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Personnages
célèbres nés à Saint-Denis ou dans la commune |
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Aimé
Louis Édouard Manès, né à Saint-Denis de La Réunion, le 12 avril
1835 |
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Aimé Louis Édouard
Manès est né à Saint-Denis de La Réunion, le 12 avril 1835. Son
père, |
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Valentin Joseph Édouard
Manès, a été conseiller privé, puis directeur de l'Intérieur à
La |
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Réunion, avant
d'être nommé au même poste en Guadeloupe en 1860. Son oncle
paternel, |
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Gaëtan Victor
Gustave, a été maire de Saint-Denis avant d'être délégué de la
colonie à Paris. |
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Plusieurs autres
membres de sa famille ont occupé, ou occupent, d'importants et
stratégiques |
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mandats, tel son
cousin par alliance Charles Dureau de Vaulcomte, grand
propriétaire, |
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conseiller
municipal et général de Saint-Benoît, président du Conseil général
en 1877, député |
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en 1881. |
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Aimé Louis Édouard
Manès contrairement à Dioré et à Hubert Delisle, qui ont quitté
leur île |
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natale jeunes, va
bâtir l'essentiel de sa carrière à La Réunion. Il commence en 1853,
comme |
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écrivain de
Marine, et il gravit sans embûche les échelons de l'administration
coloniale. |
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Contrôleur des
contributions en 1858, sous-inspecteur en 1866, chef de bureau à la
direction de |
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l'Intérieur en
1870, Louis Édouard Manès prend la direction de l'Intérieur. En 1886,
c'est sa |
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première
nomination en dehors de son île natale, il est promu gouverneur des
établissements |
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français dans
l'Inde. |
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Le 25 janvier
1888, Aimé Louis Édouard Manès est nommé gouverneur de La Réunion,
il prend |
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ses fonctions le
22 août 1888. |
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La Réunion
connaîtra, sous son mandat, une période difficile : épidémie de
1891, trois cyclones en 1892, une succession de crises |
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financières
et surtout un grave conflit entre les autorités civiles et militaires. |
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Déjà
Saint-Denis connut en 1889, un 14 juillet sanglant pour commémorer le
Centenaire de la Révolution. Des soldats ivres auraient |
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pris
à partie des civils. Le journal "Le Créole" parle de "scènes
d'orgies et de sang". Certains murmurent qu'un différend
oppose les |
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autorités
civiles et militaires et que le Gouverneur Manès n'a pas assisté à la
revue, car la troupe refuse de lui rendre les honneurs. |
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Le règlement
de comptes se fera en public l'année suivante. Cette fois, le
Gouverneur, entouré de toutes les autorités civiles, est |
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présent
et attend l'estrade élevée devant l'hôtel de Ville, au carrefour de
la rue de Paris et de la rue de la Compagnie. Le défilé
militaire |
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doit
descendre la rue de Paris depuis la Place du jardin jusqu'à la Cathédrale.
Les artilleurs défilent, puis les pompiers. La foule, |
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informée,
retient son souffle. Puis, personne. Les troupes, on entend au loin la
musique militaire, ont regagné leurs casernes en |
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modifiant
l'itinéraire pour ne pas passer devant le Gouverneur. L'affront est
public. Le Commandant militaire, M. de Cauvigny, fait |
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remettre
par un sous officier de rang subalterne, un billet lapidaire et
laconique à Manès. En vertu de l'article 351, du décret du 23 |
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octobre
1883, les troupes placé sous mon commandement ne défileront pas. M. de
Cauvigny refuse en fait de rendre au Gouverneur |
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de la
Réunion, des honneurs qu'il estime réservés à un chef d'État. Ce
dernier réplique par un arrêté qui souligne que le Gouverneur |
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"est
le représentant du chef de l'État et a sous ses ordres tous les
services de la Colonie, y compris le service militaire". Il
suspend |
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l'officier
de ses fonctions et envoie une dépêche le 25 juillet au Sous Secrétaire
d'État aux Colonies. Le ministre
donnera raison au |
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Commandant
de Cauvigny et désavouera le Gouverneur. |
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La
réunion est en crise sucrière, propriétaires et usiniers ne peuvent
plus honorer leurs engagements, le Crédit Foncier Colonial |
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expulse
les grandes familles créoles, avec les expropriations, le C.F.C devient
le second propriétaire de l’île avec six mille hectares |
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cultivés.
Nombre de chefs de famille ruinés gèrent, pour le compte du Crédit
foncier et moyennant de modestes appointements, leurs |
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anciennes
propriétés. Le gouverneur lui même à une propriété saisie. La
réunion s'enfonce dans la crise. |
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En
1893, le gouverneur Aimé Louis Édouard Manès est admis à faire
valoir ses droits à la retraire. Le 23 août 1893, arrive à La
Réunion |
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son
successeur, Henri Éloi Danel. |
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Aimé
Louis Édouard Manès se retire sur sa propriété de Sainte-Suzanne et
décède cinq ans plus tard, le 14 juillet 1898. |
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