Histoire de La Réunion année 1911, Histoire de Bourbon La Réunion, les événements de l'année 1911.

Histoire de La Réunion année 1911

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20 juin 1911, Sitarane et Fontaine sont décapités à Saint-Pierre.

Sur le site : Affaire Sitarane.

Sitarane et Fontaine
La sortie de prison des assassins, avant leur second jugement à Saint-Denis. Premier, en veste blanche : Fontaine, derrière lui, baissant la tête sous un grand chapeau : Sitarane.

22 juin 1911, le journal la Patrie Créole décrit les exécutions des deux criminels :

" A minuit et quelques minutes, le train spécial transportant les condamnés, les bois de justice et la troupe, stoppait vis-à-vis de la rue de la Cayenne. Sitarane et Fontaine, étroitement ligotés et solidement encadrés, furent aussitôt conduits en cellule où ils attendirent séparément l 'heure fatale. A quatre heures et quelques minutes je quittai ma petite paillote du bord de mer et, grâce à mon coupe-file, je pénétrai aussitôt dans la prison. Un service d'ordre parfaitement organisé et auquel collaboraient la police, la gendarmerie et la troupe barrait la voie publique sur vingt cinq mètres environ, de chaque côté de la porte d'entrée, isolant ainsi un large espace au centre duquel l'échafaud dressé minutieusement sitôt l'arrivée du train, profilait sa haute silhouette, sous une pâle clarté lunaire, filtrant à travers un rideau de nuages assez épais. Une foule compacte, grouillante, silencieuse cependant, était massée derrière le cordon formé par les troupes. Les arbres, même ceux qui, de très loin, dominaient la scène, portaient sur chaque branche des grappes de curieux. Les murs du cimetière, façade Ouest, en étaient également couverts.

Avec l'autorisation municipale, une brèche avait été pratiquée dans ce mur, situé à quelques pas de l'échafaud, afin de permettre d'inhumer le plus rapidement possible les deux décapités. J'entre et je rencontre, se promenant de long en large dans l'allée principale, M. Dioré de Périgny, délégué par le maire pour le représenter et qui, de concert avec le Procureur de la république avait, dès la veille au soir, arrêté toutes les mesures à prendre. Je le salue. Il me paraît nerveux. Assisterez-vous à l'exécution, monsieur le conseiller-délégué ? Non, je ne veux pas voir tomber ces têtes malgré les crimes atroces commis par ces bandits... Je détournerai la tête quand le couperet tombera. Nous nous quittons. Je continue à m'avancer. Une pluie pénétrante commence à tomber.

Dans le greffe de la prison se tiennent le Procureur de la république, le Président du tribunal, le directeur des prisons et d'autres personnes... M. le curé Delpoux et son vicaire, M. Bourges, stationnent intrépidement dans la pluie. M. le curé m'annonce qu'Emmanuel Fontaine a demandé une messe qui allait être dite. J'y assisterai. Les deux condamnés ne tardent pas à être extraits de leurs cellules. Ils sont dirigés vers une chambre où l'on a improvisé une chapelle: une petite table tient lieu d'autel. Tête basse, Fontaine, qui a beaucoup pleuré et qui n'est plus le Fontaine gros et gras des Assises, suit le service. Sitarane penche lamentablement la tête. Il a conservé sa physionomie bestiale, mais il a étonnamment maigri. L'heure avance. La pluie tombe par courtes averses. Il est maintenant six heures. Le temps semble s'éclaircir. Quelques ordres sont donnés. Nous nous portons immédiatement à l'entrée de la prison et je me place à quelques mètres de l'échafaud non loin d'un ami qui porte un parapluie qui m'évitera d'être inondé dans un moment. Six heures et demie. Un silence pèse sur toute cette foule. Les têtes sont tendues vers la porte intérieure par laquelle sortira Sitarane. Cette porte s'ouvre tout à coup. Un groupe qui marche très lentement s'avance.

Sitarane est au milieu. Près de lui se tiennent, l'encourageant de leurs pieuses exhortations, les deux prêtres. M. Delpoux tient un crucifix à la main. Sitarane est ému. A six mètres environ de l'échafaud, il lève la tête, aperçoit le couperet que l'on vient de hisser au sommet de l'échafaud et s'arrête brusquement. On l'entraîne. Il pousse un long cri de bête blessée, un hurlement de fauve à l'agonie. Pendant qu'on le lie et bride de courroies sur la bascule, il entonne en langue comorienne, avec des intonations rauques, son chant de mort. Quelque vision du pays natal, de son enfance dans sa sauvage patrie, le hante alors. On le bascule. Le bourreau, un nommé M..., fait jouer une ferraille. Le couperet tombe avec un bruit sourd, un choc léger se produit, puis un long glouglou se fait entendre. C'est le sang qui coule à gros bouillons des carotides brusquement sectionnées. En un tournemain, le cadavre est débarrassé de ses courroies et placé dans une caisse de son que des gens emportent très vite, par la brèche du mur du cimetière.

