Histoire de La Réunion année 1934, Histoire de Bourbon La Réunion, les événements de l'année 1934.

Histoire de La Réunion année 1934

Janvier 1934, les engagés Rodriguais ( voir année 1933 ) une fois confrontés aux réalités de la vie dans les plantations de La Réunion déchantèrent. Dès janvier 1934, les premiers cortèges de manifestants rodriguais arrivent à Saint-Denis. Les motifs de mécontentement sont nombreux. Le consul britannique à La Réunion les expose au gouverneur dans les termes suivants :

Lettre du 22 janvier 1934 :
" je dois vous signaler que j'ai pu observer que les conditions de logement et d'hospitalisation, d'hygiène indispensable et de soins médicaux stipulés dans les contrats pouvaient donner lieu à de juste revendication de la part des immigrants. Les engagistes ont pris aussi une mesure qui a suscité un vif mécontentement ; c'est celle de supprimer les salaires, et même de les priver d'une partie de leurs rations en cas de maladie ... "

Tout aussi éclairante est la lettre du chef de l'immigration au gouverneur de La Réunion :
Lettre du 19 avril 1934 " ... mon service a fait tout ce qu'il était dans son pouvoir de faire pour éviter l'échec de l'immigration rodriguaise, échec dans lequel lui, président du syndicat, il a sa grosse part de responsabilité. Car quelle est la personne que les immigrants rodriguais voulaient d'abord voir le 15 janvier lorsqu'ils ont abandonné en masse les propriétés ? N'est-ce pas le président du syndicat ? Ne voulaient-ils pas aller le trouvez chez lui et les gendarmes de Sainte-Marie les en ont-ils pas empêchés ? A qui vont les reproches des Rodriguais de les avoir trompés sur le coût de la vie à La Réunion ? N'est-ce- pas le président du syndicat ? Qui a promis aux ouvriers que leurs salaires seraient largement augmentés après trois mois de séjour à La Réunion ? N'est-ce pas encore le président du syndicat qui a dit au gérant de cet établissement de ne pas les payer lorsqu'ils sont malades à l'hôpital ? .... "

Pour finir la lettre de l'agent officiel mauricien qui accueillit les engagés rodriguais à leur retour destiné au gouverneur de La Réunion.
" ... Je veux bien admette qu'ils soient tous de très grand paresseux, mais tout de même je ne pouvais m'imaginer qu'à La Réunion les conditions d'hygiènes et de traitement des travailleurs des champs étaient aussi mauvais. Ils sont presque tous avec le béribéri, la rougeole, la malaria, l'anémie profonde, la fièvre typhoïde ; il y a même des cas de blessures graves datant de plus d'un mois qui n'ont, de l'avis des médecins de Maurice et de Madge, jamais été traitées. Je veux bien que beaucoup soient menteurs ; mais ils sont tous unanimes à déclarer qu'après les trois premiers mois, ils ont été traités par leurs employeurs plus mal que des bestiaux... Si vos travailleurs ne sont pas mieux traités à La Réunion, décidément, ils sont bien à plaindre... ".

Le retour des Rodriguais vers leur île marque la fin de l'engagisme à La Réunion.

1934, la Chapelle Pointue à Saint-Gilles-les-Hauts est consacrée par Monseigneur de Beaumont. L'édifice détruit le 4 février 1932, par un violent cyclone, jour anniversaire de la mort de Madame Desbassyns est reconstruit pendant l'année 1933 et 1934.

24 juin 1934, le nouveau gouverneur Alphonse Paul Albert Choteau arrive à Saint-Denis par le train de 10 heures. Le nouveau gouverneur est décrit alors par Marcel Fourcade, dans le quotidien réunionnais Le Peuple comme : " Un homme d'aspect robuste, dans la force de l'âge, sa physionomie est sérieuse, celle d'un travailleur, mais avenante ".

22 juillet 1934. Une statue en fonte de François Césaire de Mahy, située place de l'hôtel de ville de Saint-Pierre est inaugurée à l’occasion du 104ème anniversaire de sa naissance en présence des membres de l’Académie de la Réunion. L'Amiral Lucien Lacaze est venue en voyage officiel pour présider, comme délégué du gouvernement aux fêtes de ce centenaire. Discours, banquet de 200 couverts, bal. Ont pris la parole avant le délégué du Gouvernement, le Dr Archambaud, maire de Saint-Pierre, Jean Chatel, maire de Saint-Denis, le Dr Gabriel Martin, maire de Saint-Paul, M. François Payet, M. Hippolyte Foucque, le gouverneur Choteau.

24 juillet 1934, l'évêque de La Réunion, Monseigneur de Beaumont, décède. L'une des toutes premières fonctions officielles du gouverneur Alphonse Paul Albert Choteau, c'est de conduire, avec l'évêque de l'île Maurice, Monseigneur Leen, et l'Amiral Lacaze, de passage à La Réunion, le deuil de Monseigneur de Beaumont. Toute l'île pleure son évêque et veut le saluer une dernière fois. A Saint-Denis, le corps est exposé dans le salon de l'Évêché. Le lendemain 26 juillet, il est conduit à la cathédrale en un impressionnant cortège. A la sortie de l'église, les autorités et un détachement militaire rendent les derniers honneurs au prélat.

1934, le sénateur de La Réunion Léonus Bénard attire l'attention des planteurs sur la nécessité de réduire les superficies consacrées à la canne, La Réunion est en surproduction. Les autorités publiques encouragent la diversification de la production par des mesures fiscales et douanières : suppression des droits de sortie sur le tabac et sur les produits issus du manioc, réduction des patentes sur les féculeries, relèvement des droits de douane sur les tabacs étrangers.

1934, le docteur Raymond Vergès est officiellement nommé directeur du service de la Santé de la Colonie.

1934, installation à la Montagne au lieu dit " La vigie ", par M Monts de Savasse, de la première station météorologique de la Réunion. Dans le même temps sont implantées à Saint-Pierre et à la plaine des Cafres deux autres stations, tenues elles par des bénévoles.

Naissance en 1934 :

9 août 1934, naissance de Louis Virapoullé Sénateur de l'île de La Réunion.

1934, naissance de Michel Francis Levallois préfet de La Réunion du 1 août 1981 au 15 mars 1984.

Décès en 1934 :

14 juillet 1934, décès de l'évêque de La Réunion, Monseigneur de Beaumont.

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