Histoire de La Réunion année 1846, Histoire de Bourbon La Réunion, les événements de l'année 1846.

Histoire de La Réunion année 1846

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Mars 1846, le gouverneur de Bourbon Charles Léon Joseph Bazoche établit à l'intention de Louis-Philippe un bilan chiffré et commenté de l'instruction dans la colonie. Il ressort que 3 642 enfants sont scolarisés, chiffre auquel il faut ajouter celui "de 60 jeunes filles élevées dans l'établissement de charité, et qui sont instruites par les soeurs de Saint-Joseph". Comparant ces chiffres à ceux de la population, il en conclut qui l'instruction touche 23.72 % des garçons et 13.35 % des filles. L'enseignement est dispensé dans 67 écoles réparties dans toute l'île y compros à Salazie et à Saint-Philippe. Il reste évidemment de gros progrès à accomplir : le collège royal, précise Bazoche, "réclame quelques professeurs... Les pensions sont bien en général à Saint-Denis, et surtout celles des demoiselles ; mais elles laissent plus à désirer dans les quariers. Les frères de la doctrine chrétienne rendent de grands services. Les enfants des familles peu aisées et surtout les enfants de couleur, suivent avec une persévérance incroyable et une application soutenue les classes des des frères. L'école gratuite des soeurs de Saint-Joseph est aussi fort nombreuse, mais j'ai fait l'observation aux soeurs, poursuit le gouverneur, que les soins donnés à celles qui suivent l'école gratuite diffèrent des soins données à celles qui suivent l'école payante. Cependant les classes gratuites ne sont pas mal faites, et chez les soeurs ainsi que chez les frères, comme au collège royal, le prix d'honneur a été remporté par une personne de couleur".

Photos de Charles Léon Joseph Bazoche

4 avril 1846, le contre-amiral Charles Léon Joseph Bazoche, gouverneur de Bourbon, pose la première pierre de la caserne de La Redoute, à Saint-Denis. Le 14 juillet Page puivante :: 1930, la caserne d'infanterie de marine est nommée Caserne Lambert en l'honneur du commandant Arsène Lambert.

18 mai 1846, une Ordonnance Royale renforce le caractère officiel et obligatoire de l'instruction religieuse des esclaves à Bourbon. Cette Ordonnance souligne le rôle assuré par la France de Louis Philippe dans le conflit qui oppose les colons, les propriétaires d'esclaves, le clergé régulier et l'administration coloniale. Le clergé est tenu chaque trimestre de remettre un rapport statistique sur ces actions, relu et signé par le gouverneur avant son envoi en France.


Ordonnance Royale concernant le sort des esclaves :

5 juin 1846, Ordonnance Royale concernant le sort des esclaves. Le gouvernement de Louis Philippe soucieux d'améliorer le sort des esclaves prend des mesures. Cette ordonnance défini :

- Les conditions dans lesquelles les esclaves doivent être logés. Les cases doivent être ne maçonnerie ou en bois. La construction est à la charge du propriétaire.

- L'ameublement fourni par le maître doit comporter : un foyer, des lits, des couvertures et des ustensiles de ménage indispensables au besoin quotidien des esclaves.

- La nourriture, la ration due par le maître à chacun de ses esclaves pour sa nourriture se compose par semaine, pour les individus des deux sexes âgés de plus de 14 ans de : 6 kg de riz ou 7 kg de maïs, 1 kg et demi de morue ou de viande salée. La Ration est réduite de moitié pour les individus des deux sexes de 8 à 14 ans et du tiers pour ceux au-dessous de 8 ans.

- habilement des esclaves. Les distributions de vêtements se font deux fois par an, l'une au commencement de saison sèche, l'autre avant la période de la saison cyclonique. Au début de l'hiver, la répartition des vêtements est la suivante : les hommes reçoivent deux chemises, un pantalon, une camisole en étoffe de coton et un chapeau de paille. Les femmes qui ne sont pas plus favorisées obtiennent deux chemises, une camisole en étoffe de coton et un chapeau de paille. A l'approche des mois pluvieux et chaud le maître doit procéder à une nouvelle distribution de vêtements : deux chemises et un pantalon en étoffe de coton, un casaque en drap et un bonnet de laine pour les hommes. Deux chemises en étoffe de coton, une chemise de laine, une jupe et un mouchoir de tête pour les femmes.

