Histoire de La Réunion année 1946, Histoire de Bourbon La Réunion, les événements de l'année 1946.

Histoire de La Réunion année 1946

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Au lendemain de la seconde guerre mondiale, la Réunion se retrouve sur tous les plans, démographique, sanitaire, économique, culturel, social, dans une situation particulièrement critique. Pourtant personne ne remet en cause l'appartenance de l'île à la France. La déclaration du Général de Gaulle à la conférence de Brazzaville du 30 janvier 1944, affirmant le droit pour les peuples colonisés de l'empire français de disposer d'eux-mêmes, ne suscite dans l'île aucun rêve d'autonomie ou d'indépendance. Au contraire, la Réunion de l'après guerre souhaite la concrétisation d'un vieux projet : son intégration plus poussée à la mère patrie par sa transformation en département.

Le buget financier de La Réunion est au plus mal, il faut relancer l'économie et les transactions commerciales avec l'extérieur, le chef du bureau des finances M. de Villecourt explique dans un article envoyé à L'Encyclopédie coloniale et maritime, les solutions envisagées pour redonner au budget local les ressources necessaires à son équilibre :

" La remise en valeur des plantations de cannes à sucre et une production intensive, tout en constituant l'actif indispensable de la balance économique du pays, peuvent seules redonner au budget local les ressources necessaires à son équilibre. Elles doivent se compléter par la stabilisation des prix et des salaires, une compression massive des dépenses improductives. Les mesures préconisées actuellement, en ce sens, tant par la Métropole que par les autorités locales permettront certainement de conjurer, dans un bref avenir, cette crise budgétaire qui risque d'être la plus grave que la colonie ait jamais eu à connaître. "

19 mars 1946 Loi de départementalisation
Les députés Léopold Bissol, Gaston Monnerville, Raymond Vergès et Aimé Césaire en 1946.

22 octobre 1946, Léon de Lépervanche et Raymond Vergès les deux nouveaux députés de La Réunion installés à Paris s’inscrivent au groupe communiste, première force politique nationale.

Raymond Vergès député de La Réunion

12 Février 1946. Léon de Lépervanche et Raymond Vergès déposent un projet de loi demandant la transformation de La Réunion en département français. De leurs côtés, des députés antillais et guyanais dont Aimé Césaire demandent la transformation de la Martinique, de la Guadeloupe et de la Guyane en départements français.

Léon de Lepervanche

14 mars 1946, l’Assemblée constituante vote l’ensemble de ces propositions de loi qui deviennent une seule loi :


19 mars 1946. Loi du 19 mars 1946 érigeant la Guadeloupe, la Guyane, la Martinique et la Réunion en départements.

Loi n°46-451 du 19 mars 1946 adoptée à l’unanimité par l’Assemblée nationale constituante. Création des département d'Outre-mer.

L'Assemblée Nationale Constituante adopte.

Le président du Gouvernement provisoire de la République promulgue la loi dont la teneur suit :

Article 1 - Les colonies de la Guadeloupe, de la Martinique, de la Réunion et de la Guyane française sont érigées en départements français.

Article 2 - Les lois et décrets actuellement en vigueur dans la France métropolitaine et qui ne sont pas encore appliqués à ces colonies feront, avant le 1er janvier 1947, l'objet de décrets d'application à ces nouveaux départements.

Article 3 - Dès la promulgation de la présente loi, les lois nouvelles applicables à la métropole le seront dans ces départements, sur mention expresse insérée aux textes.

La présente loi, délibérée et adoptée par l'Assemblée nationale constituante, sera exécutée comme loi de l'État.

Fait à Paris le 19 mars 1945.
Félix GOUIN

Pour le président du Gouvernement provisoire de la République, le ministre de l'Intérieur, André le TROQUER.


1946. Une page importante de l’Histoire de La Réunion se tourne.

De Paris à La Réunion, l’annonce du vote de la loi du 19 mars 1946 est faite par les deux députés sous la forme d’un télégramme envoyé au Président du Conseil Général de La Réunion, Paul Picaud.

