Bertrand-François Mahé de La Bourdonnais, Gouverneur de La Réunion du 12 juillet 1735 au 19 octobre 1735.

Bertrand-François Mahé de La Bourdonnais.

- Nom : Bertrand-François Mahé de La Bourdonnais.
- Naissance : 11 février 1699 à Saint-Malo.
- Décès : 10 novembre 1753 à Paris.
- Gouverneur de La Réunion : Du 12 juillet 1735 au 19 octobre 1735.
- Bourbon (La Réunion) est subordonnée à l'île de France.
- Gouverneur précédent :: Pierre Benoît Dumas.
- Gouverneur suivant :: Charles Lemery Dumont.


Bertrand-François Mahé de La Bourdonnais, né à Saint-Malo le 11 février 1699, Gouverneur de l'île Bourbon (La Réunion) Amiral français, administrateur au service de la Compagnie française des Indes orientales.

Mahé de La Bourdonnais

Mahé de La Bourdonnais est les fil de Jacques Seigneur de La Bourdonnais et de Ludivine Tranchant.

A 10 ans, le jeune Mahé de La Bourdonnais embarque comme mousse vers les mers du Sud.

En 1713, Il embarque de nouveau, en qualité d'enseigne sur un vaisseau faisant route pour les Indes Orientales et les îles philippines. Après ses deux premiers voyages, il repart en 1716 - 1717 pour un troisième voyage dans les mers du Nord, et en 1718 un quatrième dans les mers du Levant.

En 1719, il embarque pour la première fois au service de la Compagnie des Indes, en qualité de Lieutenant, direction Surate, et dès 1723, il retourne en Inde comme premier lieutenant, c'est pendant cette traversée, qu'il compose un traité sur la nature des vaisseaux.

Bertrand-François Mahé de La Bourdonnais

En 1724, M. Didier, Ingénieur du Roi lui enseigne la fortification et la tactique, au cours d'un voyage aux Indes. il est nommé capitaine et montre tant de bravoure dans la prise de Mahé, sur la côte de Malabar, qu'il obtient le droit d'apposer le nom de la ville au sien.

Il sert ensuite deux ans sous les ordres du vice-roi du Portugal à Goa.

Il quitte l'Inde, et arrive à Saint-Malo au milieu de l'année 1733, et se marie.

Statue de Bertrand-François Mahé de La Bourdonnais à Saint-Denis de La Réunion

L'année suivante à Paris, il rencontre M. Orry, contrôleur général des finances, et M. de Fulvy son frère, commissaire du Roi pour la Compagnie des Indes. Il fait part de ses réflexions et de ses vues sur l'état de la colonie, et sur les moyens d'assurer le commerce dans l'Inde. Il est alors nommé gouverneur général des Isles de France (île Maurice) et de l'île Bourbon (île de la Réunion).

La Bourdonnais quitte Paris au commencement de l'année 1735, et arrive le 12 Juillet 1735 avec son épouse à Bourbon.

La Bourdonnais et son épouse quittent Bourbon pour l'île de France le 19 octobre. Une nouvelle organisation se met en place à Bourbon, désormais subordonnée à l'île de France. C'est une tutelle irréversible, pesante souvent indifférente.

La Bourdonnais va assigner également à Bourbon un rôle précis : la production des vivres pour les Mascareignes. Cet administrateur incomparable va délaisser l'île, lui préférant sa voisine, l'île de France. Le siège du gouvernement sera fixé au Port-Louis par le nouveau gouverneur général.

Ces cinq premières années sont marquées par de nombreux succès : il contribue à leur développement tant militaire qu'économique (culture du manioc et de la canne à sucre). À Bourbon, il fait aménager le port de Saint-Denis et fonde la ville de Saint-Louis. Sous son commandement, Saint-Denis est transformée et embellie.

Bertrand-François Mahé de La Bourdonnais

8 septembre 1736, le gouverneur Mahé de La Bourdonnais confirme officiellement en Conseil la création du quartier de Saint-Pierre. Gabriel Dejean, est nommé Commandant de la nouvelle circonscription. Il préside à la naissance de la ville, lance la construction des magasins de la Compagnie (Hôtel de Ville actuel), en même temps que des Marines qui sont établies à côté du barachois, sur le petit bassin pour le transit des marchandises.

La Bourdonnais va transférer l'administration de Saint-Paul à Saint-Denis, sans l'accord de la Compagnie des Indes. Le 26 septembre 1738, la transmission est effective Saint-Denis devient de façon irréversible et naturelle le chef-lieu définitif de l'île Bourbon, les aménagements portuaires du nouveau chef-lieu sont effectués, dont le fameux Pont-Volant.

