Monseigneur Georges Guibert, Évêque de La Réunion du 7 novembre 1960 au 19 février 1975.

Monseigneur Georges Guibert.

- Nom : Georges Guibert.
- Naissance : 5 septembre 1915 à Paris.
- Décès : 30 septembre 1997.


Georges Guibert est né le 30 septembre 1915 à Paris. Ses parents sont commerçants.

Il passe quelques années au séminaire de Versailles, avant d'entrer, tonsuré, au noviciat d'Orly.

1939, il est mobilisé, libéré en 1940.

Monseigneur Guibert évêque de La Réunion

1941, Georges Guibert est ordonné prêtre.

1942, il part en mission à Dakar, après un difficile passage en " zone libre ", il est pris à la fin de la traversée dans le débarquement des troupes alliées à Oran. Il n'est mobilisé que quelques jours avant de rejoindre son poste au Sénégal.

Il est procureur du vicariat avant d'être affecté, pour une durée très brève, à Kaolack grande ville du Sénégal, située à 189 kilomètres au sud-est de Dakar et ensuite à Diourbel à environ 150 kilomètres à l’est de Dakar. Il reste pendant 4 ans au sénégal.

1946, il est rappelé en France, il assume la charge de vice-procureur général, sous les ordres du P. Letourneur.

Monseigneur Guibert

1949, le jeune évêque et vicaire apostolique de Dakar, Monseigneur Lefebvre qui est aussi délégué apostolique pour l'Afrique francophone, plus de 40 diocèses, ressent le besoin d'un auxiliaire, il nomme le père Guibert pour l'aider dans sa tâche. Evêque auxiliaire Georges Guibert sillonne inlassablement en voiture les missions de brousse, attentif aux besoins matériels et spirituels de ses confrères.

Novembre 1960, l'évêque de La Réunion Monseigneur Cléret de Langavant donne sa démission, Monseigneur Guibert est alors nommé évêque de La Réunion. Dans sa lettre de démission envoyée au Pape, Monseigneur de Langavant demande à rester dans le diocèse. Il reste donc à La Réunion et administre le diocèse dans l'attente de son successeur Monseigneur Georges Guibert.

La tâche du nouvel évêque n'est pas facile, La Réunion est divisée entre, départementalisation et autonomie, cette bipolarisation passionnelle traverse toute la société, le clergé réunionnais n'échappe pas aux passions et à effervescence politique. La situation : la fin de l'époque coloniale, La Réunion est département depuis 1946, le retour du Général De Gaulle au pouvoir, Paul Vergès qui vient de créer, 18 mai 1959, le Parti communiste réunionnais, le PCR. Paul Vergès est convaincu que la départementalisation est un échec et qu'il faut imaginer une nouvelle organisation administrative. La solution l'autonomie seul moyen selon lui de débarrasser définitivement La Réunion de ses oripeaux coloniaux.

Monseigneur Guibert reste libre et favorise la liberté pour tous. En tant qu'évêque, il refuse de bloquer l'Eglise avec un choix politique.

Mais quelques prêtes de La Réunion s'engagent dans le combat politique, les pères Michel Reynolds, Nelson Courtois, René Payet fondent le 9 août 1970 le groupe Témoignage Chrétien qui se dote d'un organe de presse, Témoignage Chrétien de La Réunion, le TCR. Avec eux des Laïcs Alain Lorraine, Lucien Biedinger, le groupe adhère en faveur de l'autonomie. Le premier numéro de TCR du 15 octobre 1970 relaie clairement le combat autonomiste du Parti Communiste Réunionnais. La Réaction préfectorale ne se fait pas attendre puisque le Père Michel Reynolds, ordonné à La Réunion mais de nationalité mauricienne est expulsé en décembre 1970. Lucien Biedinger est renvoyé en métropole par mesure disciplinaire. Nelson Courtois et Simon Maillot qui protestent contre cette mesure sont affectés à une nouvelle paroisse et l'évêque leur interdit de célébrer la messe pendant plusieurs semaines.

évêques de La Réunion : Langavant, Aubry, Guibert
De gauche à droite : Mgr Langavant, Mgr Aubry, Mgr Guibert. Trois évêques de La Réunion.

Michel Debré justifie auprès de Monseigneur Guibert, le 12 janvier 1971, l'action menée à l'égard du prête mauricien : " j'éprouve quelques scrupules à vous écrire. Mais je compte sur votre amicale indulgence pour comprendre le sens de ma lettre. Malgré les nombreux incidents des derniers mois, je n'ai jamais pris position sur l'attitude politique de tel ou tel prêtre considérant que la liberté de pensée ne devrait pas être à sens unique... Il me semble que le moment approche où je ne pourrai pas garder cette attitude sans trahir la raison d'être de mon action à La Réunion. Il m'a été dit, en effet, récemment, qu'un prêtre avait publiquement traité le drapeau tricolore de chiffon. Outre la bassesse d'âme qu'une telle réflexion reflète, cette prise de position est d'une telle gravité qu'elle révèle une situation difficile à accepter. Le monde entier traverse une crise et l'Eglise catholique, je ne le sais que trop, n'échappe pas à cette crise, mais il y a des limites qui sont fixées par le souci de l'équilibre politique et moral... entendre un prêtre arriver à une telle orientation et entraîner, me dit-on, d'autres prêtres dans cette voie, risque de créer des mouvements contre lesquels, il me semble, il faut d'unir...

PS : Le départ de ce prêtre mauricien, apôtre de la subversion, était une nécessité morale autant que politique... Je me sens obligé de vous le dire. Et le préfet a eu raison de prendre ses responsabilités. "

Monseigneur Guibert se préoccupe des jeunes réunionnais en difficultés, pour eux, il fait implanter l'oeuvre des Apprentis d'Auteuil à La Réunion.