" Ce soir 14 mars 11h50. Assemblée Constituante unanimité proclame Réunion Département Français Stop. Prions Conseil général, municipalités, Union départementale et tous syndicats envoi télégramme remerciement président Assemblée Constituante et fêter cette date historique par grandiose manifestation, stop. Vive La Réunion. Vergès - De Lepervanche ".

Les deux députés, Léon de Lépervanche et Raymond Vergès télégraphient également au gouverneur par intérim, Beyries, le gouverneur Capagorry est absent pour cause de maladie : "Honneur annoncer Réunion Département Français".

15 Mars 1946, " Population enthousiasmée et reconnaissante. Expression ses vifs remerciements. Décision faire de La Réunion département français constitue ".

Plusieurs communes fêtent la nouvelle. La presse relaie ces appels au rassemblement. L’union départementale réunionnaise des syndicats entend marquer cet acte législatif si décisif :

" Une grande manifestation comprenant défilé et meetings aura lieu à St Denis à l’occasion de l’adoption à l’unanimité du Parlement du projet Réunion Département Français. En vue de marquer cet heureux événement, l’Union invite tous les travailleurs syndiqués et sympathisants a se rendre en masse ce soir à 17H45 devant l’Hôtel de Ville où des orateurs tireront les conséquences de la réforme intervenue et qui complète la libération de 1848. Drapeaux et bannières devront figurer à la manifestation ".

Paul Picaud déclare à l'hôtel de ville de Saint-Denis à propos de cette loi :

" ... La Réunion département, c'est un remède souverain apporté à notre isolement, c'est demain une aide substantielle donnée à nos ressources budgétaires et c'est pour un petit territoire habité par une population aux trois-quarts misérables des possibiltés d'expansion dans les domaines économique et social. La Réunion département, c'est la possibilité de réaliser demain tout ce qui n'a pu l'être hier...".

Discours de Paul Vergès ( extrait )
60 ème anniversaire de la Loi du 19 mars 1946 Saint-Denis, le 18 mars 2006, Hôtel de Région Pierre Lagourgue.

" ... De ce point de vue, nous pensons qu’il est juste, en jetant ce regard 60 ans en arrière, de voir avec les yeux du présent, mais avec l’opinion du passé, ce qu’était La Réunion en 1946. Nous sortions des années de guerre, nous sortions d’un blocus et pour la première fois dans son histoire, la population de La Réunion avait diminué, le nombre de décès dépassant celui des naissances. Régnait ce qu’on peut appeler une misère coloniale et peut-être est-il regrettable que la mémoire réunionnaise n’ait pas maintenu cette vision du point où nous étions alors, du point d’où nous sommes partis. Je ne suis pas là pour énumérer tous les aspects, mais nous pouvons évoquer notre vie quotidienne en ce temps-là. Dans ce pays d’économie agricole, la majorité des maisons à la campagne étaient des paillotes avec un sol en terre battue et des lits constitués souvent de quatre pieux et d’un « goni », c’est-à-dire d’un sac de jute utilisé pour transporter le sucre et le riz. L’humour triste du Réunionnais appelait ce lit, un « li kour pa » parce qu’il était fixé au sol. Pas d’électricité ni d’eau. Un problème quotidien était d’aller chercher de l’eau dans des bacs métalliques, des touques de fer blanc que des enfants portaient sur la tête, souvent sur des kilomètres. Il n’y avait presque aucun médecin. J’ai des souvenirs d’un médecin, établi à Saint-André, que des consultants venaient voir à pied du cirque de Salazie ou d’Hell-Bourg où il n’y avait pas de médecin. Ils faisaient ce long chemin parce qu’ils savaient que la consultation était exceptionnellement gratuite et qu’ils n’avaient pas de quoi payer une visite médicale. Il fallait faire des kilomètres à pied pour aller à l’école primaire du centre de Saint-André et j’en ai fait l’expérience moi-même. Dans tous ces domaines, grande était la misère et on mourait de nombreuses maladies, principalement du paludisme. Sévissaient alors la tuberculose et la lèpre qui emplissait de malades la léproserie de La Montagne. Aux alentours des usines, on voyait des gens malades de l’éléphantiasis et rendus invalides par des pieds énormes qui les empêchaient de marcher. S’ajoutait un analphabétisme généralisé. Telle était la situation dans les années 40, et encore je simplifie "...