Pont volant de La Bourdonnais Saint-Denis

Le Pont volant ou pont suspendu :
" L'utilité du pont suspendu que je fis construire au quartier Saint-Denis, à l'île Bourbon, est généralement reconnue. Lorsque la mer brise avec force, il est impossible aux bâtiments de décharger sur la côte. Ce pont, soutenu par quatre mâts ou fourches de hunes de soixante pieds de longueur, a cent trente pieds de portée sur la mer ; vers son extrémité est placé un escalier qui s'élève et s'abaisse à volonté et auprès duquel viennent aborder les chaloupes, qu'on charge ou décharge ainsi sans difficulté. Une rampe est d'ailleurs pratiquée sur le rivage, et au moyen de palans fixés aux fourches principales on peut tirer à terre les fardeaux les plus lourds, et même les chaloupes qui ont besoin de radoub ".

Mahé de La Bourdonnais, gouverneur général des îles de France et de Bourbon aura sa résidence à l'Isle de France et va nommer à Bourbon de simples commandants sur lesquels il aura la plus haute autorité :

- Lemery Dumont : du 2 octobre 1735 au 30 septembre 1739.
- Pierre André d'Héguerty : du 11 novembre 1739 au 12 décembre 1743.
- Didier de Saint-Martin : du 13 décembre au 11 novembre 1748.
- Jean Baptiste Azémas : du 15 mai 1745 au 31 octobre 1745.

Bertrand-François Mahé de La Bourdonnais qui réside à l'Isle de France ( île Maurice ) achète la propriété de Mon Plaisir ( Jardin de Pamplemousses ), il y fait construire sa résidence, et crée un potager et un verger dont les fruits et légumes serviront à ravitailler les équipages à Port-Louis. Il fait venir de France du matériel pour construire la première sucrerie de l'île Maurice au quartier des Pamplemousses.

Il dote Port-Louis, appelé jusque-là "Le Camp ", d’une infrastructure portuaire, fait creuser le port, et l’enrichit d’une cale sèche pour réparer et construire les navires, il y fait aussi bâtir un arsenal et un hôpital.

En 1740, alors qu'il se trouve en visite en France suite au décès de son épouse, il doit faire face à des accusations :

" Quand je demandais des explications, on me répondait, sèchement et d'un air de mystère, que beaucoup de gens se plaignaient de moi ... A l'égard des faits allégués contre moi, voici en deux mots quels ils étaient, et ce que je répondis dans une lettre à M. le cardinal de Fleury. On m'accusait d'abord d'avoir excéder les habitants de l'île Bourbon, en exigeant d'eux quantité de journées de leurs esclaves, sous prétexte de travaux publics, mais pour les employer en effet à mon profit particulier. Si ce fut eût été vrai, j'aurais été le plus punissable des hommes ; mais il n'était ni vrai, ni vraisemblable. Ce fut pour faire des ouvrages très pressants et ordonné par le ministère que, par une délibération du conseil de 16 août 1736, il fut arrêté que les habitants qui avaient des noirs en fourniraient un sur vingt. Cela fut exécuté, et ces noires furent en effet employé à la construction de la batterie de Saint-Paul et de la loge Saint-Denis. La délibération et son exécution ont été approuvées par la Compagnie. J'observai même que je fis tenir un registre des journées de ces noirs, afin que la Compagnie pût les payer, et elle l'a fait. D'ailleurs comment aurais-je pu les employer ces noirs à mon profit particulier, moi qui n'ai jamais eu un pouce de terrain dans l'île Bourbon, et qui jamais, par conséquent, n'y ai fait le moindre ouvrage pour mon compte ? On voit par là combien la calomnie est grossière.

