- Nom : Alexis de Villeneuve.
- Naissance : 16 mai 1906 Saint-Benoît La Réunion.
- Décès : Tué à Saint-Denis La Réunion le 25 mai 1946.
- Fonction(s) :
- Conseiller général de Saint-Benoît.
- Conseiller municipal de Saint-Benoît.
- Maire de Saint-Benoît La Réunion.
Alexis de Villeneuve est né le 16 mai 1906 à Saint-Benoît dans une grande famille de l'industrie sucrière.
Il réalise des études tout à fait normales avant de s'engager en politique, comme son père.
1934, Il est élu conseiller général de Saint-Benoît à 28 ans.
5 mai 1935, il est élu au Conseil municipal de Saint-Benoît. Il est alors le 2ème adjoint du maire Ferdinand Auber ; le poste de 1er adjoint étant occupé par René Gangnant.
Lors des législatives du 26 avril 1936 qui opposent dans la 1ère circonscription de l’île Lucien Gasparin à l’usinier du Quartier-Français René Payet, Alexis de Villeneuve préside un des trois bureaux de vote de Saint-Benoît, celui du Bourbier, quartier qui l’a vu naître et où il exerce sa profession de "propriétaire terrien". Le jour du scrutin, il prend toutes dispositions pour que Lucien Gasparin, à qui il apporte son total soutien, recueille le maximum de voix dans son bureau. La présence d’un grand nombre de partisans de René Payet aux abords de ce bureau lui paraissant intolérable, il n’hésite pas à demander au service d’ordre de faire feu sur ces derniers. Un gendarme tire sur les électeurs, plusieurs coups de feu font deux morts et plusieurs blessés graves.
1938, Il est élu maire de Saint-Benoît à 32 ans à la suite d'une élection pleine de rebondissements.
Il occupe par ailleurs la tête du comité de défense des planteurs de Saint-Benoît et épouse Andrée Isautier avant d'être mobilisé par la Seconde Guerre mondiale. À son retour dans l'île, il a été remplacé au Conseil général de La Réunion.
11 mars 1945, naissance officielle du Comité Républicain d'Action Démocratique et Sociale. Le C.R.A.D.S est alors animé par le Docteur Raymond Vergès (Président) et Léon Lepervanche. C’est sous la bannière de ce comité que les républicains de la gauche traditionnelle et de la droite modérée engageront les combats électoraux de l’immédiat après-guerre.
Un second pôle politique se construit autour d'un bloc unissant les représentants des droites locales sous l'influence dominante de la démocratie-chrétienne et d'un leader : Alexis de Villeneuve.
Mai 1945, La réunion entre en campagne des municipales. Après cinq ans de non démocratie, un système de nomination des maires instauré par l'État Français a succédé une administration provisoire, les réunionnais vont s'exprimer. Le gouverneur Jean-Charles André Capagorry affiche hautement son intention d'encadrer ces premières échéances nationales, il évite les désordres et le retour aux fraudes électorales. Grâce aux dispositions qu’il prend, les élections se déroulent dans le calme. Le Gouverneur prend plusieurs mesures (forte présence des forces de l'ordre, vente de rhum interdite pendant 43 jours, attention portée jusqu'à la transparence des rideaux d'isoloirs..).
27 mai 1945, les Municipales prévues pour le début du mois de mai sont repoussées au 27 mai à La Réunion à la suite du passage sur l’île, les 6 et 7 avril, d’un cyclone. Pour la première fois, en application de l’ordonnance signée le 21 avril 1944 à Alger par le Général De Gaulle, chef du Gouvernement Provisoire de la République Française, les femmes peuvent participer au scrutin.
Le face à face des deux listes se conclut par une victoire remarquable du CRADS, il remportent 12 municipalités sur 23. Le renouveau s’exprime d’autant plus que la participation électorale est massive (74,5%). La gauche conquiert les grandes villes de l'île. Alexis de Villeneuve est élu maire, il sauve la municipalité de Saint-Benoît de cette déferlante. Résultats des élections municipales du 27 mai 1945 à La Réunion.
21 octobre 1945, Alexis de Villeneuve se présente aux élections législatives de La Réunion dans la première circonscription, il est opposé au Docteur Raymond Vergès. Les représentants de cette Assemblée constituante sont chargées de rédiger une nouvelle Constitution, ils sont élus pour une durée limitée de sept mois. Extrait de la profession de foi d'Alexis de villeneuve : " ... membre du parti socialiste, ( S.F.I.O. 17e section ) je vais au sein de ce puissant organisme politique où je compte de nombreux amis et d'influentes relations et qui devraient prendre en mains les rênes de la France, dépeindre avec tout mon coeur la physionomie exacte de mon petit pays, tel que je l'ai trouvé, c'est-à-dire avec toutes ses laideurs, mais aussi avec toutes ses possibilités futures. Je n'oublierai jamais de mentionner l'ardeur de ses habitants au travail, en dépit des cyclones successifs qui les assaillent et je saurai obtenir que la France maternelle se penche un peu sur sa fille lointaine de la mer des Indes, pour la diriger dans la voie du progrès et du bonheur... Pour faire triompher la politique du général de Gaulle, pour innover dans le pays une politique sociale qui mettra du bonheur dans tous les foyers, nous vous convions à porter vos voix sur la personne qui n'a d'autre ambition que celle de servir la France et notre cher petit pays, l'île de La Réunion ". Alexis de Villeneuve est battu par Raymond Vergès. Résultats des élections législatives du 21 octobre 1945 à La Réunion.
Mars 1946, Alexis de Villeneuve prend tête du MRP, Mouvement Républicain Populaire, qu'il a créé, avec Jean Chatel et Maître Maxime Vallon-Hoarau comme vice-président. mouvement politique qui canalise et rassemble les anti-cradistes dans le but de lutter contre le communisme et de sauver l'étiquette chrétienne de l'île.
En 1946, La Réunion vient d’accéder au statut départemental, mais elle baigne comme le reste de la France dans un climat putride de violence, de frustration, de peur et de vengeance. De fait, la campagne électorale pour les législatives de juin se déroule dans des conditions inquiétantes.
Sur la première circonscription, celle de Saint-Denis, les deux leaders politiques du moment s’opposent : Raymond Vergès, maire de Saint-Denis, haut responsable du Parti communiste français à la Réunion, sous l’étiquette péi du Comité républicain d’action démocratique et sociale, et Alexis de Villeneuve, maire et conseiller général de Saint-Benoît, gaulliste, sous les couleurs du Mouvement républicain populaire.
Le 24 mai 1946, en présence d’Alexis de Villeneuve, l’un de ses alliés, Marcel Vauthier, échappe de peu à une tentative d’attentat perpétrée par un ancien gendarme. Mais l’arme s’était enrayée. Inquiet, le gouverneur Capagorry, celui-là même qui avait rallié la Réunion à la France libre, convoque incontinent les divers candidats en lice à une réunion de "pacification".
Elle se tient dans les locaux du gouvernorat, le 25 mai 1946 en début d’après-midi. Les parties en présence s’engagent à ne plus troubler les rassemblements concurrents.
Ce traité de non belligérance n’aura pas le temps d’entrer en vigueur. Alexis de Villeneuve a prévu un meeting pour 16h30, place de la Cathédrale, à Saint-Denis. il est abattu d'une balle tirée à bout portant, dans une rue qui porte aujourd'hui son nom. Le fis de Raymond Vergès son adversaire communiste, Paul Vergès est condamné par les assises puis amnistié par le pouvoir politique.
Meurtre d'Alexis de Villeneuve et procès de Paul Vergès.
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