Paul Vergès maire de la ville du Port en 1983


19 Mars 1946 marque un tournant dans l’histoire de La Réunion : l’île devient département français.

- rupture avec le système colonial qui génère une société dévastée par l’injustice et la misère : une population illettrée, sous-alimentée, ne vivant guère plus de 50 ans.

- des idéaux qui vise à transformer La Réunion en une terre où les droits de l’Homme sont partagés par tous : égalité, fraternité, liberté et justice sociale.

- l’intégration à la France, l’accès aux mêmes lois comme sésame pour élever la société sur les voies du progrès.


1946, La Réunion est sinistrée.

La Réunion n'a pas subi la guerre, mais les ruines sont la conséquence de 80 ans de crise économique, et du long désintérêt manifesté par la France envers sa colonie lointaine. Le réseau routier est ridicule, 44 kilomètres bitumées, le train est poussif, une maison sur mille s'éclaire avec l'électricité, le Port et en si mauvais état, qu'on envisage sérieusement de l'abandonner et d'aménager un bassin à Saint-Denis. L'habitat précaire et délabré ne résiste plus aux cyclones et l'économie sucrière, seule richesse du pays, a été anéantie. La situation physiologique n'est pas meilleure : tuberculose, parasitoses, paludisme engendrent une mortalité effrayante, mortalité infantile : 14,5 %. La ration alimentaire en viande et poisson est à 20 % de la ration nationale. Les esprits ne sont pas mieux nourris que les corps : l'école primaire ne compte que 670 maîtres, dont 90 sans dîplome, la moyenne d'effectif des classes est de 60 élèves, certaines en comptent plus de cent. Les deux lycées, qui ne peuvent recevoir que 1 000 élèves, ne produisent que 15 à 20 bacheliers par an.

Le Père René Favron, curé de la paroisse de Saint-Louis, préoccupé par la santé des enfants, fonde un petit hôpital d’enfants, qui s’installe dans les dépendances de la cure de Saint-Louis, un groupe de bénévoles l'aide dans sa tâche, le docteur Dambreville soigne gracieusement les enfants, les commerçants de la ville approvisionnent la petite structure.

Père René Favron


18 juin 1946. Inauguration de l'aérodrome de Gillot.

18 juin 1946, inauguration par le gouverneur Jean-Charles André Capagorry de la nouvelle piste de l'aérodrome de Gillot. Avant cette date les avions, dont la taille permet à présent le transport des passagers, se posaient sur le terrain Colonel-Dagnaux, à La Possession. Devenu réalité par la volonté du conseil général, cet aéroport commencé le 3 janvier 1945, donne à La Réunion un véritable aérodrome. " Les travaux se sont poursuivis avec une diligence telle que nous pouvons déjà utiliser la belle piste bitumée, longue de mille huit cent soixante-dix mètres, large de cinquante mètres..."., déclare, le gouverneur le 18 juin 1946. Il n'y a pas de vol directe réunion, métropole il faut passer par Madagascar, la liaison entre la Grande Ile et la métropole est hebdomadaire. Des Loockeed 60, puis par des Dakota DC3 assurent la ligne depuis Paris où vient d’être installée la tête de ligne. Le trajet France-Madagascar se fait en cinq jours et en seize étapes. L’itinéraire suit la ligne de la vallée du Nil, ouverte à la fin de 1945, qui permet un trajet plus court de deux mille kilomètres que celui passant par l’Afrique centrale.