Il créé en 1969 l'Aumônerie réunionnaise à Paris, qu'il confie au Père Félix Rivière, pour aider les expatriés à s'insérer dans le tissu social et pastoral de la Métropole. " On nous a accusés de faire de l'esclavage en envoyant les Réunionnaises en métropole comme du bétail ! C'était idiot, croyez-moi, ce n'était pas de gaieté de cœur qu'on leur demandait de s'expatrier ! S'il y avait eu quelque chose sur place, elles seraient restées. Il existait alors peu de chose pour la formation, dont l'école d'infirmières à Bellepierre. Le Père Favron a beaucoup contribué, dans différentes branches, à offrir des bases, toute une série d'initiatives qui ont donné naissance à l'Union des Oeuvres Sociales Réunionnaise ; il fallait à tout prix que les Réunionnais et Réunionnaises sur le départ trouvent là-bas un accompagnement. "

L'onction donnée à Gilbert Aubry par Mgr Guibert
L'onction donnée à Gilbert Aubry par Mgr Guibert.

Monseigneur Guibert donne un nouvel essor à la catéchèse diocésaine. Il encourage les relations entre catholiques des diverses îles du sud-ouest de l'Océan Indien. Il contribue au lancement de ce qui allait devenir la Conférence Episcopale de l'Océan Indien. A son initiative, les Frères de Saint-Jean de Dieu s'implantent dans l'Ile.

7 janvier 1972, une note explique au ministre : " Plusieurs prêtes s'apprêtent à former à La Réunion un " groupement des prêtres de la Réunion " pour lutter contre les prêtres progressistes. La majorité d'entre eux rendent Monseigneur Guibert responsable de l'écroulement actuel de l'église dans le département. Ils lui reprochent essentiellement son manque d'autorité, la venue à La Réunion de prêtres métropolitains ayant tous les idées progressistes allant pour quelques-uns jusqu'à l'alliance ouverte avec les autonomistes. Ils accusent leur évêque de trop soutenir les idées des pères Michel et Courtois et le rendent responsable de l'indiscipline qui règne au sein de l'église dans le département. Pour ces prêtres, l'église a une mission. Son but n'est pas de se mêler à la politique. Elle se doit de calmer les esprits et non de les exciter comme c'est actuellement le cas dans l'île. Ce groupement va donc s'employer à favoriser un redressement de la situation en luttant contre l'action des prêtres progressistes et contre l'évêque. Un prêtre se rendra par ailleurs à Rome dans le courant de l'année pour exposer au Saint-Père la situation, réclamer le départ de Monseigneur Guibert et demander la nomination d'un évêque plus modéré."

Monseigneur Guibert tente bien de dépasser les divisions mais les assemblées du clergé, loin d'amener l'apaisement, sont l'occasion de nouveaux affrontements. Dans ce contexte Monseigneur Guibert trouve opportum de présenter sa démission en 1975.

La nomination d'un nouvel évêque en 1975 préoccupe l'administration locale. Rome envoie en mission à Saint-Denis le nonce apostolique de Madagascar, à charge de rencontrer le clergé et toute la communauté chrétienne pour proposer une issue à la crise que traverse l'Eglise dans le département. Le nom de René Payet à la succession de monseigneur Guibert est prononcé, le PCR organise des déplacements en masse de ses militants pour aller déclarer au Nonce, lors des journées d'audiences programmées, que "le père Payet c'est un bon père c'est lui qui nous faut comme évêque".

C'est finalement Gilbert Aubry qui, à 34 ans, est nommé. Ce dernier estime que c'est sans doute parce qu'il incarnait à la fois le caractère créole par ses origines et la volonté d'indépendance à l'égard des politiques, il explique sa nomination dans un entretien du 14 août 1998 : " Je suis nommé fin 1975 et durant la période où la nomination était en cours, il y a eu des manipulations politiciennes pour faire que ce soit untel qui soit choisi et non pas untel. Le PCR a fait pression et les partis de droite aussi. Moi, j'étais rédacteur en chef du journal Croix-Sud et j'avais été conduit vers les orientations de Monseigneur Guibert, vers celles du Pères Quatrefages et vers les conclusions du Cardiogramme et du concile Vatican II. J'avais sorti en 1975 un article intitulé " Non au communisme populaire lié au christianisme populaire ". Témoignage Chrétien défendait cette thèse et moi j'ai pris position contre, tout en ouvrant encore plus le champ politique que Monseigneur Guibert et le Père Quatrefages. J'ai dit que du point de vue politique l'Evangile ne se prononçait pas sur une forme de statut et qu'en tant que chrétiens nous pouvions être pour un statut de département ou pour l'autonomie, cela ne relevait pas strictement de la foi. J'avais averti Quatrefages de mon article et il m'avait donné son aval. Je me situe donc dans une ligne d'indépendance vis-à-vis des partis politiques en tant que rédacteur du journal du diocèse..."

Après vingt-cinq ans d'épiscopat, à Dakar et à Saint-Denis, Monseigneur Guibert quitte son siège, laissant la place à un enfant du pays, Gilbert Aubry, qu'il prit soin d'ordonner lui-même le 2 mai 1976.

De retour en France, il est aumônier dans une clinique des Frères de Saint-Jean de Dieu, puis passe sa retraite chez les Petites Sœurs des Pauvres.

Monseigneur Georges guibert décède le 30 septembre 1997, à l'âge de 82 ans. Il est inhumé à Chevilly.



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