Le sinistre instrument de mort est armé de nouveau. Le couperet, taché de sang, se détache nettement entre les deux montants. La veuve est prête pour un nouvel amant. C'est une loque humaine. Une pâleur livide, aussi complète peut-être que celle que je constatai en frissonnant sur les faces terreuses des époux Robert, est répandue sur ses traits qui suent l'épouvante. On le porte presque sur la bascule. M. l'abbé Delpoux lui approche des lèvres un crucifix qu'il embrasse fortement, longuement. Le corps se renverse en avant. Le couperet descend... Fontaine, au moment de la chute du couperet, a contracté ses muscles dans un effort surhumain et a réussi à faire jouer son cou dans la lunette. Il en était résulté que le couperet a tranché sa nuque presque obliquement, entaillant l'os du menton. La tête pend, retenue par un petit lambeau de chair qu'un coutelas tranche très vite. Le corps est prestement enlevé. Quelques minutes ont suffi pour ces deux exécutions..."

1 er juillet 1911, un décret rend applicable la loi de séparation de l'Église et de l'État " seront supprimées des budgets des colonies de la Martinique, de la Guadeloupe et de La Réunion, et des communes de ces colonies, toutes dépenses relatives à l'exercice des cultes ". Comme en métropole, un inventaire des biens paroissiaux est prévu. Le décret intègre les dispositions adoptées en France au cours de l'année 1907, afin de contourner l'opposition ecclésiastique. Le texte souligne en effet que, si le clergé s'oppose à la création d'associations culturelles, il pourra tout de même continuer à utiliser gratuitement les édifices du cultes.

Juillet 1911, Le tout premier autobus est mis en service, article dans le nouveau journal : " ...une foule de deux à trois cents personnes stationnait devant la maison Samat et Garçon, admirant le superbe autobus qui allait faire ses essais à travers les rues de Saint-Denis, en attendant qu’il fasse le service postal et des voyageurs de Saint-André et Hell-Bourg... ".

Autobus à La Réunion Car courant d'air

25 août 1911, par arrêté du gouverneur Rodier, création officiel du Musée Léon Dierx. Les deux intellectuels créoles Marius et Ary Leblond transforme l'ancienne résidence de l'évêque, autrefois propriété d'un ancien maire de Saint-Denis en musée, le musée Léon Dierx. La création du musée Léon Dierx s'inscrit dans le cadre général d'une reconquête culturelle de l'Océan Indien par l'intelligentsia créole. Sa situation dans la rue de Paris, là où les palais créoles, résidences des grands propriétaires, affichaient la prospérité et le pouvoir, lui conféraient légitimité et une filiation symbolique.

Musée Léon Dierx

1911, création du syndicat d'Initiative de La Réunion, présidé par un des principaux leaders d'opinion de La Réunion, Vincent Boyer de la Giroday.

1911, c’est le Prix de la critique littéraire qui couronne le livre didactique de Marius et Ary Leblond : L’idéal du XIXe siècle.


Naissance en 1911 :

26 mai 1911, naissance de René Jean-Baptiste Favron, le Père René Favron arrive à La Réunion le 17 juin 1939.

29 juin 1911, naissance de Paul Alfred Isautier, à Saint-Pierre. Directeur des Établissements Isautier distillerie, conseiller général en 1951, sénateur en 1958 et maire de la ville de Saint-Pierre le 1 er octobre 1967.

1911, naissance de Jean François Pierre Perreau-Pradier, Préfet de La Réunion du 12 juin 1956 au 1 mars 1963.


Décès en 1911 :

31 mai 1911, décès de Paul Samary gouverneur de La Réunion du 19 février 1901 au 31 juillet 1905.

20 juin 1911, Sitarane et Fontaine sont décapités à Saint-Pierre. Mais curieusement, le sorcier et chef de bande Calendrin sera gracié et mourra au bagne de Guyane, en 1937. voir : affaire Sitarane.

1911, décès de Eugène Jacob de Cordemoy, il publie en 1895 la première " Flore de l’île de La Réunion ", il synthétise trente années de prospections de la végétation locale, établissant ainsi les fondements de la connaissance botanique générale de l’île. Eugène Jacob de Cordemoy est natif de La Réunion et médecin de sa profession.



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