Usine sucrière du Quartier Français

Usine sucrière du Quartier Français

La cheminée de l'usine du Quartier Français est inscrite aux monuments historiques le 2 mai 2002, en totalité, y compris son terrain d’assiette.

Histoire Usine sucrière du Quartier Français.

1860, le Quartier-Français devint définitivement le domaine de la canne sucre avec une activité groupée autour de l'usine, construite par Kervéguen en 1860 : " magnifique établissement qui pourra faire 10 000 tonnes de sucre ".

La famille Kervéguen possédait de nombreuses terres sur la commune de Sainte-Suzanne notamment à Bel air et au Quartier Français. Elle emploie en 1860 sur ses terres de Sainte-Suzanne 275 engagés.

Avec la centralisation il ne reste en 1880 à Sainte-Suzanne que quatre usines.

L'usine est totalement détruite par un incendie le 16 Février 1899 : un foudre de rhum de 25 000 litres s'effondre, se brise et s'enflamme au contact d'un alambic en fonctionnement ; Tristan de Sigoyer, qui y travaille, est le premier mort de ce sinistre. Ses deux filles, tentant de le secourir, sont grièvement brûlées et meurent peu après. Six autres employés laissent leur vie dans l'incendie. Tout l'après-midi est nécessaire pour venir bout des flammes. L'usine est totalement détruite. L'usine est alors rebâtie.

En 1917 il ne reste qu'une seule usine celle du quartier Français. Elle appartient toujours aux Kervéguen qui à leur apogée, possèdent plus du tiers des terres cultivables de La Réunion.

L'usine du Quartier Français est cédée en 1920 à la Compagnie Maurice-Réunion, société Mauricienne, rachetée en 1923 par Ivrin Payet qui place à sa tête un des ses fils René. Celui-ci en fait l'une des unités les plus performantes de l'île, elle devient l'usine des planteurs et, fait unique dans l'île, cette usine n'a pas de terre, si ce n'est la toute petite propriété Fantasia. Modernisée en 1923, elle avait la veille de la guerre, le meilleur rendement technique. Elle faillit sombrer en 1953 menacée de liquidation judiciaire, elle est sauvée en 1955 par les planteurs et reprit son importance. Elle absorba l'usine de Rivière du Mât en 1966. Elle a toujours été depuis sa création en rivalité avec sa proche voisine, Bois-Rouge.

Victime à son tour de la concentration, l'usine du Quartier Français ferme ses portes en 1982. L'usine sucrière de Quartier Français a manipulé lors de sa dernière campagne de 1982, 280 616 tonnes de canne, produit 27 003 tonnes de sucre et 8 162 tonnes de mélasse.

C'est à l'usine sucrière de Quartier Français que fut inventé et monté pour la première fois, le conducteur Rivière, tapis de caoutchouc tournant à vitesse élevée qui réduit l'épaisseur de la couche de bagasse passant d'un moulin à un autre et améliore l'inhibition.

A l'époque de la construction de Quartier Français, la plupart des cheminées d'usines sont taillées sur le modèle décrit en 1883 par E. Pélagaud : lourde, carrée, trapue, retenue aux angles par une charpente en bois dur noyée dans la maçonnerie. Une lithographie d'Antoine Roussin montre qu'une telle cheminée est édifiée à Quartier Français, mais représente aussi juste à côté, une deuxième cheminée de forme circulaire, en pierre de taille. Cette cheminée ressemble trait pour trait à celle qui se trouve encore aujourd'hui sur les restes de l'usine.

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