- les châtiments des esclaves. La nouvelle réglementation définie les châtiments et les conditions de l'exécution des peines. Les pratiques inhumaines sont formellement proscrites. Le maître conserve le droit d'utiliser le fouet pour châtier les esclaves mâles. Ce châtiment ne peut se répéter plus d'une fois par semaine ni dépasser les 15 coups.

Cette ordonnance, qui améliore le cadre de vie des esclaves, se heurte à la mentalité coloniale et notamment à l'idée que l'esclave est l'objet du maître. Son application est difficile, la plupart des propriétaires continuent à punir leurs esclaves selon les coutumes de l'île.

Juin 1846, le contre-amiral Bazoche, le gouverneur est rappelé en France.

5 juin 1846, le nouveau gouverneur Emmanuel François Joseph Graeb entre en fonction. Il arrive dans la rade de Saint-Denis par la frégate la "Belle-Poule", celle qui avait ramené de Sainte-Hélène en France les cendres de Napoléon 1er.

Emmanuel François Joseph Graeb

24 juillet 1846, Apprenant son départ les membres du Conseil Colonial lancent une souscription pour offrir à l'ancien gouverneur de Bourbon Charles Léon Joseph Bazoche une épée d'honneur en témoignage de reconnaissance. Allocution du 24 juillet 1846 à Saint-Denis par la Députation du Conseil Colonial :

"Amiral, au moment où vous allez vous éloigner de la colonie que vous avez administrée pendant près de cinq années, les habitants de Bourbon, unis dans une même pensée, ont senti le besoin de consacrer par un gage authentique, et plus durable que la parole, les sentiments que vous avez su leur inspirer ; ils ont voulu qu'une manifestation publique proclamât hautement leur estime pour votre caractère, leur gratitude pour les intentions toujours pures, pour les actes toujours bienveillants de votre gouvernement. Organes de nos concitoyens, nous venons, en leur nom, vous offrir une épée destinée à perpétuer dans vos souvenirs, dans ceux de votre famille, la mémoire des vives sympathies qui vous ont entouré pendant votre séjour dans la colonie, qui vous accompagnent au départ. Une pensée vraie et profondément sentie a inspiré les colons, lorsqu'ils ont choisi, pour vous en faire hommage, une arme qui, dans les moeurs d'une nation brave et généreuse, comme dans les instincts dominants du caractère créole, est plus particulièrement l'apanage des qualités nobles et élevées que le pays honore en votre personne. Cette épée sera dignement portée par celui dont la franche loyauté est devenue et restera proverbiale au sein de notre population, par l'intrépide marin qui, dans une longue carrière parcourue avec honneur et distinction, a signalé plus d'une fois et sa bravoure et son amour pour la patrie. Permettez-nous, amiral, d'attacher une autre signification au choix de l'arme qui vous est offerte et de considérer cette épée comme un symbole de la protection ferme et puissante que les intérêts de la colonie trouveront dans votre expérience et votre dévouement sur les lieux où vous allez reparaître et où s'agitent nos destinées. Nous regrettons, amiral, de ne pouvoir remettre nous-mêmes entre vos mains le gage de reconnaissance que le pays vous prie d'accepter ; c'est à nos délégués qu'il appartiendra d'accomplir en France ce dernier acte d'un mandat dans lequel nous sommes heureux de vous exprimer, au nom de tous, des sentiments que chacun de nous éprouve si vivement en particulier."