Élections législatives de mai et juin 1946.

Mai et juin 1946, élections législatives retour des violences électorales et l’accentuation d’une fracture entre les deux principaux camps. L’affrontement frontal est désormais la règle. L’expression " bipolarisation ", est souvent utilisée pour peindre ces années de tensions politiques. À gauche, un axe communiste se constitue. Il se construit autour de personnalités qui exercent un fort ascendant Raymond Vergès, Léon de Lepervanche, Jean Hinglo… À droite, le Mouvement Républicain de Libération, MRP, conduit par Alexis de Villeneuve.

Sur la première circonscription, celle de Saint-Denis, les deux leaders politiques du moment s’opposent : Raymond Vergès, maire de Saint-Denis, haut responsable du Parti communiste français à la Réunion, sous l’étiquette péi du Comité républicain d’action démocratique et sociale, et Alexis de Villeneuve, maire et conseiller général de Saint-Benoît, gaulliste, sous les couleurs du Mouvement républicain populaire.

Dans la deuxième circonscription Raphaël Babet met en avant son étiquette de républicain indépendant, gaulliste et séduit le camp des travailleurs, Léon de Lepervanche est son adversaire.

11 Mai 1946, circulaire du gouverneur précisant à tous les maires de l’île que " les réunions électorales ne peuvent avoir lieu sur la voie publique ".

24 Mai 1946, en présence d’Alexis de Villeneuve, l’un de ses alliés, Marcel Vauthier, échappe de peu à une tentative d’attentat perpétrée par un ancien gendarme. Mais l’arme s’était enrayée. Inquiet, le gouverneur Capagorry, convoque les divers candidats en lice à une réunion de pacification.

25 Mai 1946, réunion de pacification, elle se tient dans les locaux du gouvernorat, en début d’après-midi. Les parties en présence s’engagent à ne plus troubler les rassemblements concurrents.

André Capagorry Gouverneur de La Réunion


25 mai 1946 meurtre d'Alexis de Villeneuve.

25 Mai 1946 à 16h30. Ce traité de non belligérance n’aura pas le temps d’entrer en vigueur. L'affrontement entre les manifestants MRP et les contre manifestants communistes a lieu près de l'angle de la rue de la Victoire et de la rue de l'Église, aujourd'hui rue Alexis de Villeneuve. Alexis de Villeneuve sort d'une réunion avec MM. Vauthier, Chatel, père et fils, Sauger et Vallon Hoarau. Il commence à haranguer ses troupes depuis une terrasse située au tout début de la rue de l'Église. Les contres manifestants communistes et des femmes du CRADS, parti de Raymond Vergès, arrivent de la maternité et de la poste, de l'autre côté de la rue de la Victoire ; il frappent sur des bidons vides pour couvrir la voix de l'orateur MRP. Alexis de Villeneuve tente d'obtenir l'aide de la police pour arrêter les perturbateurs. Ils descend de la terrasse pour les affronter, entouré de ses partisans. Injures et coups sont échangés. Dans la mêlée qui s'en suit et dans le vacarme qui l'accompagne, des coups de feu claquent et Alexis de Villeneuve s'écroule, frappé mortellement en pleine poitrine. La confusion est grande. En dépit de multiples témoins, dont de nombreux agents de la force publique qui sont sur les lieux, brigadier J. Barne, inspecteur principal Belon, agent T. Simon, maréchal des logis chef Payet, les faits ne seront pas clairement établis. Un seul élément est sûr et incontestable : une arme a été découverte par le gendarme Cros dans la poche d'un certain Raymond Orré. Ce dernier a été intercepté, alors qu'il tentait de sortir de la foule en dissimulant un revolver. Le fils de Raymond Vergès et ses camarades sont accusés d'être les auteurs et complices de ce crime. Raymond Orré arrêté en possession de l'arme, Bourdageau rédacteur en chef de Témoignages et Quessoi.