En voici encore une autre qui ne l'était pas moins. On m'accusait de m'emparer, de concert avec quelques autres chefs, de toutes les marchandises que la Compagnie envoyait tous les ans à la colonie, et de les faire vendre par des personnes interposées, à 200, 300 et quelquefois 400 pour cent de bénéfice au-dessus du prix fixé. La fausseté de cette accusation se trouvait démontrée par deux preuves écrites auxquelles il n'y avait point de réplique : l'une était l'état de la distribution des marchandises, envoyé à la Compagnie par le Conseil ; l'autre se tirait elle des livres même de la Compagnie, où la quantité des marchandises qu'elle avait envoyées chaque année se trouvait marquée avec le nom de ceux à qui ces marchandises avaient été distribuées au prix fixé. Il en était de même d'un article d'accusation concernant les nègres. On osait assurer que je m'étais emparé de tous les nègres que la Compagnie envoyait aux îles pour être vendus sur le pied de trois cent livres chacun, et que je revendais à deux ou trois cents pour cent de bénéfice. L'accusateur fut encore ici convaincu d'imposture, par le relevé de mon compte fait par la Compagnie elle-même. Il était bien avéré que, pendant le temps de mon gouvernement, je n'avais acheté qu'environ trente nègres pour me servir de domestiques, et non pour les revendre. Loin d'en avoir jamais vendu aucun, je les avais donnés à différentes personnes lorsque je quittai l'île. On prétendait enfin que la Compagnie ayant envoyé à l'île Bourbon des sols marqués pour y avoir cours comme en France sur le pied de deux sols, je leur avais, de mon autorité privée, donné cour sur le pied de trois sols ; en sorte que je profitais, disait-on, d'un tiers sur la valeur de ces espèces. "

Comme la Compagnie était plus en état que personne de connaître le vrai ou le faux de ces différents chef d'accusations, le ministre donna ordre aux directeurs de les vérifier et lui faire un rapport.

Ce rapport fut fait, et par un écrit signé des directeurs et remis aux ministres, la Compagnie après des recherches exactes et un sérieux examen, reconnut et attesta que toutes ces imputations étaient fausses.

La Bourdonnais est obligé de repartir pour l'Inde pour faire face à la Marine britannique, il est porteur tant de la part du gouvernement de sa majesté que de la Compagnie des Indes, des ordres les plus précis pour commander toutes les forces navales dans l'Inde.

Il quitte la France le 5 avril 1741, il commande un vaisseau du Roi, le Mars, cinq navires de la Compagnie l'accompagne :

Le Fleury, de cinquante-six canons, Le Brillant et l'Aimable de cinquante chacun, La Renommée, de vingt-huit et La Parfaite de seize.

13 août 1742. Pour défendre les intérêts de la Compagnie aux Indes, Mahé de La Bourdonnais souhaitait enrôler 400 Noirs de l'île Bourbon, afin de combattre aux côtés des Volontaires de Bourbon. Dans une lettre du 13 août 1742, il précise :

" je n'ai besoin que de quatre cents Noirs fidèles, parlant français, aussi propres que des Blancs pour tirer sur une manœuvre et sur un palan de canon... Il est de notoriété publique qu'un Noir n'apporte de revenu annuel que 150 livres, nourri et entretenu. Or, sur ce principe fondé sur l'expérience, on peut en prendre en payant 150 livres par an, si le maître veut que nous le gardions un an, ou 15 livres par mois, si le maître ne le veut laisser que le temps que nous en aurons besoins". La Bourdonnais accepte de remplacer un Noir mort au combat par deux Noirs, et un estropié par un Noir.

Il délivre Mahé à nouveau, le 21 novembre 1742, Bertrand-François Mahé de La Bourdonnais fit prendre possession des Seychelles au nom de Louis XV, position stratégique des îles du nord, sur la route des Indes. Le commandant Lazare Picault débarque avec ses hommes le 21 novembre 1742 sur l'île portant aujourd'hui le nom de Mahé. Ils baptisent alors l'archipel « Iles de La Bourdonnais ». Quelques familles française des îles de France (Maurice) et de Bourbon (La Réunion) s'y établirent et commencèrent la colonisation.

Il se porte au secours de Joseph François Dupleix bloqué à Pondichéry. N'ayant pas reçu de France les renforts attendus, La Bourdonnais prend la mer avec une flottille de la Compagnie et, malgré de faibles ressources, il bat le 6 juillet 1746, la flotte de lord Peyton à la hauteur de Négapatam.

Arrivé à Pondichéry, le 8 juillet 1746, il libère le général Dupleix mais il se trouve en opposition de vues avec celui-ci. Dupleix voulant conserver la place alors que La Bourdonnais désire la rendre contre rançon.

Le 24 septembre 1746, il reprend Madras au terme d'un siège où pratiquement aucun coup de feu n'est tiré. La Bourdonnais refuse de brûler Madras et propose de la ville aux Britanniques contre 9 millions de livres. Il sera accusé d'intelligence avec l'ennemi.

Ce coup d'éclat lui vaut l'inimitié de Dupleix. Capturé par les anglais le 2 janvier 1748, il est libéré le mois suivant et regagne Paris.