Réponse du Contre-amiral Charles Léon Joseph Bazoche :
"J'accepte, avec la plus vive reconnaissance, le gage d'affection que vous m'offrez au nom des habitants de la colonie de Bourbon ; rien ne saurait me toucher plus profondément, et je suis heureux et fier de cette preuve de vos sympathies et de votre estime. Cependant, Messieurs, je ne peux vous offrir qu'une acceptation conditionnelle ; il faut, je crois, l'approbation de Sa Majesté, et si, comme j'aime à le penser, cette approbation est donnée, ne doutez pas, Messieurs, que cet honorable souvenir, ce gage précieux de vos sentiments, ne soit toujours prêt lorsqu'il s'agira de défendre et de conserver à la France cette belle et intelligente colonie, dans laquelle j'ai passé cinq des heureuses années de mon existence. Soyez mes interprètes près des personnes auxquelles je ne peux exprimer les sentiments que j'éprouve ; soyez mes interprètes, Messieurs, vous qui avez eu la généreuse et noble pensée de m'offrir une arme que je ne porterai qu'avec orgueil."

L'épée est en or et porte sur la garde cette inscription : L'île Bourbon reconnaissante et sur la lame : À M. le Contre-amiral Bazoche, les habitants de l'ile Bourbon.

Octobre 1846, Pose de la première pierre de la chapelle Notre Dame de Bon Secours, au quartier Français à Sainte-Suzanne. En début d'année, janvier 1846, le père Levasseur supérieur, dans la Colonie, des missionnaires de son Ordre : "La Mission des Noirs, évangélisation des esclaves, sous la responsabilité du clergé régulier, les propriétaires d'esclaves pouvaient freiner ou soutenir la moralisation suivant qu'ils respectaient on non l'obligation dans laquelle les plaçait le Code Noir de donner l'instruction religieuse aux esclaves " voyant l'insuffisance de la petite chapelle construite par son père et son beau-père, au Quartier Français conçut le projet d'en construire une autre en pierre et en charpente comme à la Rivière des Pluies et assez grande pour continuer avantageusement les travaux de la mission. Mais il fallait pour subvenir aux frais d'une vaste construction les secours et l'assistance des habitants de la localité. Une souscription s'ouvrit, le Gouvernement local accorda un subside de 15 000 francs, la chapelle projetée fut bientôt commencée sous la dédicace de Notre Dame de Bon Secours, la première pierre en fut posée en octobre 1846.

église Notre Dame du Bon Secours Quartier Français

11 octobre 1846, pose de la première pierre à Saint-Denis de l'Hôtel de Ville de Saint-Denis.

Hôtel de ville Saint-Denis

20 octobre 1846, le phare de Sainte-Suzanne entre en fonction, Situé à plus de 47 mètres au-dessus de l'océan, le feu est visible par temps clair à 18 miles marins de la côte.

Phare de Sainte-Suzanne inauguration en 1846.

6 novembre 1846, le gouverneur Graëb sollicite du ministre des Colonies l'autorisation d'ouvrir une collecte publique afin d'élever un monument à l'honneur de Bertrand François Mahé de La Bourdonnais, gouverneur des îles de France et de Bourbon de 1735 à 1747. Dix ans plus tard, le 15 août 1856, le monument réalisé par le sculpteur Louis Rochet est inauguré par le gouverneur Hubert Delisle. La statue de bronze se trouve sur la Place du Gouvernement à Saint-Denis.

9 novembre 1846, Bourbon est en crise, le nouveau gouverneur de la colonie Joseph Graëb a pour mission de préparer de préparer l'abolition de l'esclavage, mais la société coloniale de l'île n'est pas prête, elle voie en Sully Brunet et en l'abbé Alexandre Monet deux traites, qui sont tous deux accusés de vouloir la mort de Bourbon parce qu'abolitionnistes. Le Conseil colonial va s'en prendre à Sully Brunet. Le 9 novembre 1846, pour l'ouverture de la seconde session du Conseil, une partie des conseillers entre en dissidence afin de provoquer de nouvelles élections de délégués. La manoeuvre réussi, le Conseil est dissout par le gouverneur le 1 er décembre 1846. Le nouveau conseil va poursuivre deux objectifs : réclamer une représentation directe pour mieux se défendre et éliminer Sully Brunet.


Naissance en 1846 :

24 février 1846, naissance à Saint-André de Louis-Marie Alype, dit Pierre Alype député de l'Inde française de 1881 à 1898.


Décès en 1846 :

1846, décès de Marie Anne Thérèse Desbassayns.

22 décembre 1846, décès de Bory de Saint-Vincent, Naturaliste et géographe.



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