25 Mai 1946. Dans la soirée alors que le docteur Vergès échappe de justesse à un guet-apens qui lui est tendu sur la route de la Montagne, son fils Paul Vergès, revenu dans l’île le 6 mai après avoir participé à la libération de la France, est arrêté. Il est accusé d’être le meurtrier de De Villeneuve. Paul Vergès est condamné par les assises en juillet 1947 puis amnistié par le pouvoir politique. Paul Vergès est resté en prison durant 14 mois. Au cours de l’enquête, il devait apparaître que les douilles des projectiles tirés lors de l’agression provenaient bien de l’arme saisie sur Orre. Et que cette arme était dûment enregistrée auprès des autorités comme appartenant au Dr Raymond Vergès, qui l’avait reçue au titre de la fonction qu’il exerçait. Interrogé par le président de la cour d’assises sur le fait qu’il n’ait pas conservé l’arme, Paul Vergès répond : "Parce que je me sentais menacé par le groupe Vergoz et je voulais avoir les mains libres". Paul Vergès admet donc qu’il a bien eu l’arme du crime entre les mains.

Cet assassinat ouvre une longue période de tensions. Dans les jours qui suivent le meurtre du leader MRP, la situation explosive dans le département s’inscrit à la Une de la presse nationale. Les relations entre le C.R.A.D.S. et le gouverneur se détériorent.

Sur le site : Procès de Paul Vergès à Lyon juillet 1947 pour le meurtre d'Alexis de Villeneuve.

2 juin 1946. Sur le plan électoral, dans la seconde circonscription, la mobilisation (74% des inscrits) joue en faveur de Raphaël Babet. Il devance son adversaire Léon de Lepervanche d'un peu plus de 2000 voix. Son élection à la seconde Assemblée Constituante est validée le 4 septembre 1946. Le scrutin dans la 1ère circonscription est reporté au 16 juin.

16 juin 1946. Marcel Vauthier qui remplace le défunt Alexis de Villeneuve dans la première circonscription l'emporte sur Raymond Vergès avec 19 148 voix sur 30 991 suffrages exprimés. Marcel Vauthier dans sa profession de foi expose qu'il oeuvrera pour que la Réunion soit " un département bien français. Il nous appartient de contribuer à faire de notre Grande Patrie une France plus forte et de notre petite colonie colonisatice, un département bien français ".

Raphaël Babet regagne Paris. Il siège à l’Assemblée au sein de l’Union gaulliste, groupe créé par l’Union démocratique et sociale de la Résistance. Il lui faut maintenant satisfaire les demandes de ses électeurs. Il obtient l’augmentation de 50 % des rations journalières, de 46 % de l’ensemble des salaires, un relèvement du prix de la canne et du sucre avec le paiement des arriérés des campagnes de 1940 à 1944. Il dépose une proposition de résolution en faveur des écoles, insistant sur leur nombre insuffisant et le fort taux d’illettrisme de la population.

Juillet 1946. Après la mort du candidat M.R.P. Alexis de Villeneuve, la droite réunionnaise demande à Jean Chatel de se présenter à Saint-Denis, pour les élections municipales de juillet 1946, dans un premier temps il refuse, mais voyant défilé nuit et jour devant sa porte ses partisans, il revient sur sa décision. Jean Chatel est élu maire de Saint-Denis, devant Raymond Vergès.

13 octobre 1946, les citoyens français adoptent, par référendum, une nouvelle Constitution. A La Réunion l’Église et le MRP choisissent le non : " Votez non Dieu le veut " peut-on lire sur de petits carrés de carton bleu distribués à la sortie des messes. Raphaël Babet nommé délégué de l’Union gaulliste pour la Réunion fait aussi campagne pour le Non. Mais le Oui l’emporte largement avec 67 % des suffrages à La Réunion, 53 % en métropole. La IVe République est née.


Élections législatives du 10 novembre 1946.

