qu'eux, le 10 messidor (28 juin), en provenance de La Réunion, La Sophie Désirée. Le navire est, en effet, venu traiter des noirs, alors qu'officiellement, depuis août 1794, la traite est suspendue sous des peines sévères, à La Réunion. Baco et Brunel réagissent immédiatement et dans une proclamation datée du même jour, font défense " à Lemonier armateur et Mancel capitaine dudit navire d'acheter aucun noir à peine de rébellion ", et de façon plus large, menacent de sévères sanctions tout ceux qui continueraient à utiliser Foulpointe pour " l'infâme commerce" de la traite des noirs.

Navire négrier

Depuis juin 1796, et plus précisément le renvoi de Baco et Brunel, la Réunion vit repliée sur elle-même tentant de préserver son système colonial. Mais les difficultés auxquelles elle se trouve confrontée sont nombreuses : menace d’une agression anglaise, situation financière dramatique et, pour la nouvelle Assemblée coloniale mise en place en juillet 1796, la résistance des sans-culottes.

A la fin de l’année 1797, la situation économique ne s’est guère améliorée. Les caisses sont vides, les impôts ne sont plus payés. Les dirigeants se trouvent dans l’obligation de prendre des mesures drastiques. Ils ferment le collège, licencient une partie des troupes et ne peuvent assurer aux planteurs un débouché pour leurs productions.

En février 1798, une nouvelle alarmante parvient à la Réunion. Bonaparte a pris le pouvoir par la force en septembre 1797 et a renvoyé deux des cinq membres du Directoire, deux pro-royalistes. Ce qui signifie un retour en force des républicains et par là la renaissance de la menace abolitionniste pour la Réunion.

C’est dans cette atmosphère tendue qu’éclate, au mois de mars 1798, une insurrection communément appelé " l'Insurrection du Sud" qui va enflammer tout le sud de l’île. 8 germinal an V (28 mars 1798), où se distingue Alexandre Belleville, ancien sergent du régiment de Pondichèry et le Père Lafosse.

L’arrêté du 19 ventôse ( 9 mars ) a mis le feu aux poudres. En effet cet arrêté notifie aux contribuables en retard la saisie de leurs biens, la population ne peut plus payer ses impôts. Ainsi la rébellion du Sud est en premier lieu l’expression d’une opposition à cette décision et plus généralement à l’ensemble de la politique fiscale de l’Assemblée. Mais c’est aussi une réaction patriotique contre la classe dirigeante soupçonnée de vouloir s’allier aux Anglais.

Cette crise va brutalement se dénouer. Dans la nuit du 30 germinal au Ier floréal, quelque quatre cents insurgés, envahissent Saint-Leu, obligeant le commandant Philippe Antoine Jacob de Cordemoy à exiger leur départ de la commune. On lui oppose un refus.

Pendant toute la journée du 22 avril, les deux armées vont se faire face et tenter de négocier. Finalement, Jacob de Cordemoy n’aura pas à utiliser les armes. Il obtient la reddition de Belleville qui accepte de déposer les armes et de se retirer.

Le curé Lafosse est arrêté le 28 avril au Gol à Saint-Louis, dans la case d’une négresse où il s’est réfugié. Plusieurs pièces à conviction saisies dans la maison tendent à prouver une participation active des esclaves.

En tout ce sont quatorze Blancs (dont Lafosse et Belleville) et quatre esclaves qui sont traduits devant les tribunaux. Alors que les meneurs risquent la peine de mort, l’Assemblée se contente de les renvoyer de la colonie. Il est donc décidé que ces derniers seront déportés aux Indes.

Mais embarqués sur la Laurette, le 27 mai 1798, ils obligent l’équipage à mettre le cap sur les Seychelles.

L'insurrection matée, différentes mesures sont prises pour réorganiser la colonie, mais elles ne suffissent pas à apaiser les tensions que connaît La Réunion.

13 février 1799, (25 pluviôse an VII), La Réunion est confrontée à une nouvelle crise. Une conjuration et une mutinerie de la Garde Nationale, visent à renverser la représentation Coloniale. Cette révolte, déjouée, entraînera d'importantes mesures de répression, tant les craintes suscitée étaient vives. 64 personnes sont déportées, 16 à Foulpointe et les autres à Fort-Dauphin. Madagascar jouissant de la représentation d'une destination peu clémente, la déportation est en fait un habile stratagème pour une condamnation à mort discrète.

Octobre 1799, un complot d'esclaves est déjoué à Sainte-Rose. un esclave, Jacoto, est dénoncé et arrêté. Il implique onze autres esclaves. Tous ont souhaité mettre fin à la suprématie des Blancs, responsables de leur servitude. Et malgré la faiblesse de l’accusation, ils font l'objet d'un châtiment d'une violence extrême, exécuté avec une mise en scène terrifiante. C'est exposés, à la volée d'un canon, que les principaux condamnés sont exécutés, en présence de la garde nationale sous les armes et d'un grand nombre d'esclaves. Mais, mansuétude remarquable, les noirs de chaîne, seront toutefois autorisés à donner une sépulture aux lambeaux des cadavres.

Dans les mois qui suivent, c'est la tentative d'indépendance qui domine la vie politique dans la colonie. Une indépendance qui permettrait d'échapper à l'application des mesures abolitionnistes et que la colonie n'entend pas appliquer. L’assemblée réunionnaise ne croit pas en une République conciliante. Elle se refuse à accepter l’abolition et voit toujours la France comme l’ennemi de la colonie . Ensuite les relations entre la Réunion et l’Ile de France sont empreintes de méfiance. L’ancienne île Bourbon n’ignore pas que le gouverneur général Malartic condamne la façon dont elle traite le commandant Jacob auquel elle a enlevé peu à peu les prérogatives.

Du dernier trimestre de l'année 1800 au premier trimestre de l'année qui suit, La Réunion vit une ultime tentative d'insurrection ayant Saint-André comme théâtre.

1802 sera enfin une année calme.

14 mars 1803, le sénatus-consulte de 1802 est proclamé dans la colonie.

Octobre 1803, Philippe Antoine Jacob de Cordemoy prend sa retraite, le 27 septembre c'est François Louis Magallon Comte de La Molière qui est désigné commandant de La Réunion, il prend possession de son gouvernement le 18 octobre 1803.

Philippe Antoine Jacob de Cordemoy se retire dans un premier temps sur sa propriété de Ravine-Glissante, à Sainte-Rose, avant de passer ensuite à l'Isle de France, où il meurt le 7 octobre 1820.



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