Arrêté pour spéculation et mauvaise administration. Il est emprisonné à la Bastille le 3 mars 1748, il n'est jugé qu'en février 1751.

Acquitté, il souffre des séquelles de son emprisonnement et il est accablé par la perte de sa propriété. Jusqu'à la fin de sa vie, il continuera à porter des accusations mensongères en vue de discréditer Dupleix.

Mahé de La Bourdonnais décède le 10 novembre 1753 à Paris. À sa mort, le roi alloue à sa veuve une pension de 2 400 livres.

L'île principale des Seychelles porte son nom, sa statue est ancrée à terre, face au Port-Louis, à l'île Maurice, et au Barachois de Saint-Denis, et un village, Mahébourg, perpétue sa mémoire sur l'ancienne île de France.


1856 inauguration de la statue de Bertrand François Mahé de La Bourdonnais à Saint-Denis La Réunion.

15 août 1856, inauguration par le gouverneur Hubert Delisle de la statue de Bertrand François Mahé de La Bourdonnais, gouverneur des îles de France (île Maurice) et de Bourbon (La Réunion) de 1735 à 1747. Le 6 novembre 1846, le gouverneur Joseph Graëb sollicite du ministre des Colonies l'autorisation d'ouvrir une collecte publique afin d'élever un monument à l'honneur de Mahé de La Bourdonnais. Le monument en bronze réalisé par le sculpteur parisien Louis Rochet est présenté et médaillé à l'exposition universelle de 1855. Il est transportée à la Réunion par le bateau Alphonsine et arrive dans l'île en 1856. Mahé de La Bourdonnais est représenté en pied, face à l'océan, quatre plaques en bronze, flanquent le haut piédestal en pierre de basalte. La statue est installée sur la Place du Gouvernement à Saint-Denis.

Inauguration en 1856 de la Statue du gouverneur Mahé de La Bourdonnais.

"La fête patriotique qui a été célébrée ce matin dans le chef-lieu, avec tant d'éclat et de pompe, peut-on lire dans le "Moniteur" du 16 août, laissera une trace ineffaçable dans la mémoire du pays. Annoncée dès la veille par des slaves d'artillerie, cette grande solennité nationale a commencé le matin au bruit du canon. Au lever du soleil tous les bâtiments mouillés sur notre rade se sont couverts de brillants pavois. L'aspect qu'offrait peu d'instants après la place du gouvernement n'était ni moins pittoresque ni moins brillante que celui de la rade. Sur toute son étendue s'élevaient des mâts légers, au haut desquels flottaient des banderoles tricolores ; Une élégante tribune, décorée avec goût, occupait la partie inférieure de la place et fermait, pour ainsi dire, le carré où la milice et les troupes de garnison étaient rangées en ordre de bataille, et au milieu duquel se dressait la statue de Mahé de La Bourdonnais. Une foule immense garnissait les abords de la place et attendait avec impatiente l'ouverture de la cérémonie. A neuf heures M. le Gouverneur est sorti de son hôtel. Après avoir rapidement passé en revue la milice et les troupes militaires de la garnison, M. le Gouverneur, se plaçant à quelques pas en avant de la tribune, s'est découvert et a salué Mahé de La Bourdonnais, dont le voile venait d'être enlevé."

Le discours d'Hubert Delisle est chaleureux et vibrant. "La colonie, fière et reconnaissante, écrit aujourd'hui dans ses annales le fait le plus glorieux de son histoire. Elle se lève tout entière pour payer à son immortel fondateur, en le burinant sur le bronze et le granit, la dette de son éternelle gratitude. Saluons, oui saluons de nos acclamations l'image vénérée de ce vaste génie qui donna à deux îles placées aux extrémités du monde, le mouvement et la vie. Comme d'immense monuments, elles semblent dominer ces mers orageuses pour attester à tous les âges ce que peuvent l'intelligence et le courage, l'énergie intrépide d'un seul homme. Du haut de ce piédestal, contemple, ô La Bourdonnais, ces paysages riants, ces terres fertiles, ce mouvement, cette activité, et tu peux dire : c'est moi qui ai fait ces merveilles."

"La cérémonie fut suivie, poursuit le "Moniteur" à l'hôtel du gouvernement, d'un grand banquet de plus de soixante couverts, réunissant non seulement toutes les notabilités de l'île, mais aussi les représentants des îles soeurs : le R. P. Jérémie de Poglieta, préfet aspotolique des seychelles, et le consul de France à Maurice. Tout se termina par un grand bal dans les salons du gouvernement."



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