10 novembre 1946. Les élections législatives se déroulent le 10 novembre 1946 et sont les premières de la IVe République nouvellement instaurée. Désormais, le département de La Réunion compte trois députés élus pour cinq ans dans un scrutin de liste à la proportionnelle. Aux législatives, la liste communiste remporte deux sièges sont élus Raymond Vergès et Léon de Lepervanche et celle de l’Union réunionnaise un seul, est élu Raphaël Babet.

Encore une fois les élections sont entachées par les fraudes ont lit dans le journal Le Progrès les lignes suivantes :

" Les pronostics les moins optimistes faisaient présager une victoire éclatante des candidats modérés si les opérations de scrutin se déroulaient normalement ; mais il fallait compter avec la municipalité communiste de Saint-Pierre. Dès l'ouverture des bureaux, l'affluence est telle qu'il est facile en regardant les visages de dénombrer les partisans de Babet, candidat national, et ceux de Vergés, candidat communiste. Mais contrairement aux engagements pris et à la loi, ni les plus vieux, ni les plus jeunes présents à l'ouverture ne sont appelés à former le bureau. Aussi les délégués ont-ils de la peine à se faire admettre et certains présidents les éliminent sans autre forme de procès. A un bureau, par exemple, un fonctionnaire dont les opinions sont notoirement connues se substitue au président, ne dépose sur le bureau que des bulletins communistes et fait expulser le mandataire de Babet, qui proteste. Dans certains bureaux le ralentissement systématique des émargements empêche de nombreux électeurs de voter. Le dépouillement commence, mais ni les émargements, ni les enveloppes contenues dans les cernes ne sont comptés. Il n'est tenu aucun compte des protestations des rares délégués admis pour la surveillance des opérations et les bulletins du national Babet sont appelés du nom du communiste Lepervanche. Les assesseurs sont expulsés avec les mandataires et, le dépouillement bâclé, les procès verbaux signés en blanc sont portés dans le bureau du maire où les résultats sont faussés. C'est ainsi que le résultat proclamé dans un bureau, par exemple, portait 321 voix à Babet et 234 voix à Lepervanche, et qu'à la mairie, ils subissent la modification suivante : Lepervanche obtient 800 voix et Babet 14. "

La presse du 21 novembre, donne le résumé suivant : " A Sainte-Marie, tous les représentants du candidat national sont expulsés, les communistes dépouillent seuls. Au Bras-Panon, les communistes reçoivent les électeurs à coups de revolver et personne ne vote, sauf les communistes. A Saint-André, les partisans du national Babet ne peuvent approcher des bureaux de vote, le bourrage bat son plein. A Saint-Leu, même chose. A Saint-Paul, même chose. Au Port, même chose. Et avec un tel tableau, on arrive à totaliser 7.000 voix de majorité pour le candidat communiste et je ne parle pas de Saint-Pierre. "

15 décembre 1946, la liste d'Union républicaine et résistante présente deux candidats au Conseil de la République. Elle remporte les deux sièges à pourvoir. Fernand Colardeau tête de la liste est élu avec 26 voix, soit la totalité des suffrages exprimés et Adrien Baret est élu avec 23 voix sur 26 suffrages exprimés. Deux sénateurs communistes vont donc représenter La Réunion.

Fernand Colardeau


1946 fondation de la première association féminine de La Réunion.

1946. La fondation de la première association féminine, la Section locale des Femmes françaises qui deviendra en 1958 l’Union des Femmes de La Réunion. Par ailleurs, Isnelle Amelin est la première présidente d’une association féminine.


Naissance en 1946 :

5 mars 1946, naissance de Bertho Audifax, Député de 2002 à 2007. Maire de Saint-Benoît de 2001 à 2008.

10 mars 1946, naissance de Gilbert Annette, Député de 1993 à 1997. Maire de Saint-Denis.


Décès en 1946 :

25 mai 1946, décès de Alexis de Villeneuve.



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